Si vous suivez ce blog vous vous souvenez qu'il y a quelques jours, la P102 a accompli son périple initiateur en parcourant les grands espaces entre Montpellier et le sud-Aveyron par les petites routes, mais ce que je vous avais caché c'est que lors de mon arrêt restaurant à Lodève j'avais été abordé par un bon monsieur qui possédait depuis fort longtemps un vieille moto, "un peu comme votre P102" m'a-t-il dit, et qui était émerveillé par mon périple.
"J'aimerais bien me séparer de cette moto dont j'ai commencé un peu la restauration mais il reste encore du travail à faire et je n'arriverai jamais à la fin de mon projet. Je suis prêt à m'en séparer mais je voudrais la céder à quelqu'un comme vous, un vrai amoureux de ces machines qui les restaure pour rouler".
Je fus autant flatté qu'intéressé, le contact fut très chaleureux, le "courant est passé", les numéros de téléphone ont été échangés et après quelque menu billet et paperasse administrative l'Ultima a trouvé place dans mon garage.
Je n'ai pas le savoir des historiens de la vieille moto, je ne suis qu'un curieux de la mécanique de ces vieilles machines, très sensible à leur look et imagine ce que ressentaient nos anciens qui pilotaient ces motocyclettes "faites pour rouler" sur des routes rarement goudronnées terreur des pneus et des cadres rigides. Je me contenterai de résumer ce que j'ai appris de certains érudits qui ne sont pas avares de leurs connaissances et que je remercie au passage.
Il s'agit d'un des tout premiers modèles des "vraies" Ultima" , plus précisément des motocyclettes de la marque "Ultima Lyon" , de l'immédiat après-guerre 14/18.
Des motos de la marque "Ultima Lyon" ont existé dès 1914 avec le moteur semi-culbuté dérivé du moteur Deronzière apparu bien plus tôt et amélioré par un certain Eugène Billion qui créa la marque "Ultima Lyon". Ce moteur a encore été utilisé après-guerre sur ce qui est devenu peu de temps après" l'Ultima type A" qui était équipée d'un moteur plus moderne à deux soupapes latérales. Il semblerait que mon modèle n'avait pas de nom officiel, l'appellation "type A" correspondrait aux modèles postérieurs qui ont été équipés du moteur plus moderne à deux soupapes latérales ... à confirmer.
Particularités de "ma" trouvaille.
- moteur semi-culbuté avec échappement culbuté et admission latérale, (précédemment, mais sur d'autres marques ce moteur a connu l'admission culbutée et l'échappement latéral, le moteur Deronzière initial avait une soupape d'admission automatique)
- carburateur de marque Ultima,
- allumage haute tension par magnéto "France" . (le moteur Deronzière avait un allumage à basse tension et rupteur interne)
- graissage par pompe à main sur le réservoir
- fourche avant oscillante
- pas de boîte de vitesse (elle était en option avec deux rapports sur le modèle sport)
- embrayage
- transmission à la roue par courroie.
- démarrage à la manivelle par entraînement de la la roue arrière
D'après les connaisseurs de la marque elle serait de 1921.
Ce qui est sûr c'est qu'elle est dans un état remarquable, absolument complète, le moteur tourne, elle constitue une base de restauration exceptionnelle.
Mon envie de restauration dans l'esprit "faite pour rouler" est en parfaite harmonie avec le "contrat moral" convenu avec le "bon monsieur" qui m'a interpelé un jour au restaurant à Lodève : elle roulera.
A moi de jouer et, bien sûr, je me ferai un plaisir de vous faire part de l'avancement de cette restauration.