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8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 18:57

     Le comportement du moteur de l'Ultima ne m'avait jamais pleinement satisfait d'autant plus que au cours de l'été dernier j'ai eu l'impression d'une dégradation progressive de la qualité de sa combustion : ralenti manquant de stabilité et difficile à obtenir à bas régime et manque de puissance. De plus un fait étonnant me turlupinait : son fonctionnement était rigoureusement insensible à la position de la manette d'avance (défaut qui n'était pas aussi marqué lors des tout premiers essais alors que la mise au point était encore balbutiante).

     J'ai cru avoir tout compris lorsque j'ai réalisé que la soupape d'échappement s'ouvrait en phase d'admission sous le seul effet de la dépression à causse de la faiblesse de son ressort. Une cale sous le ressort portant la force d'appui à 90 N au lieu de 60 N a bien amélioré le fonctionnement mais la qualité du ralenti n'était toujours pas acceptable et l'insensibilité à l'avance à l'allumage, toujours présente, restait pour moi révélatrice d'un phénomène sournois.

        Les prises de tête, les insomnies, les élucubrations les essais parfois loufoques .... je calais sur cette question depuis plusieurs mois . Rien de tel qu'une longue balade hivernale en solitaire sur les étendues désertes de nos plages pour remettre tout à plat, il m'est alors venu un doute improbable :  "la valeur de l'avance à l'allumage réellement appliquée est-elle celle qui est demandée par la manette d'avance manuelle" ?

     - Y aurait-il allumage anticipé par point chaud indépendamment de la magnéto? Peu probable puisque le phénomène est présent dès les premières secondes de fonctionnement alors que le moteur est encore froid.

    - Y aurait-il une bizarrerie de la magnéto ou de son entraînement ? Je ne croyais absolument pas à cette hypothèse car la cinématique semblait irréprochable mais ...  Un contrôle avec une lampe stroboscopique m'a prouvé le contraire : après avoir collé des repères sur le carter et sur le volant moteur j'ai constaté d'importantes variations rapides et aléatoires au ralenti !

     

     Examen de la magnéto : tout semble OK, pas de jeu, rien de dévissé mais je note une force d'appui du grain mobile du rupteur très faible.  Les lames de ressorts se sont avachies, il a suffit de les tordre pour retrouver le bon fonctionnement du rupteur.

    L'amélioration a été spectaculaire : j'ai enfin trouvé un moteur qui réagit à la commande d'avance manuelle, il est devenu facile de tomber sur un ralenti à bas régime très stable et robuste, le moteur a retrouvé sa puissance. Les manœuvres telles qu'un demi-tour sur une petite route ne sont plus un calvaire, je devais auparavant maintenir un régime élevé pour ne pas caler et faire patiner longuement l'embrayage pour repartir, maintenant je fais la manœuvre avec l'avance au minimum, débrayage, demi-tour à très bas régime et démarrage sans martyriser l'embrayage en augmentant progressivement l'avance.

     Sur ma piste habituelle, (pente moyenne de 4%)  la moto est montée sans la moindre faiblesse ni surchauffe et j'ai ensuite pris plaisir à faire plein de manœuvres à basse vitesse,  j'ai juste dû m'arrêter parfois pour décoller les moucherons collés sur mes dents 😁

    Peut-être qu'un léger coup d'alésoir dans le gicleur améliorerait encore un peu le fonctionnement car la bougie Champion D21 est un peu claire après un "arrêt-coupé" à l'arrivée.

 

 

 

     Je n'aurais jamais parié un kopeck sur cette cause de mes problèmes car l'étincelle était très belle (7 à 8 mm à mi-avance à la manivelle) alors que le faible effort de fermeture du rupteur aurait dû augmenter la résistance du contact et réduire l'énergie de l'étincelle. D'autre part lors des démarrage à la manivelle la commande d'avance manuelle fonctionnait normalement : l'avance au maxi provoquait systématiquement des retours tandis que la sous-avance réduisait l'énergie de l'étincelle au point de ne pas démarrer, tout semblait au dessus de tout soupçon !

   

Mes élucubrations .

          En fait la configuration du plateau rupteur frise le défaut de conception: la grande lame élastique ne tire pas le grain mobile dans la bonne direction, seule la petite lame qui appuie à l'intérieur de la grande tire le grain mobile vers le brin fixe.

          Le levier rupteur n'est pas équilibré, la force centrifuge a tendance à l'ouvrir j'avais constaté lors de la révision de cette magnéto qu'au delà de 1500 t/mn le rupteur était centrifugé et restait ouvert, j'avais dû corriger ces lames ressort.

          La masse de ce rupteur le rend peut-être paresseux pour suivre les micro-accélérations de rotation du plateau rupteur.

          DONC :

       Comme l'ouverture du rupteur se fait dans la zone d'arrachement, zone où le couple d'entraînement de l'induit passe de résistant à moteur il y a certainement un rattrapage de jeux donc des vibrations et des micro-oscillations de la rotation du plateau rupteur, la masse du rupteur associée à un effort de rappel trop faible ne peut pas suivre, il s'ensuit une ouverture anticipée et ceci de façon aléatoire. A la basse vitesse permise par la manivelle ce phénomène n'était pas sensible ce qui m'avait fait écarter cette hypothèse.

     En route pour de lointains horizons.

Alors, cette Ultima, on en est où ?
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commentaires

P
Les longues plages désertes ont prouvé leur utilité !
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F
Je vais me convertir au char à voile !!!!!
M
alors là, j'en reste baba! <br /> chapeau l'artiste!<br /> Mark
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C
Bravo et merci, encore une belle leçon de choses.
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  • : La mécanique des autos et motos anciennes vécue au travers de mes propres véhicules. Les balades faites en vieilles.
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