Cette année comme le Covid nous a un peu "lâché la grappe" nous avons enfin pu faire le périple en Corse tant attendu organisé par Valérie et Thierry.
Quinze motos d'un autre âge se sont donné rendez-vous chez Alain à une quarantaine de kilomètres du port de Marseille pour embarquer vers Ajaccio, Pétronille et la FN font partie du lot. Certaines rejoignent le port par la route, d'autres sont dans le véhicule d'assistance qui transporte aussi tous les sacs de voyage, autant dire qu'il est plein comme un œuf.
Les prévisions météo alarmistes ont eu tout faux, tout le monde est arrivé sec au port pour une séance d'embarquement longue comme un jour sans apéro pain. Je n'ose pas imaginer la même épreuve sous le déluge.
Nos motos que nous avions bichonnées avec tant d'amour sont entassées sans ménagement, serrées les unes contre les autres, vaguement protégées par d'épais coussins, ma belge FN va passer la nuit dans les bras d'une teutonne GS.
Le départ de Marseille est tout aussi émouvant que l'arrivée à Ajaccio, c'est magique.
Lundi.
Aussitôt arrivés à Ajaccio, les motos sont débarquées du fourgon, les cuirs sont enfilés et les kilomètres vont défiler, la journée sera longue jusqu'à Bonifacio .... en passant par le montagne, celà va de soi.
C'est bien les coussins de protection en plastique bleu, surtout quand ils fondent en se collant sur mon échappement encore chaud, il y en a un qui a failli rester collé à ma moto pendant tout le séjour !
Première pause au col Saint-Georges, ça y est nous sommes vraiment en Corse, je sens que ça va me plaire.
Passage au col de Granace.
Pause aux bains de Guitera, , eau sulfurée chaude, excellente pour soigner les ... la liste est longue. .....
C'est ensuite par une belle route fréquentée par les inévitables cochons et chèvres que nous arriverons à Aullène pour la pause repas.
Au menu : l'inévitable plat traditionnel : veau aux olives avec polenta.
J'aime bien ces beaux murs de pierres bien ajustées, typiques des maisons corses.
Nous filons ensuite vers Levie pour faire le plein .... et mettre les vêtements de pluie car le ciel est franchement menaçant.
Nus passons le tunnel d'Usciolo et contemplons le paysage quelque peu humide.
Allez, plus que quelques gouttes de pluie et nous serons arrivés .
Un peu de confusion accompagne la fin du trajet car le "Tour de Corse Historique" emprunte la route que nous avions choisie. Nous arrivons au camping Pertamina à Bonifacio dans la grisaille après environ 200 kilomètres.
Mardi
Journée dédiée au tourisme, nous roulerons peu et visiterons la citadelle après une ascension en "promène-couillons".
Notez que les arcades qui relient les maisons dans les ruelles ne sont pas des renforts mais des canalisations qui distribuent les eaux de pluie.
Une courte mais grosse averse lors du retour au camping nous rappellera la dure réalité de la vie de motard. Quelques courageux redonnent un coup de kick (ou deux !) pour aller voir la plage toute proche mais Pétronille et la FN préfèrent le farniente au sec.
Mercredi
Changement de décor, nous partons vers Propriano. Le temps est menaçant mais les tenues de pluie seront vite remises dans les sacoches lors d'un arrêt avec belle vue sur la mer.
De la belle route le long de la côte, de la petite route de montagne, un village perché dans la montagne et nous voici à Sartène pour une pause café.
Quoi de mieux que la plage de Campomoro pour un pique-nique ?
L'après-midi nous allons jusqu'au site préhistorique de Filitosa mais la Pietra blonde ou ambrée a plus de succès, nous ne le visiterons pas et gagnerons le camping "Colomba".
Jeudi
C'est une très belle boucle vers Aullène et le col de Saint-Eustache qui nous attend.
Avant Aullène on voit sur le versant opposé la route que nous emprunterons pour atteindre le col de Saint-Eustache.
Pause-café à Aullène où une horde de Harley nous rejoint : c'est clair ce type de route attire les motards de tous poils.
Et c'est reparti pour une route fabuleuse jusqu'à Petreto en passant par le col de Saint-Eustache.
Arrêt regroupement à Petreto avant le retour à Propriano pour un restau.
Après le repas au "No Stress" nous allons au col de Gradello et revenons à Acqua d'Oria par le col de Cortone et retrouverons nos mobil-homes au "Colomba".
Vendredi
Nous partons vers Sagone par le col de Celaccia.
