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31 janvier 2024 3 31 /01 /janvier /2024 11:39

      Les dégradations lentes, c'est vicieux parce qu'on s'y habitue, mais depuis quelques temps je me doutais que si le kick était plus facile à manœuvrer ce n'était pas parce que je me musclais en vieillissant, certes, ma FN fonctionnait toujours aussi bien, démarrait toujours au premier coup de kick... enfin, presque chaque fois, mais je trouvais que la stabilité du ralenti semblait se dégrader ....

    Elle a toujours été une bouffeuse de soupape d'échappement et je pense que la modification qu'a subi ce modèle après un an de production, soit le passage de M90 A à M90 B, a sûrement été fait pour corriger la surchauffe de la chapelle d'échappement : voyez comme les ailettes ont gagné de la surface et comme l'orientation de la sortie d'échappement à évolué.

    Le compressiomètre a confirmé mon doute : 2 bars pour un rapport volumétrique de 4.5 c'est quand même trop peu.

     Petite considération qui n'engage que moi (même si je suis absolument convaincu de ce que j'annonce) : l'effet le plus sensible du manque d'étanchéité d'une soupape d'échappement n'est pas la perte de compression mais le fait qu'en phase d'admission, le cylindre en dépression aspire des gaz d'échappement (EGR) qui dégradent la qualité de la combustion, et ce d'autant plus que la section dégagée par la fuite est non négligeable vis à vis de la section dégagée par le boisseau du carburateur, autrement dit dans la zone du ralenti. Certes, si la perte d'étanchéité de la soupape est importante, la perte de couple se fait sentir, mais c'est d'abord le mauvais fonctionnement du ralenti qui prévient.

     Encore un peu de bla bla, (désolé), La soupape d'échappement d'origine est en acier "ordinaire", magnétique, contrairement aux aciers austénitiques amagnétique plus modernes qui encaissent mieux les températures élevées.

     Avant d'ouvrir le coupable j'ai cherché et trouvé une soupape d'échappement amagnétique adapatable moyennant quelques copeaux, ce qui n'est pas évident à trouver avec une queue de 10 mm.

     Allez, on ouvre. Je trouve une portée fortement marquée par des crevasses et des incrustations de dépôts de combustion. Le siège, rapporté en acier "sérieux", n'est pas usé mais porte des zones brillantes comme un vernis résultant du matage de résidus de combustion.

 

    Le jeu entre guide et queue est ... confortable .... à la limite de l'inavouable, ce guide en fonte fut posé (en même temps que le siège) alors que la moto avait fait moins de 4000 km depuis sa restauration, elle en aura 40 000 dans quelques jours, on ne va pas se plaindre.

     Il est clair que la solution propre consisterait à changer ce guide et l'adapter à une queue de 8 mm, les soupapes de bonne qualité adaptables se trouvent plus facilement dans cette dimension.

    La saison 2024 sera faite ainsi mais je prévois des copeaux de fonte perlitique pour l'hiver prochain d'autant plus que côté admission le guide, après 95 ans de bons services, affiche un jeu tout aussi respectable, l'apport d'air parasite non carburé m'obligeant a serrer la vis de richesse à fond. 

  

     Quand la géométrie est bonne il suffit d'un rapide rodage pour que le siège retrouve un état parfait. Venons-en aux copeaux : rainure pour les clavettes, mise à longueur et correction du diamètre de la tête : 38 au lieu de 40 mm. Ce n'est pas de l'acier à ferrer les ânes, l'outil gémit mais ça le fait.

 

    Celle de droite est quand même plus belle !

 

     Avant le remontage je me réjouis du bel aspect du piston après 19000 km et me félicite d'avoir supprimé ce deuxième racleur au dessus de l'axe, la consommation d'huile étant restée plus que raisonnable.

 

     Je ne vais pas vous ennuyer avec le remontage du moteur, sachez seulement que le premier coup de kick a été le bon. Le moteur a tourné quelques minutes pour tout mettre en place et évacuer le graissage généreux des pièces au montage et, après refroidissement, j'ai mesuré la compression : 4 bars, c'est quand même mieux .

 

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19 novembre 2019 2 19 /11 /novembre /2019 18:31

    A la fin de la saison 2015, le condensateur de la Magdyno à induit tournant de ma FN a été changé par un mini condensateur CMS d’origine « Bright Spark » situé sur le plateau rupteur, j’avais décrit la modification dans cet article : http://faites-pour-rouler.over-blog.com/2015/11/magneto-a-induit-tournant-et-condensateur.html

     La FN avait alors exactement 15000 km au compteur, le condensateur défaillant ainsi que le rebobinage de l'induit avaient  alors parcouru environ 10 000 km

      A cette occasion les vis platinées avaient aussi été changées, on note les  plaquettes neuves brasées sur les vis.

Les vis platinées de la FN

    Au début de cet été, (2019) en particulier lors du Tour d’Auvergne, soit un peu plus de 10 000 km après cette réparation, j’avais noté que mon moteur avait tendance à cliqueter à forte charge, j'ai pensé que c'était dû à la température particulièrement élevée, mais ce phénomène a été confirmé par la suite, en particulier lors de notre périple en Bretagne sous une température plus « normale », m’obligeant à réduire fortement l’avance à l’allumage par le levier au guidon.

