La selle de l'Ultima.

     Elle n'est pas trop mal cette selle mais une bonne restauration ne lui fera pas de mal.

     Le cuir présente quelques petits trous.

     C'est une Brown.

     la "mécanique" est saine.

     Le système de réglage, initialement nickelé est très oxydé.

     Constitution.

     Une armature articulée et supportée par deux ressorts reçoit une selle en tôle sur laquelle se trouve une épaisse couche de feutre et le cuir de dessus de selle.

     Des bandes de cuirs sont fixées par rivets à l'intérieur et à l'extérieur de la selle en tôle et la couverture de cuir est fixée à ces bandes par couture.

      La partie arrière de la tôle est bien attaquée par la rouille, les bandes de cuir sont très dégradées et le dessus de selle en cuir est aussi bien fatigué au niveau de la couture.

     Voici les pièces après un premier nettoyage et cuivrage.

     Brasure à l'étain et contre-perçage d'un renfort sur la tôle qui était en dentelles.

     Peindre les divers écrous et vis comme à l'origine est contraire à mes principes, OK la peinture est un excellent frein-filet mais je trouve ça anti-mécanique, tant pis pour le respect de l'origine, la visserie très spécifique sera conservée et nickelée, les pièces seront peintes séparément et assemblées ensuite.

     Pièces en apprêt et pièces nickelées.

     Deux couches de noir acrylique, les bandes (des ceintures trouvables en vide-grenier) sont rivetés tout autour de la tôle après avoir été trempées dans l'eau pour être souples. Ces bandes débordent de 5 mm pour laisser la place à la couture.

     Le passage autour de la pointe de la selle nécessite un peu de torture.

     ET voici le résultat.

     J'ai trouvé chez "Cuirenstock" de la croûte de vache de 1.5 mm d'épaisseur. (la croûte est obtenue par fendage des peaux épaisses dans le sens de l'épaisseur : côté poils c'est la fleur et côté intérieur c'est la croûte). Son aspect de surface brut est proche du carton grossier mais après traitement je devrais trouver une finition satisfaisante.

     La pièce de dimension supérieure au besoin est trempée dans l'eau pendant une journée pour devenir souple et malléable.

     Le cuir mouillé est appliqué sur la selle métallique dont le feutre est protégé par un film plastique. Le cuir est tiraillé de toutes parts pour le mettre en forme, il restera ainsi pendant deux ou trois jours pour sécher lentement.

     Quand le cuir est bien sec et encore sous tension, je le traite pour avoir un bel aspect : léger ponçage au papier abrasif fin pour l'égrener et "tartinage" de plusieurs couches de cirage incolore à la cire d'abeille (j'ai essayé d'autres traitements à base de d'huile ou graisse de pied de bœuf sur des chutes, c'est le cirage qui a donné le meilleur résultat).

     Après "démoulage" le cuir a gardé sa forme, je vais aussi tartiner la face interne de cirage incolore.

     Je peux maintenant découper l'excédent en laissant une marge de sécurité et sertir les marquages "Brown" que j'ai restaurés : nettoyage, redressage et zone de sertissage renforcée.

     Couture au fil de lin à deux aiguilles, la ceinture que j'ai rivetée sur la tôle porte les trous d'une ancienne couture, ils me permettent de coudre régulièrement ... enfin, à peu près. Ce genre d'activité est à réserver aux longues soirées d'hiver au coin du feu.

    L'excédent de cuir est arasé, l'assemblage final et le montage sur la moto ne présente pas de difficulté. Après un dernier passage au cirage et un lustrage énergique pour éliminer toutes traces de gras, voici l'objet.

     Vues d'ensemble .

    Mon inscription pour le prochain tour du monde est prête .

Comments

[David]

Bravo Henri,
C'est vraiment du beau travail tu est un magicien perfectionniste les 1ères balades à sont guidons seront un plaisir d'un travail réalisé avec amour et perfection chapeaux bas t'es un amoureux de veille mécaniques d'époque
Salutations David

[Le frangin]

Dans l'outillage, j'ai reconnu l'alène du grand père décédé en 1924.
L'Ultima n'avait pas encore 10 ans.
Bravo frangin!

[faites-pour-rouler]

Il y avait aussi un tranchet, ce qui lui faisait dire que avant pendant et près la guerre il avait toujours été dans les tranchées...

[Marc Thouret]

Henri,l'homme aux mains magiques a encore frappé!

multi tâches: soudeur,tourneur fraiseur,menuisier,cordonnier,et j'en ai sans doute oublié.

avec un homme comme ça une vieille moto ne peut être que superbe.

il n'y a pas à dire l'Ultima est entre de bonnes mains!

Mark

[Gérard]

Toujours aussi remarquable, beau boulot, bravo !