Le tour du Languedoc Roussillon est organisé par le club des 5A, alternativement dans les PO, dans L’Aude et dans l’Hérault. Le week-end dernier c’étaient Chantal et Bernard qui avaient organisé l’étape Héraultaise sous la forme de deux boucles, le samedi et le dimanche, au départ de Bédarieux.
Quelques 35 motos sont au départ, la navigation se fait exclusivement au road-book, ce qui nous effraie un peu car seule la succession des intersections est indiquée, mais il n’y a pas la moindre carte pour se repérer géographiquement.
J’ai pu quand même, avant le départ, situer à peu près sur une carte Michelin les endroits que nous allons traverser.
Beaucoup de noms de villages sont connus pour l’héraultais que je suis, mais Chantal et Bernard ont un réel mépris pour la ligne droite, ce fameux chemin le plus court pour aller d’un point à un autre et il y a de quoi se perdre, ce qui ne serait pas grave en soi car les étapes sont faciles à retrouver mais il est préférable d’emprunter exactement l’itinéraire officiel…. celui que prendra la voiture suiveuse équipée de sa remorque…au cas où…mais ça n’arrive jamais….
Après un départ vers Pezennes-les-Mines et Paders, c’est une route à peine plus large qu'une moto et son side qui nous mène à Vailhan en passant par le barrage.
Le principe du road-book permet à chacun de rouler à son rythme mais, est-ce par peur de se perdre ou l’effet d’entraînement par le groupe, je ne sais pas, toujours est-il que nous suivons le train, disons… soutenu pour Pétronille et ses petits 125 cc, et pour la FN et ses 82 ans dans les roues.
Après avoir traversé Cabrières on fait une première halte à Mourèze non loin du cirque du même nom.
Nous repartons accompagnés de timides gouttes de pluie qui se transforment vite en une belle averse, juste pour le plaisir de nous contraindre à nous engoncer dans la combinaison adéquate, opération de contorsionniste qui demande plus de temps que ne dure l’averse !
Après Salasc on longe le lac du Salagou, en passant à Liausson puis on rejoint Salelles du Bosc, Loiras et c’est la fameuse côte d’Arboras qui nous amènera sur le Causse où un vent "à décasquer les motards" nous accompagnera jusqu’au La Baume Auriol pour un bon repas avec vue panoramique sur le fameux cirque de Navacelles.
Le Causse rocailleux.
Détail amusant : ce même jour a lieu le tour du Gard à vieilles motos, et c’est en ce même jour et au même restaurant qu'a lieu leur halte. Sur le parking le spectacle vaut le détour.
A peine installés à table un orage de grêle nous fait apprécier notre toit. Les side-caristes en seront quittes pour vider leur panier avant de reprendre la route.
Qu’est-ce qu’on est bien à l’abri…
….tandis que le grêle atteint les tables sur la terrasse.
Une éclaircie et hop, c’est reparti, on descend dans le trou….
…. juste pour avoir le plaisir de remonter de l’autre côté !
Vous noterez la main droite qui va empoigner le long levier de vitesse pour rétrograder en première avant l’épingle à cheveux. (tandis que mon poursuivant fait le pitre)
Dans la descente sur Vissec, on domine le canyon creusé par la Vis qui ne va pas tarder à dessiner ce fameux cirque.
Ensuite ? Et bien ensuite il a plu, et c’est bien dommage car les paysages traversés sont très beaux, quelques photos vous auraient probablement décrit l’ambiance mieux que mon morne discours, mais mon appareil a préféré rester bien au sec et au chaud pour le plus grand bonheur de mes gants détrempés et de mes lunettes embuées.
Sachez simplement que le plein d’essence au Caylar en plein vent et sous une pluie battante a nécessité d'infinies précautions pour interdire aux gouttes de pluie d’aller jouer dans le réservoir d’essence.
Sachez également que quand j’ai voulu refaire le niveau d’huile, j’ai trouvé mon beau bidon dans son non moins beau porte-bidon, tout fissuré sous l’effet des nombreuses secousses. Il avait ainsi lubrifié généreusement ce qui était à sa portée, le beau cuir de mon porte-bidon n’en fut pas moins oint.
Sachez enfin que, pour nos motos, trouver à l’arrivée, un abri juste devant notre chambre fut une petite revanche bien appréciée. (et bien sûr quand on arrive, la pluie a cessé)
René et Chantal n’ont pas eu peur de mouiller leur boite à images, je les en remercie.
Le lendemain il a fait beau !
Nous rejoignons le village de Vieussan en passant par la montagne, certes on aurait pu faire plus court, mais on ne nous changera pas, on est comme ça, on a horreur du plat et du droit !
Quelque part....(quand je vous dis qu'il faisait beau)
Arrivée à Vieussan (photos de Valérie)
Pendant l'arrêt on recharge les batteries.
Après avoir retraversé l’Orb on va s’attaquer aux choses sérieuses sur le versant de l’Espinouse.
Un peu avant d’attaquer la montée alors qu’on est encore sur la route bien roulante, un bruit sinistre provenant de l’arrière de la FN, accompagné d’un choc inquiétant ressenti jusque dans les cale-pieds me fait craindre le pire, mais rien de tout ça, tout rentre dans l’ordre.
La montée jusqu’au col de Madale en passant par Combes est rondement menée…jusqu’à l’arrivée où…re- bruit et re-choc anormal à l’arrière….la couronne dentée s’est dévissée, deux vis éprises de liberté ont cassé, non sans labourer tout sur leur passage, les autres sont desserrées : il n’est pas prudent de tenter une réparation de fortune, ce genre d’incident peut provoquer un blocage de la roue arrière avec un beau vol plané en prime….et puis….la remorque de la voiture d’assistance est tellement accueillante.
Pétronille a su arriver jusqu’au bout toute seule, enfin presque, parce que dans ce genre de situation il y a de vrais copains et copines sur lesquels on peut compter. Elle a fait le chemin jusqu’au bout, sans se tromper et pourtant, si vous saviez par où ils nous on fait passer !
Sacrés Chantal et Bernard ! Merci à vous, sans oublier Josette.
Bon, c’est pas le tout mais moi j’ai de la mécanique à faire.