Après une période estivale dans la fraîcheur aveyronnaise, Pétronille et la FN (il faudra que je lui trouve un prénom de baptême à celle-là!) retournent passer l'hiver dans la douceur de Montpellier où, sans aucun doute, il y aura bien quelques petites sorties à faire.
La période hivernale sera idéale pour réaliser les nécessaires interventions mécaniques ou cosmétiques; petits trous-trous dans les pistons de la FN (pas pour les alléger, imbécile, des "forages" en fond de gorge des segments pour réduire les remontées d'huile!), et plein de petites choses sur Pétronille pour la rendre plus belle encore (ben quoi, je suis pas désirable, moi?).
Mardi, armés de nos sacs à dos, Clo. nous a amenés à Brusque en auto, avec la ferme intention de revenir en "transhumant" les vieilles. (de toutes façons on n'avait pas le choix, il fallait bien redescendre, d'autant plus qu'on entendait parler de difficultés de distribution de carburant... )
Madame météo prévoyait une très belle semaine.
La préparation des vieilles machines se résume aux vérifications d'usage: Huile, essence, tension des chaînes, pression des pneus, état des divers câbles, nettoyage à la main et au chiffon qui passe partout, pas vraiment pour nettoyer mais pour détecter les éventuelles fuites ou écrous desserrés.
La BM descendra plus tard, en attendant elle tiendra compagnie à la traction bien au chaud sous sa couette.
La FN retrouve sa configuration "légère" avec ses petites sacoches. Pétronille voit ses sacoches "sécurisées" car elles devront servir, les sacs à dos sont trop petits.
Je reste un peu inquiet quant à la fiabilité de la magnéto à la suite du "caca nerveux" de Réquista, mais le petit côté "trouillomètre à zéro" fait partie du charme de ce genre d'expédition, le risque est faible: que sont les 110 Km à faire à côté du Chatou-Montpellier et de toutes les virées faites cet été?
Il n'empêche que j'ai contrôlé la qualité de l'allumage et que je trouve l'étincelle bien rouge, ce qui est souvent annonciateur de faiblesse du condensateur, et comme son remplacement nécessite le démontage complet de la magnéto, suivi de sa ré-aimentation....on verra ça plus tard.
Vers 14 heures, armés de nos casques, bottes et autres cuirs, nos chargeons les petites vieilles.
Le ciel est loin d'être aussi beau que l'avait prévu madame météo avec sa boule de cristal, disons que la petite brume matinale qui devait se dissiper en fin de matinée était encore bien présente, ce qui me faisait redouter le brouillard au col du Perthus. Par précaution j'endossai mon gilet fluo et testai un bricolage pour fixer des éclairages de vélo à adapter en cas de brouillard. (J'en voulais à dame météo qui prétend toujours que sa "boule est formelle"!)
Prêtes pour le départ, le compteur de la FN affiche 5545 Km. (pas beaucoup roulé de puis Réquista!)
Pétronille est sereine: "j'ai pas de remontées d'huile, mes étincelles sont bleues, j'ai pas de condensateur perdu au fin fond de l'induit tournant de ma magnéto", (et ce que tu ne dis pas c'est que dans les sacoches de ta FN t'as prévu des sangles pour te tracter si tu tombes en panne...)
Au premier coup de kick, les moteurs sont en route et à peine le village traversé, mes craintes de panne sont complètement envolées, le "poum" "poum" du moteur est tellement rassurant (et, disons...quelque peu.... "audible") que je me sens prêt pour faire le tour du monde. Pétronille me suit fidèlement, la route est belle.
Déjà le col de Notre Dame, ça vaut bien une pause photos, on sent que le ciel est en train de se dégager.
Il n'arrête pas de la photographier sa FN! (Non mais il a l'air de quoi avec son gilet fluo sur sa tenue en cuir!)
La statue de Notre Dame veille sur Pétronille.
La descente sur Ceilhes est l'occasion pour la FN d'émettre moultes nuages de fumées bleues après chaque virage, qui inquiètent (et peut-être incommodent) ma suiveuse sur sa Pétronille. Mais tout est normal (enfin si on peut dire) ce sont toujours les fameuse remontées d'huile qui sont en cause (logique, quand la moto descend, l'huile veut remonter!).
La route est toujours aussi agréable et l'enchaînement des virages est un vrai plaisir tant le comportement de la moto est sain malgré son absence de suspension arrière et sa fourche à parallélogramme. Pétronille est menée de main de maître par madame qui commence à bien l'avoir en main.
Nouvelle pause photos à l'approche du col du Perthus non loin du temple bouddhiste inauguré il y a peu de temps par le Dalaï-lama en personne "carlabruniment" accompagné.
Non on n'ira pas jusqu'au temple (je vais souvent jusqu'au bout, mais ne suis pas du genre "jusqu'aux Bouddhistes", non!).
Passé le col du Perthus le ciel retrouve sa couleur méditerranéenne préférée. Petite pause photos dans la descente.
Arrivés à Lodève, je vérifie que la consommation d'huile de la FN est restée normale, (enfin, comme d'habitude....) et nous nous engageons sur la nationale.
Nous filons bon train, ma suiveuse d'épouse m'avoua par la suite que le compteur de Pétronille frôla même les 85 Km/h à plusieurs reprises!
Un petit arrêt auprès de vignes qui commencent à prendre de belles couleurs.
Un autre arrêt pour une mise en scène près de l'ancien pont sur l'Hérault auprès de Gignac.
La rentrée sur Montpellier n'a rien de rigolo, les derniers Km se font sur une voie rapide inintéressante, peu avant l'arrivée on se la joue genre "livreur de pizzas" en remontant les files jusqu'au rond point des prés d'Arènes ou je salue respectueusement la locomotive du petit train de Palavas.
Ca y est nous sommes arrivés, le compteur de la FN totalise 05656 Km, 111 Km de plaisir.
Je me sens tout honteux d'avoir pu imaginer que la FN aurait pu avoir quelque faiblesse, et, quand je l'ai abritée dans le garage j'ai pu voir au fin fond de son phare la lueur de revanche mélée de reproche d'une vieille dame respectable et quelque peu véxée qui me disait:
" alors, elle ne te plaît toujours pas la couleur de mes étincelles?"