Pour Valérie et Thierry c’est devenu une routine : chaque année ils organisent un périple à vieilles motos, c’est l’occasion pour un petit groupe d'amis de se retrouver et bien sûr de rouler sur des vieilles bécanes. Cette année c’est destination la Corse…… Sauf que… je ne vous ferai pas un dessin pour vous expliquer que la situation sanitaire en a décidé autrement. Heureusement, il y a toujours un plan « B » tenu secret par nos organisateurs qui en ont vu d’autres, pour eux bousculer la géographie n’est qu’un détail qui ne leur fait pas peur : connaissez-vous la Corse continentale ? Celle du Nord se trouve en Auvergne et sa préfecture est Saint-Jean-des-Ollières tandis que celle du Sud se trouve en Aveyron avec Onet-le-Château pour préfecture.
Nous voici arrivés au "Centre d'ailleurs", préfecture de la Corse du Nord ou Corse auvergnate, pour la première partie de notre périple. Les immenses séquoias typiques de la végétation locale (?) n'impressionnent pas nos motos.
Dimanche matin 4 octobre.
Le matin une boucle de 71 kilomètres nous fera passer par Billom où Marc nous proposera un café et montrera ses machines.
St-Dier-d’Auvergne, Courpière, Billom, le ciel est bien bas et gris, il ne pleut pas mais les vêtements de pluie sont de rigueur. La route est belle et sinueuse avec un état de sol impeccable, mais les feuilles d’automne incitent à la prudence.
Premières prises de vues de l'ambiance pré-départ.
Nous avons déjà pas mal roulé, pause du côté de Sermentizon.
Longue pause à Billom où Marc nous fait visiter son antre pleine de merveilles, il y en a partout, et de la belle !
De retour au "Centre d'ailleurs" après cette première boucle de 71 km, les motos trouvent un abri bien sympathique.
Dimanche après-midi 4 octobre.
Votre "smartphonophilie" titille votre "météophobie" pessimiste ? Rien de vaut une séance de sylvothérapie avant le départ pour retrouver la sérénité, les séquoias majestueux se prêtent très bien au jeu.
Auzelles, Fournols, Sauxillanges,
Pause à Fournols, j'en profite pour griller quelques mégaoctets.
Nous décidons de ne pas passer par St-Germain-l’Herm comme initialement prévu par crainte du ciel qui s’assombrit et parce que la boîte de la Monet MAG, a un comportement bizarre, il faut préciser que les 143 km de cette première journée se font sans assistance. A l'arrivé un petit réglage règlera le problème.
Ce n’est pas la première fois que nos motos se sont avérées plus fiables que les prévisions météo alarmistes de ces derniers jours, certes, nous n’avons pas vu le bleu du ciel et la route était souvent humide, mais point de pluie, peut-être quatre gouttes mais pas cinq.
Lundi 5 octobre.
Nous partirons vers l’ouest pour vérifier que les volcans sont bien éteints : Sugères, Vic-le-Comte, Champeix, Montaigut-le-Blanc, pause pique-nique à Fontenille, Saint-Nectaire, Murol, Saint-Amant Tallende par la D5, Vic-le-Comte et Isserteaux.
La météo s’annonce plus clémente qu’hier, il y a même quelques éclaircies, mais les tenues de pluie restent de rigueur.
Un champignon comme premier plan pour Pétronille, un panier (de side) coloré, un moteur encore propre, il ne faut rien de plus pour m'occuper avant le départ.
Nous approchons de Vic-le-Comte où nous faisons une pause.
Pour le pique-nique Laurence et Eric avaient proposé une grange pour nous abriter dans leur hameau de Fontenille non loin de Saint-Nectaire, en fait nous avons eu droit à un vrai repas bien au chaud, assis autour d’une grande table, tandis que les motos contemplaient le paysage magnifique, un grand merci à eux.
Belle cascade à l'entrée de Saillant.
Pendant le retour j’ai parfois des ratés d’allumage qui deviennent de plus en plus fréquents surtout à haut régime (sic), nous nous arrêtons pour un changement de bougie … sans effet.
Je note que les ratés disparaissent si je roule à faible avance, les derniers trente kilomètres seront fait ainsi. Curieusement je fais un essai sur la fin du parcours et tout est rentré dans l’ordre, j’ai horreur des pannes aléatoires.
