Le tour du Gard organisé tous les deux ans par le motoclub sommièrois fait partie de nos sorties fétiches car ce fut la première grande balade que nous avions faite il y a déjà quatre ans peu après notre retour dans le midi.
Le tour du Gard, c'est aussi cette occasion pour nous de faire découvrir à nos vieilles motos ces belles routes dont nous ne nous lassons pas depuis notre enfance.
Cette année le Gard n'hésitera pas à déborder sur les départements voisins et, comme pour nous combler, nous traverserons Ganges, la ville où je suis né et passerons à deux coups de pistons de Brusque où nous vivons pendant la belle saison.
Cévennes, Larzac, Hérault, le road-book sera à peu près superflu, et c'est bien comme ça..
Départ de Sommières le samedi matin, Claret, Ganges, pause à Sumène, Col des Vieilles par la l'adorable vallée de Taleyrac, repas au Vigan, Mars, Alzon, L'Hospitalet, le Viala-du-pas-de-Jaux, Roquefort, la première journée se terminera à Saint Affrique après deux cents km de route.
Le dimanche, après être passés par Sylvanès, Avène, Le- Bousquet-d'Orb,et Lodève, nous rejoindrons les environs de Saint-Martin-de-Londres pour le repas non sans avoir tâté de la fabuleuse micro-route sauvage qui passe aux Lavagnes et rejoint la vallée de Buège. Et puisqu'il faut bien rentrer, ce sont le pic-Saint-Loup et l'Hortus qui nous indiqueront la route à suivre pour totaliser quatre cents kilomètres aux compteurs.
Préts pour le départ.
Très vite nous traversons la garrique sauvage. )
Les sommets du Pic Saint Loup et de l'Hortus illuminés par le soleil levant nous invitent à la découverte.
Mais depuis le départ ma commande de starter ne veut pas rester en place, je m'arrête...tant qu'à faire devant un monument historique pour une réparation de fortune.
Incongru: en pleine garrigue déserte on peut trouver des entrées de propriétés somptueuses.
A force d'avancer on bascule de l'autre côté, les Cévennes sont au loin. (diaporama)
Je me sens de plus en plus chez moi, la combe de Saint-Bauzille, Laroque: c'était mon terrain de jeux quand j'étais jeune.
Sumène: les beaux paysages, c'est bien mais il faut aussi se restaurer.
Le massif de l'Aigoual, la haute vallée de l'hérault...on se tait, on regarde, on se recueille et on savoure.
La vallée de Taleyrac est un véritable joyau cévenol, tout y est: les champs d'oignons doux, les petits bijoux de hameaux qui n'ont pas changé depuis des siècles, et ces routes.... nos motos ne sont-elles pas trop modernes pour avoir le droit de les emprunter?
Puis tout d'un coup on arrive au col de Peyrefiche et on change de décor, je vous rassure c'est tout aussi beau, il n'y en a pas que pour les yeux, il y a aussi l'odeur des genêts. (je suis sûr qu'à Paris il pleut!)
Il y a même un col rien que pour nos motos! Les Cévenols sont vraiment sympas.
Au Vigan Il fallait bien un peu de repos pour les et les de beauté.
Après avoir rassasié les pilotes et les réservoirs d'essence nous nous sommes à nouveau sentis attirés par les routes étroites, alors on est monté vers Mars, puis on est passé à Aumessas.
Ensuite nous avons rejoint la grand (?) route pour rejoindre le plateau du Larzac au delà d'Alzon.
Le billard sinueux m'a permis de prendre de l'avance sur Pétronille pour pouvoir la saisir en pleine attaque.
Le col de la Barrière marque la .....barrière qui donne l'accès au Larzac.
Il est vrai que la beauté du paysage des environs de La Couvertoirade n'est pas la même que celle du paysage cévenols.
Une petite halte "ciel bleu Larzac et petites fleurs" avant de se parfumer aux odeurs de roquefort et rejoindre notre ville étape: Saint-Affrique.
Le dimanche matin on redémarre à huit heures.
Après avoir un peu longé la Sorgue nous avons pris de l'altitude pour profiter du panorama.(diaporama)
Mais l'approche du barrage d'Avène a rappelé à nos corps que la pratique de la moto ancienne impose certaines règles élémentaires de survie pour lesquelles saucisson jambon et fromages sont des denrées indispensables.
Le plein est fait, le col de la Baraque de Bral signale le début de la descente sur Lodève, et quelle descente! Un beau ruban bien sinueux sur lequel il fait bon balancer sa moto de courbe en courbe entre les genêts jaunes et les lillas d'Espagne mauves sous le ciel bleu, non je vous laisse pas ma place.
Après Lodève nous somme allés tâter de la vigne du côté de Saint-Saturnin et Arboras.
Ensuite, comme si ce beau gâteau ne suffisait pas, nos organisateurs ont mis une grosse cerise par dessus: rejoindre la vallée de la Buège par la micro route des Lavagnes, vous connaissez ? Allez je vous y amène.
Au début c'est étroit mais c'est presque civilisé, le mont Ste-Baudille est imposant.
Il y a encore de la vigne: il y a encore de la vie.
Et puis ça n'en finit pas d'être beau tellement c'est sauvage. La route est étroite et bosselée, pas question que la voiture d'assistance encombrée de sa remorque nous suive. Tandis que les motos à la supension rudimentaire sautent de bosses en bosses et que les fesses se meurtrissent sur le cuir des selles, les yeux tentent de pas perdre une miette du paysage tout en surveillant la route, et ça dure ainsi pendant vingt kilomètres jusqu'à la vallée de la Buège. Certains en ont gardé un souvenir qu'ils ne sont pas près d'oublier, pour ma part je suis partant pour y retrourner demain. (diaporama)
Le Causse-de-la-Selle, le Barrage de Bertrand sur l'Hérault, Avec toutes ces secousses le casse-croûte est tombé dans nos talons, le Frouzet nous attend pour nous restaurer.
C'était bon merci.
Plus que quelques dizaines de kilomètres à faire pour rentrer, pas besoin de carte, le Pic Saint Loup et l'Hortus nous montrent la direction.
Les motos on bien marché, si ce n'est Pétronille dont le carburateur se mettait parfois (souvent!) en grève lors des départs, manifestant son mécontentement par un refus obstiné de remplir sa cuve d'essence...ou alors était-ce pour goûter au petit plaisir que lui procuraient toutes ces mains coquines qui se précipitaient sur son petit popotin pour la pousser vigoureusement?
J'étais tellement accaparé par ces beaux paysages que je n'ai pas fait beaucoup de photos de la cinquantaine de motos présentes et pourtant il y avait du beau. Allez, quelques exemplaires pour le plaisir des yeux.
Toutes les conditions étaient remplies, le beau temps, les beaux paysages, les routes agréables, un rythme soutenu juste comme il faut, une organisation au top avec un encadrement sympa: bravo et merci.