Il y a des gens qui ont des marottes originales et bien sympathiques, par exemple Mamy et Papy, leur truc, c'est d'inviter leurs copains amateurs de vieilles bécanes, chaque onze novembre au pied du mont Ventoux pour s'attaquer à la montagne quelles que soient la couleur et les humeurs du ciel et, pour partager leur bonheur ils couronnent l'évènement en faisant couler le champagne au sommet.....enfin au point le plus haut raisonnablement atteignable sur deux roues, et même celui dont la moto finit dans le véhicule d'assistance a droit à un verre pour se ... rafraîchir (?) .
L'année dernière Pétronille n'avait pas pu être de la fête mais cette fois-ci elle ne voulait pas rater ça ... non sans quelque angoisse: ça monte pas trop pour mon petit moteur ? ça ne risque pas de glisser ? au retour, dans la descente, mes freins vont-ils être à la hauteur de la tâche ?
La météo...(en fait on s'en moque, elle se trompe tout le temps ... enfin ... pas toujours... en plus elle n'est même pas capable de prédire si elle va se tromper ou non !) .... On a quand même mis les sous-pulls et les sur-pulls, les chaussettes et les sur-chaussettes, les bottes et les sur-bottes... tout est prêt.
Je ne m'étendrai pas sur la traditionnelle fiesta de la veille au soir jusque tard dans la nuit, que voulez-vous, il faut bien fêter les retrouvailles, certains ne s'étaient pas revus depuis au moins trois semaines et nos hôtes savent accueillir.
Le matin du départ l'église d'en face veille sur les participants tandis que le sommet du Ventoux au loin est bien embrumé.
Quelques copines de route bien sympas sont déjà arrivées.
C'est parti, la route est belle, le ciel est bleu, il fait vraiment frisquet mais rien à faire, la belle montagne désirée ne veut pas "enlever le haut" et je crains que ce ne soit pas par pudeur.
Petit arrêt à la sortie de Bédoin : entraide entre belges : la "Saro" a besoin d'un coup de pompe, j'en profite pour "APN-iser" la belle église du village.
Quelques violentes rafales de vent maltraitent la FN mais très vite on atteint une zone bien abritée.
Le mythique virage de Saint Estève n'a plus son célèbre passage incliné à la corde, il faisait la joie des pilotes et des spectateurs lors des courses de côte, c'est un beau morceau de patrimoine historique qui a été effacé d'un coup de bulldozer, dommage, je trouve que "c'était mieux avant " .
Allez, un peu de nostalgie. (vous l'aurez compris, la photo n'est pas de moi ... La voiture non plus !)
Ca y est, ça monte fort !
Pétronille est certainement la moto la moins puissante du plateau, mais elle monte vaillamment en seconde. Mon puissant monocylindre débridé à culasse en tête me permet de prendre de l'avance sur elle pour pouvoir la saisir en pleine action.
Les abords du Chalet Reynard sont bien enneigés.
Fini de jouer, on ne va pas plus loin.
Et pour cause!
Certains intrépides ne maqueront pas d'aller voir plus haut comment c'est mais très vite ils trouveront un verglas absolument impraticable. Ce n'était pas un abus de l'omniprésent principe de précaution, la fermeture de la route était réellement indispensable.
L'apothéose.
Les motos ont droit à un repos bien mérité.
Que c'est beau, mon APN ne sait pas où donner de l'objectif.
Les motos ont bien grimpé, la température négative nous a mis à l'abri des serrages de piston. Maintenant il faut redescendre, les freins non plus ne devraient pas trop surchauffer.
Après un arrêt regroupement à la sortie de Bédoin, Pétronille est fière, elle a roulé comme les grandes. En avant pour les derniers kilomètres.
Après tous ces efforts et toutes ces émotions rien de vaut un bon restau pour sceller l'amitié.
De la salle au premier étage j'ai une belle vue sur une partie du troupeau.
Après des au-revoir émouvants je salue une dernière fois Caromb et le majestueux Ventoux en toile de fond.
Que la montagne est belle certes, mais certaines motos ne sont pas mal non plus, en avant pour un petit diaporama.
Dites-moi Mamy et Papy, c'est quand le prochain onze novembre?