Cette fois-ci c’est « Nono » qui organise le week-end des Lutins, vous savez où ? à Camarès, à deux tours de roues de Brusque.
Nono, c’est un bon, l’organisation ça le connaît, Il a dans son auto toutes les doses de survie capables de remonter le moral à n’importe quel vieux motard qui risquerait de mollir. Il trimbale même la remorque porte-motos pour le cas où une petite récalcitrante en aurait marre de continuer.
Son seul point faible, c’est la météo : il sait prévoir, enfin c’est ce qu’il dit, mais ce n’est pas Jupiter car il ne possède pas ce don de chasser les nuages même quand c'est lui qui organise une sortie.
Nous partîmes de Lignan-sur-Orb, non loin de Béziers, en un samedi matin au ciel incertain pour rejoindre Camarès par le chemin des écoliers, mais pas ces écoliers qui ont pour seul but de ne rien faire, non ces écoliers, amoureux de beaux paysages, qui rêvent d’escapades faites de grand air, de montagnes, de paysages et de petits hameaux. Pour arriver à bon port nos compteurs ont dû égrener 130 km de routes, certainement ignorées par les GPS, qui ne connaissent ni la ligne droite ni l’horizontale .
Ambiance « pré-départ »
Après une trentaine de kilomètres nous faisons une pause au Poujol-sur-Orb où nous attend le groupe des copains des hauts cantons. Ce sera un prétexte pour entamer le stock de ces fameuses rations de survie dont Nono a le secret.
J’aime bien ces arrêts au beau milieu des villages, on y rencontre des gens très attachants pour qui nos engins rappellent des souvenirs qu’ils nous racontent avec beaucoup de nostalgie.
C'est désormais une bonne vingtaine de petites vieilles qui part à l’assaut de la montagne en passant à Combes et Rosis, pour faire une pause au col de l’Espinouse à 1124 mètres d’altitude.
A l’assaut de la montagne.
Mais le vent souffle vraiment fort, on continuera la halte plus bas à l’abri.
Salvergues: les attelages ont faim, madame le maire nous a réservé un local abrité.
Halte à la salaison de Moulin-Mage
Une halte aux éoliennes (pas étonnant qu’il y ait tout ce vent, ils n’arrêtent pas de les faire tourner !)
Il y en a de tous les côtés
Connaissez- vous l’eau miraculeuse de Saint-Meen ?, Elle guérit tellement de choses que j’en ai oublié la liste, il paraît même qu’il y a des gens qui la boivent pure, sans la moindre goutte de pastis!
Arrivés au château à Camarès après 129 km, il est prudent d’abriter nos montures.
La nuit fut orageuse, pluvieuse et venteuse. Au petit matin, un gros doute planait sur le programme de la journée, on envisageait même de laisser des motos dans le garage à Brusque à côté de la traction pour revenir les chercher dans quelques jours. Pourtant dans l’ensemble les machines redémarrent bien malgré l’humidité….à part quelques récalcitrantes.
Quelque chose me dit que Pétronille et la FN ont fait les folles pendant toute la nuit, bien cachées sous leur couette,
On ne fera pas la promenade du matin, il est plus raisonnable d’attendre sur place et redescendre après le repas sur Lignan-sur-Orb en espérant une accalmie et un passage sur la montagne sans brouillard.
Allez, elles sont bien mouillées mais on y va.
Le groupe s’est dispersé, certains ont mis leur machine à l’abri dans un fourgon ou sur une remorque accueillante, d’autres sont rentrés directement vers les hauts cantons et c’est en respectant une parité parfaite (bravo les trois filles) que 6 vieilles bécanes, guidées par Michel, passeront par Mélagues, le col de Thalis (sans brouillard), Graissessac et Hérépian.
C’est dans ce genre de trajet qu’on apprécie la fiabilité de ces vieilles machines « faites pour rouler » et qu’on imagine ce que vivaient nos pères ou grands-pères qui roulaient dans les même conditions climatiques sur des routes souvent dégradées, mais ne disposaient pas de nos équipements vestimentaires modernes.
Juste coiffé d’un casque « bol », je peux vous garantir que l’impact des gouttes de pluie sur les joues à de quoi vous tenir en éveil.
Un petit arrêt pour regonfler le moral et dégonfler les vessies. (Celles du troupeau de vache qui vole au-dessus de nous ne vont pas tarder à faire de même). Nous traverserons le vignoble de Faugères sous des seaux d’eau, un comble !
La boucle est bouclée après 220 km, mais quels kilomètres !
Ah, j’oubliais de signaler notre seule panne rapidement réparée : le déchapage du talon gauche de "Pétros’lady", élégamment réparée avec un sandow du plus bel effet.
Comme d’habitude René et madame nous surprennent parfois au détour d’un virage avec leurs boîtes à images: merci.
Merci Nono, la prochaine fois, c’est sûr, il fera beau.