Ultima, les garde-boues

     De loin ils paraissaient pas mal du tout ces garde-boue (avec ou sans "s", les deux orthographes sont acceptées), mais en réalité la rouille parfois perforante avait fait son sale boulot avant d'être stoppée par une peinture qu'il a été assez facile de faire sauter avec du décapant chimique ... laissant à nouveau apparaître la tôle rouillée.

   Après quelques aller-retours entre acide phosphorique et brosse métallique faisons un état des lieux. La tôle est bien piquée , quelques petites perforations çà et là, les zones des trous de fixation sont bien déformées voire déchirées, quelques "pocs" sont à redresser, l'extrémité basse du garde-boue avant est complètement pliée, celle du garde-boue arrière est en dentelle.

     Le pontet support du garde boue était riveté et a cassé, une pièce a été ajouté pour ne pas avoir à faire sauter les rivets. Détail curieux, cette pièce semble porter des traces de nickel, je doute qu'elle ait été riveté après nickelage, je doute aussi fortement que les garde boues aient été nickelés .... ce support sera réparé par soudure et peint.

     En fait rien de surprenant pour une moto centenaire, je me réjouis que l'évolution de la rouille ait été stoppée par cette peinture passée un peu à la va-vite mais très protectrice.

     Certes, adapter des garde-boue modernes serait certainement plus facile mais par respect pour l'origine je tiens à les sauver par tous les moyens. Je vais donc jouer au carrossier gériatre et me lance dans la réalisation de "pétas" qui seront brasés à l'étain sur la face intérieure pour consolider les parties faibles. Le capot d'un four micro-ondes hors d'usage aura une nouvelle vie, ma collections de marteaux et tas de carrossier va résonner pour former les pièces. (mon préféré c'est le tas plat qui a un beau manche en bois et fonctionne en 110 volts, je l'utilise souvent !).

     Formage des premiers "pétas".

    Essais de mise en place.

     Je vais ensuite jouer du chlorure de zinc comme flux pour étamer les pièces avant brasure. Toute trace de rouille est supprimée sur les zones à étamer.

     La brasure mouille bien.

     Il reste encore des petites traces de rouille profonde rebelles, un microbillage serait probablement la solution, ça tombe bien, je ne suis pas équipé et, de plus, je suis radin. Je décide de ne pas m'obstiner et passerai un convertisseur de rouille réputé pour être un bon support pour toute peinture.

     Mais avant il convient de présenter les pièces sur la moto et faire pas mal de finitions : repercer les trous de fixation, redresser certaines pièces, ajuster le porte-bagages qui est un peu tordu et sert de support au garde boue arrière. La liaison au porte bagage se fait par une patte qui serre tant bien que mal le garde boue, je la referai à l'identique ainsi que la plaque d'immatriculation, tout cela était bien corrodé. Quelques photos valent mieux qu'un long discours.

     Après passage du convertisseur de rouille en avant pour le polyuréthane bicomposant : apprêt garnissant en plusieurs couches poncées et Vert "pur" que je choisis satiné, moins "bling bling" que du brillant et plus tolérant vis à vis des petits défauts de forme pas faciles à corriger sur ce vieux métal.

     Et tant qu'à y être je m'occupe du porte-bagages. Sa structure est faite de rond plein de 10 mm et de bandes horizontales de tôle rivetée. Il a fallu le redresser mais la bande arrière immobilisée par un rivet traversant (un clou) est un peu de travers et restera comme ça.

    Le traitement est le même que pour les garde-boue : décapant chimique, allers-retours entre acide phosphorique et brosse métallique, convertisseur de rouille, apprêt garnissant et peinture.

     Les multiples couches d'apprêt poncées sont presque venues à bout des petits défauts.

    J'ai bien dit :"pas flashy car ça fait trop bling bling" .....

     Il est vrai que je recherchais un vert plus foncé mais il n'est pas facile de se faire une idée précise à l'écran, comme prévu, la finition satinée ajoute un peu de discrétion et ça me plait bien (même si l'aspect satiné n'est pas évident sur les photos).

     Prise de tête : le type de visserie utilisée qui ressemble à du M6x100 et M5x80, ne se trouve plus en particulier les vis à tête hexagonale haute dont certaines ne sont pas récupérables, d'autre part Ultima (comme, je crois, de nombreux  constructeurs à cette époque) était avare de rondelles et ça contrarie mes chakras.

     J'utiliserai de la visserie en inox A2 70 dont l'aspect est proche du nickel après avoir supprimé les marquages, les écrous seront soit du type Hu (tête basse) soit Hh (tête haute) selon le montage d'origine, j'ajouterai des rondelles plates sous les têtes de vis, des rondelles larges de carrossier sous les garde-boues et des rondelles Grower, aux endroits où il n'y a pas de contre-écrou. (les diverses fixations côté cadre comportent un contre-écrou).

     Et voici le résultat. Le réservoir d'essence absent subit une petite cure de rajeunissement ... à très bientôt.

Comments

[Peps]

Il est d'époque ton vert grenouille?
Ce que j'aime bien aussi c'est la suspension qui ne sert a rien tant que tu ne te fais pas un trottoir. Et peut être même si tu t'en fais un d'ailleurs ...

[faites-pour-rouler]

D'après les restes j'avais le choix entre couleur rouille ou couleur trou :) En fait je voulais un vert genre "anglais" plus foncé, mais le choix sur écran est trompeur, je voulais surtout la même couleur que pour le marquage "Ultima" sur le réservoir et sur le laiton le vert va bien. Il n'empêche que ça fait couler beaucoup d'encre sur mon compte face book ! Par contre la finition satiné me plait. Très bientôt l'article sur le réservoir, il ne manquera plus que la selle !