Expertise : la brasure à l'étain (?) du grain du rupteur fixe a lâché, il se balade au gré des vibrations rendant ainsi le contact aléatoire, l’écartement des vis dépasse allègrement le millimètre, normal, ça marche moins bien ! Heureusement j’ai un rupteur d’avance.
La FN n’est pas la seule à connaitre quelques problèmes : rayons cassés sur une Monet et la boîte de vitesse de la Monet MAG doit subir une nouveau réglage de routine, mais cette fois-ci il y avait la remorque d'assistance. Le réseau des amis fut d’une efficacité redoutable, les deux motos repartiront demain, merci Marc ! 130 km ont été parcourus ce lundi.
Mardi 6 octobre.
Le clou de la journée sera la visite du Musée Baster à Riom : St Dier-d’Auvergne, Billom, Pont-du-Château, Les Martres-d’Artière, Joze, Entraigues, Ennezat et Riom pour la visite et le repas. Nous reviendrons par Maringues, Pont-de-Dore, Courpière, Cunlhat et Auzelles.
Par prudence les tenues de pluie sont encore de service même si seule une très courte averse en fin de journée en a justifié l’usage. Prêts pour le départ.
Petite pause le long d'une grand-route, il fait presque beau. J'en profite pour huiler la commande de mon frein arrière qui revient mal.
Après 62 kilomètres (sans le moindre raté d’allumage) nous voici à l’entrée du musée.
La collection est absolument impressionnante et mériterait de longues heures pour en faire le tour, en voici un rapide aperçu.
Après un repas au restaurant du musée Marc nous guide pour éviter la grand-route en direction de Maringues. Comme vous l'aurez compris il a plu pendant le repas.
Les arrêts carburant sont toujours l’occasion de papoter avec les curieux.
Une pause sur la D 201 à côté d'une de ces constructions aux murs de torchis comme on en voit beaucoup dans la région.
Il faut parfois faire appel aux gens du coin pour trouver la bonne route, mais après 91 km dans l'après-midi nous regagnerons le "Centre d'ailleurs".
Mercredi 7 octobre.
Au tour de la Corse du sud. Les remorques sont mises à contribution, après une pause au viaduc de Garabit, c'est aux "Deux rives" à La Canourgue que nous nous restaurons. Un petit groupe terminera la transhumance sur deux roues, Pétronille aura parcouru 74 km de plus que la FN.
La Corse du sud ou Corse aveyronnaise n'est pas mal non plus, sa préfecture est Onet-le-Château, son préfet nous accueille au gîte "Les Hospitaliers" tout à fait digne de notre standing légendaire .
Jeudi 8 octobre.
La météo est enfin plus clémente, nous allons faire un tour vers le Rouergue : Sauveterre-de-Rouergue, Rieupeyroux, Belcastel et retour par Clairvaux et Salles-la-Source.
Un carbu incontinent et c'est avec regret que la petite Monet ne partira pas.
Chauffez les mécaniques, le départ est imminent.
Il faut un peu ruser pour rejoindre Baraqueville sans emprunter de grand axes, heureusement il y a Michèle, notre docteur ès cartes et GPS, qui nous mène à bon port par des petites routes.
Beaux paysages à l'arrivée à Sauveterre.
Sauveterre : je ne m'en lasse pas tellement c'est beau.
Arrêt pique-nique à Compolibat au bord de l'Aveyron.
Belle vue sur le vignoble de Marcillac du côté de Clairvaux
A peine revenus au gîte, j'ai vu des morceaux de motos à cœur ouvert et pas mal de doigts pleins de cambouis, ça fait partie du charme des vieilles motos mais je ne citerai pas de noms !). Il n'empêche que les 190 km ont bel et bien été parcourus cette journée.
Vendredi 9 octobre.
Nous allons voir si le viaduc de Millau ne s'est pas écroulé : Cassagnes-Bégonhès, Villefranche-de-Panat, restaurant à Saint-Rome-de-Tarn, Viaduc, Peyre, Montjaux, Salles-Curan, Pont-de-Salars.
Problème peu après le départ : accrochage entre deux participants, un peu de fer tordu, une moto doit déclarer forfait une autre doit sortir la bobine de fil de fer pour pouvoir continuer, mais pas de bobo corporel grave, le groupe se remet de ses émotions.