Bonne grimpette dès le départ, tiens des travaux, un feu rouge, je dégaine la boîte à images : la mer au loin, un cimetière typique bien exposé au soleil, nous sommes bien en Corse.
Un petit doute ? C'est tout droit, le dernier arrivé attend les retardataires pour indiquer la route, c'est la règle stricte, bien observée par tous les participants, qui permet de ne pas se perdre.
Nous traversons le Taravou par un petit pont bien folklo et faisons une pause forcée : un câble de frein a déclaré forfait, d'ailleurs les motos ont été particulièrement câblivoraces au cours de ce périple, est-ce dû à l'air corse ?
Ça joue de la clé à molette en queue de peloton, nous attendons du côté de Sarola.
Pique-nique au col de Sarcoggio avec belle vue sur la mer. On entend les voitures du Tour de Corse Historique qui s'amusent en bas.
Repos des guerriers au camping "Le Sagone".
Samedi
C'est une très belle boucle qui nous mène au col de Sevi après une montée particulièrement raide. Nous ferons une pause dans les gorges d'Evisa et rejoindrons Porto par une belle descente. et ferons notre pique-nique sur la plage de Serriera.
Après Vico la pente est impressionnante, au point que quelques passages en faux plats nous font croire qu'on est en descente et ne comprenons pas pourquoi on doit rester en seconde. La vue est magnifique.
Au col de Sevi les cochons qui se prélassent se laissent "papouiller".
Pause-café à Evisa.
Un peu de marche à pied dans les gorges nous fera du bien, on y voit les ruines d'un moulin à châtaignes.
C'est ensuite par une très belle descente que nous rejoignons Porto ... en évitant les nombreuses chèvres et cochons sur la route.
Détour jusqu'à la plage de Serriera pour le pique-nique.
C'est ensuite une très belle route qui nous amène jusqu'à Piana ... où il est encore question de câble fatigué.
Arrêt à Cargèse pour achats souvenirs .... et l'indispensable Pietra.
Dimanche
Retour à Ajaccio, d'abord on longe la mer puis on monte au col de San Bastiano où nous admirons le paysage.
A l'entrée d'Ajaccio une Monet ratatouille, elle est chargée dans le véhicule d'assistance pour éviter la panne dans les embouteillages de la ville mais il ne s'agissait que d'un fil de condensateur épris de liberté, la réparation aurait été faisable sur le bord de la route.
Dans Ajaccio la Magnat casse un câble d'embrayage, elle continue en première, les derniers cent mètres sont faits à la poussette pour se rendre compte que la queue de cochon qui se visse dans le carter est restée sur la route. Alain et Eric retournent sur leurs pas et la retrouvent, la Magnat sera réparée en moins de temps qu'il n'en faut pour raconter l'histoire.
Dans le port, au cours du trajet qui nous mène au bateau, la Terrot n'en veut plus, sa magnéto est bloquée, un démontage et nettoyage sur le bord de la route aurait réglé le problème et si vous ne me croyez pas c'est parce que vous ne connaissez pas Bernard qui en a vu d'autres, la Terrot sera poussée sur le pont.
A part ça les motos n'ont connu que quelques ennuis mineurs facilement réparables avec peu de moyens : ruptures de câbles (nombreuses), maillon d'attache rapide, bougie perlée, quelques boulons qui se dévissent, quelques réglages à peaufiner, quelques séances de poussette .... juste ce qu'il faut pour mettre un peu de piment dans l'aventure. Le fourgon d'assistance a rempli son contrat et nous a amené à bon port, ensuite ...... mais ça c'était hors périple !
Quatre motos sont ficelées dans le fourgon, les autres sont entassées entre coussins bleus sur le ferry, Pétronille dit au revoir à la Corse.
Arrivés à Marseille on décharge trois motos, on enfile les cuirs et blousons et c'est reparti pour 40 km pour retrouver nos voitures et remorques, 800 km de routes sans ligne droite auront été parcourus pour le plus grand bonheur de tous.
Petit diaporama des participantes : sept Monet-Goyon, une Motobécane, une Motoconfort, une FN, une BMW, une Triumph, une Terrot, et une Matchless (à vous de les remettre dans l'ordre) ont cohabité dans la bonne humeur.
Nos gentils organisateurs ont été bien plus fiables que les prévisions météo fantaisistes des premiers jours, les routes étaient belles, les paysages magnifiques, le road-book bien détaillé, l'assistance efficace, l'organisation des repas et pique-niques, la Pietra, et les charcuteries corses ont été appréciées tout comme le veau aux olives (avec modération).