Je ne vous ai pas encore beaucoup parlé de la FN. Voici son histoire en quelques pages, en espérant ne pas trop vous ennuyer car cela commence à un époque où l’APN n’existait pas, ce qui explique la rareté des photos.
Après avoir mis sur roues la regrettée 125 Peugeot, et alors que la Traction Avant commençait à prendre tournure dans le midi, je m’ennuyais dans ma garçonnière sans le moindre bout de ferraille à nettoyer.
J’avais déjà la BM, à peu près moderne à l’époque mais je voulais une « vraie » vieille.
De l’histoire de la moto je ne connaissais que peu de chose mais j’avais établi mes critères : Ce sera une 500 cc monocylindre, culbutée de préférence, elle aura une fourche à parallélogramme une commande des vitesses à main, (ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai compris que ce que j'avais choisi les standards des années trente).
Je m’étais mis à rêver de Velocette ou autre Norton, bref, d’anglaise. La 1000 Vincent me faisait tourner la tête, mais non, c’était trop pour moi (et sûrement aussi pour le porte-monnaie) .
Ce que je voulais par dessus tout, c’était redonner la vie à un vieux tas de rouille sympathique pourvu qu’il soit doté d’un moteur pour pouvoir rouler (et frimer !) par la suite.
Je n’ai découvert que très tard à quel point l’histoire de la moto française de l’entre deux guerres était riche de modèles sublimes et qui devaient se trouver à cette époque relativement facilement, (n’en déduisez quand même pas que aujourd'hui je suis déçu de ma FN).
Je me souviendrai toujours, alors que je restaurais la traction dans le midi qu’un gars du village était venu me saluer au guidon de sa 500 Koehler Escoffier, je me souviens de ce cylindre incliné et de ces ressorts de soupape en épingle, je pense que c’était une LS4, et dire qu’aujourd’hui, je serais prêt à tout sacrifier pour cet engin !
Me voilà donc le recherche de la perle rare.
A l’époque, nous sommes en 1976 environ, l’internet c’était « Le Motocyclettiste », quelques rares articles dans « moto revue » ou « moto canard », et les mégabits de l’ADSL c’était la grosseur des mollets du facteur sur sa bicyclette.
Je ne sais plus par quel processus je suis tombé sur « LA » petite annonce qui me porta, ma BM et moi à Mantes-la-Jolie, où un gars liquidait quelques motos dont la FN, marque belge dont j’ignorais l’existence (le "Front Nationnal" n'avait pas encore grande notoriété et les allusions politico-vaseuses n'étaient pas monnaie courante), ce qui était important pour moi, c'est que cette moto disposait d’un monocylindre de 500 cc, d’une fourche à parallélogramme, et d’un levier de vitesse « agricole » de 50 cm de long ancré rigidement sur la boite de vitesse, ce n’était pas une « culbutée » mais elle avait fière allure. L’ensemble semblait assez complet, bien "encrassé-rouillé-plus-que-patiné", et les qelques éléments manquants m’ont paru facile à refabriquer.
Le vendeur m’a appris que c’était un modèle M90A de 1931 , et comme il transpirait l’honnêteté et qu’il avait aussi une "traction avant", une 11 normale, ça ne pouvait être qu’un gars sympa, et puis, j’étais tellement impatient…
L’affaire fut vite menée et pour la somme de 800 F (un prix très honnête pour l’époque et qui fait sourire aujourd'hui) il me fit même une livraison à domicile.
Je lui promis de revenir le voir un jour pour le saluer avec la FN restaurée.
Michel et son papa viennent de ma livrer la FN
Le grand levier incliné, c'est bien la commande des vitesses!
Elle a le regard triste, mais je vais la soigner
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