Pause café à Salmiech, charmant petit village où le maire en personne, admiratif de notre groupe si sympathique et intéressé par nos machines d'une autre époque nous offre le café, c'est le genre de geste spontané qui fait aimer l'Aveyron et les Aveyronnais, bravo et merci.
Lors de la descente sur Le Truel une mer de nuages s'offre à nos yeux tout en bas , ça a quelque chose de magique (désolé pour le contre-jour).
Traversée du Tarn au Truel.
Descente de Melvieu vers St Rome-de-Tarn.
Belle vue sur le Tarn au belvédère de Puech-Gazal.
Arrivée à St-Rome pour le restaurant, les motos stationnent à côté du vieux lavoir tandis que nous nous régalons avec la cuisine locale de "l'Auberge de Saint-Rome".
Le village révèle quelques belles ruelles, Pétronille qui maîtrise l'APN aussi bien que sa moto en profite.
Arrêt Viaduc après St Georges-de-Luzençon.
Après un passage à Peyre nous faisons une pause à Monjaux et faisons nos adieux au viaduc visible tout au loin.
Après une dernière pause à Pont-de-Salars nous évitons Rodez et passons à Sainte-Radegonde avant d'ajouter 190 km aux compteurs.
Samedi 10 octobre.
Nous allons rendre visite à Arsène et Brigitte du côté de Saint-Geniez-d'Olt, nous passerons à Agen-d'Aveyron, Laissac, Lavernhe, Lapanouse, Pierrefiche pour le repas et ferons un retour plus direct par Laissac et Agen-d'Aveyron
Chaud le démarrage ! Au premier coup de kick la Monet MAG est partie en flammes très rapidement abondantes et hautes ! Heureusement Thierry qui prévoit tout a toujours à portée de main un bidon de liquide de refroidissement bien plus efficace que n'importe quel extincteur, les cinq litres y sont passés et la moto a été sauvée sans dégâts, son redémarrage aurait nécessité le nettoyage / séchage de la magnéto, elle préfèrera se remettre de ses émotions au repos sur sa béquille.
J'ai pu constater l'efficacité du liquide de refroidissement sur les flammes, je confirme, c'est TOP .... par contre je n'ai eu ni le temps ni la cruauté de sortir l'appareil photo...
La météo avait prévu une matinée un peu arrosée, en fait c'est un brouillard bien dense qui nous a accompagné pendant une bonne partie du trajet et, à part la buée sur les visières, on n'a pas vu grand chose. Les gilets jaunes ont été mis en service.
Arrivée à Laissac, le ciel s'est bien éclairci.
Arrêt du côté de Vézin-de-Levézou.
A Saint-Saturnin-de-Lenne nous retrouvons Arsène qui nous conduira chez lui avec son adorable side, mignon comme un jouet de gosse.
Sa petite collection de Monet-Goyon est tout à fait à la hauteur des farçous aveyronnais et de la carbonade flamande qui nous ont été servis. Merci.
Pendant le repas le ciel s'est bien éclairci, le hameau est bien sympa, nous faisons un détour jusqu'au panorama d'où on surplombe St-Geniez-d'Olt.
Le retour se fait au plus direct sur une route sèche, la descente sur Agen-d'Aveyron est une vraie incitation à la débauche tant les belles courbes et l'état de sol sont parfaits, la FN est aux anges et Agostini ne me fait pas peur. 118 km ont été parcourus dans la journée.
Le périple se termine après 924 km pour la FN et 998 pour Pétronille qui a roulé mercredi tandis que la FN passait de la Corse auvergnate à la Corse aveyronnaise sur la remorque.
A part la défaillance d'une vis platinée de la FN le premier jour, les deux n'ont connu aucun incident de fonctionnement, un peu d'huile pour Pétronille et aucun réajustement du niveau pour la FN. Les projections dues aux routes humides nécessiteront un gros coup de chiffon mais rien de plus.
Voulez-vous voir toutes les participantes? Les voici, à vous de deviner.
Finalement la "Corse continentale" c'est pas mal et ça évite le mal de mer pendant la traversée sur le bateau !
Dis, c'est quand qu'on repart ? Mais laissons souffler un peu Valérie et Thierry, ils méritent un peu de repos .... et beaucoup de remerciements pour l'organisation sans faille.