Le motoclub sommiérois, un des plus anciens sinon le plus ancien en France, organise le dernier week-end d’octobre une bourse et une balade de vieilles motos, cette année c'est la 38ème rencontre.
C’est courageux de choisir cette date toujours réservée, longtemps à l’avance, elle aussi, par l’organisateur des fameuses pluies cévenoles
Par bonheur, cette fois-ci, le traditionnel déluge local a cessé la veille de la manifestation.
C'est décidé : samedi dame BMW m’emmènera à la bourse et dimanche la FN et Pétronille feront la balade.
Ca avait mal commencé, en effet, j’avais décidé le jour précèdent de réviser le carburateur de la FN car il avait une tendance à l’incontinence :
Lors du démontage j’ai maladroitement tordu la partie supérieure du manchon autour duquel coulisse le boisseau. Il s’agit d’une pièce en Zamac particulièrement fragile. La redresser présentait un gros risque de fragilisation, et, en cas de perte du morceau, celui-ci n’aurait pas manqué de bloquer l’accélérateur ouvert en grand ou aurait été avalé par le moteur avec les dégâts qu’on peut imaginer.
Après tergiversations, réflexions et considérations, j’ai réussi à me convaincre que cette excroissance ne servait pas à grand-chose et qu’il valait mieux la supprimer définitivement. La facilité avec laquelle la pièce a cédé m’a confirmé que le risque qu'elle se détache en marche aurait été bien réel.
Le trajet du samedi en BMW n’a été qu’une formalité.
A la bourse j’ai trouvé des clés à douille en pouce (font rien comme les autres ces Anglais), un pneu pour la FN (regardez la BM comme elle impressionne avec ses roues jumelées à l’avant) et des petits graisseurs, comme à l'époque, pour les moyeux de Pétronille.
Dimanche : le ciel est bleu, 135 motos sont au départ, et quelles motos ! Le plateau est vraiment intéressant: beaucoup "d’avant-guerre" dont deux motos à courroie, Pétronille arbore le N° 101, la FN a le N° 102.
Je repère déjà quelques belles machines, dont les New Map du club qui était à l’honneur.
Une AJS
Ne vous fiez pas à son apparence : tout ce qui ne se voit pas de la Magnat Debon de Pierre-Olivier est refait à neuf : moteur, boîte, suspensions, freins….c'est du "beau jus" mais c'est fiable.
J’aime bien cette ambiance qui précède le départ,
il y a des motos partout et il y en a pour tous les goûts;
Des « tasses »
Vous en aviez déjà vu des comme ça ? (pas moi)
Ce n'est pas tous les jours qu’on voit une « ner-a-car »
(déformation de l’anglais « near a car » « presque une voiture ».)
Monet Goyon (si mes souvenirs sont bons)...
...et son indispensable Saint-Christophe.
La DFR a un petit problème d’incontinence de carburant, comme avait la FN,
le démarrage est laborieux.
Admission culbutée, échappement latéral, entrée d’air dynamique : c’est une Motosacoche avec son moteur MAG et si vous ne trouvez pas ça adorable c'est que vous n'avez pas encore tout compris de la moto ancienne.
Le départ est donné à neuf heures, le parcours n’est pas fléché, on a juste le « road book » (en Angleterre on appelle ça une « feuille de route »). Il y a des gars qui ont l’air de connaître, alors, on les suivra comme des moutons.
On passera à Calvisson, à St-Côme, à Parignargues, à Gajan à La Rouvière, à St-Chaptes, à Garrigues, au Bourdic où nous ferons une pause. Le retour à Sommières se fera par la route...disons... "normale".
Après une bonne cinquantaine de km la traditionnelle pause « charcutaille-gobelets » laisse le temps d'admirer les belles motos.
Indian
Dollar
Triumph, éclairage à acétylène...
... sa transmission par courroie, son freinage sur poulie jante...
...et plein de bidules sur le réservoir.
Guzzi et son célèbre « coupe-jambon ».
Ceux qui ne la reconnaissent pas seront punis !
Monet Goyon (quand je serai grande j’aurai un frein à l'avant)
Quand on a un réservoir comme ça, il n'est pas besoin de lever la tête
pour voir que le ciel est bleu !
Une Dresch....
...avec son guidon souple...
...son frein à mâchoires extérieures... et tant d’autres originalités techniques.
Une Koelher Escofier, tout à fait désirable avec ses ressorts de soupapes en épingle.
Génial l’avertisseur: une manette tire le câble, la molette appuie sur le pneu, et ça « klaxonne »
Il y a même des militaires (un parapluie dans la sacoche porte-fusil, ce doit être un non-violent)
Retour à Sommières après 100 km de balade de rêve à travers les vignes et les allées de platanes aux couleurs d'automne. Le bonheur était tellement grand que je n'ai pas pensé une seule minute à mon morceau de carburateur resté sur l'établi et Pétronille a fonctionné à merveille. Comme une grande elle a parfaitement suivi le rythme parfois assez rapide. Comme disent les gars:
qu'est-ce qu'elle "avoine" Petro's girl!
Et oui: quand les motos sont « faites pour rouler », les pneus sont « faits pour s’user ! »
Après le repas, la remise des prix a encore été l’occasion pour Pétro’s girl de ramener un prix pour son honorable participation féminine. (je suis jaloux)