     En début septembre 2019, 1200 km ont été parcourus depuis le tour d'Auvergne, je décide enfin de contrôler l’allumage et constate que l’écartement des vis platinées est passé à 1.3 mm au lieu de 0.5 mm, valeur que j’avais vérifiée lors du traditionnel contrôle d’intersaison en début d’année. (je triche en réglant à 0.5 plutôt qu'à 0.4 pour obtenir une avance correcte sans "déclaverter" le pignon d'entraînement)

     Avec cette valeur d’écartement l’avance réellement appliquée augmente de 15 degrés, soit 47 d° au lieu de 32 d°, ceci explique cela. (sans démontage partiel du moteur la mesure est approximative mais j'ai déjà eu l'occasion de trouver cette variation moyenne, 15/8 = 1.9 degré par dixième de mm d'écartement des vis sachant que la magnéto tourne à la vitesse du moteur.)

 

     Ce jeu de vis et condensateur ont donc fonctionné correctement pendant 11 476 km. Griller des vis platinées après autant de kilomètres n’a rien de choquant mais j’ai tenu à analyser de façon détaillée cette usure, en particulier parce que lors de leurs remplacement en 2015, j’avais noté une capacité de 0.150 µF du condensateur proposé par "Bright Spark", ce qui me paraissait faible : avant le rebobinage de l'induit il y avait 0.220 µF mais je n’avais pas mesuré la capacité du condensateur installé par le "rebobineur".

 

       Je craignais donc que cette faible capacité accélère la dégradation du rupteur.

Examen des grains du rupteur.

     Le grain fixe est fortement usé et écaillé sur sa périphérie et le grain mobile a disparu.

Est-ce causé,

     - par une fragilité excessive des grains qui s'effritent trop facilement ?

     - par un défaut de brasure de ces grains ?

     - ou par un problème d'étincelage qui a fatigué ces grains ?

     Je suppose qu'il y a eu une dégradation et fragilisation lente du grain mobile qui n'a pas trop affecté l'écartement maxi dans un premier temps et qui s'est terminée par la destruction rapide et complète, car à l'inter-saison je n'avais pas noté de grossièreté sur la valeur d'écartement et l'apparition du cliquetis a été assez soudaine.

 

Les vis platinées de la FN
Les vis platinées de la FN

Condensateur.

     Le contrôle de la capacité me donne la même valeur de 0.150 µF qu’à l’état neuf, et je ne note aucune fuite sous plus de 600 volts, à priori ce condensateur est en bon état.

 

 

 Décision provisoire

     Remplacement du grain mobile par un neuf que j'ai en réserve et polissage du grain fixe à la lime diamant, réglage de l’écartement à 0.5 mm et contrôle de l’avance que je retrouve à la valeur de réglage initial, soit 8 mm avant PMH ou 32 d° en pleine avance.

     Depuis cette intervention provisoire la FN a accompli 300 kilomètres avec un fonctionnement tout à fait normal, sans le moindre raté d’allumage ni le moindre cliquetis, le démarrage du moteur a toujours été d’excellent qualité.

Echange avec Bright Spark.

     J'ai signalé cette usure à Bright Spark qui, fidèle à sa réputation, a été extrêmement réactif et très intéressé par ce retour d'expérience, il faut dire que j'avais fait un rapport bien documenté avec historique, photos et relevés oscilloscope. L'échange a été riche et, bien que cette usure soit intervenue après un kilométrage conséquent, Bright Spark m'a réalisé et envoyé deux condensateurs de 0.22 µF et deux jeux de vis platinées, le tout pour un prix dérisoire.

Réparation définitive.

     Avant tout démontage je fais quelques relevés sur kick sans compression sur une bougie à l’air libre dont les électrodes sont écartées de 0. 4 mm. Certes, ça ne vaut pas une campagne d'essais sur banc mais ça me permettra d'évaluer si le passage à 0.220 µF provoque un changement notable dans ces mêmes conditions.

     Mais tout d’abord, mesure de l’écartement maxi des vis platinées que je trouve inchangé : = 0.5 mm

     A titre d'info je fais la mesure de la vitesse de rotation du premier tour du moteur sur kick sans compression, et par curiosité je fais aussi la mesure avec compression.

     Sans compression:  387 t/mn

     Avec compression: 428 t/mn

(J'ai souvent noté une vitesse supérieure avec compression car les mouvements de la jambe et du corps sont complètement différents, mais ce constat peut changer d'une moto à l'autre suivant la démultiplication du kick et suivant le rapport volumétrique)

    

 

      Mesure de la longueur d’étincelle maxi. (bricolo bien connu dont j'ai dû améliorer le guidage de l'aiguille qui était fantaisiste).

     Le résultat dépend un peu de la violence du coup de pied mais 7.5 mm sont  garantis à tous les coups avec l'avance en position mini.

 

     Mesure de la durée d’étincelle : 4 msec.

 

    

     Visualisation d’étincelles au rupteur quand le moteur tourne au ralenti : l'étincelle, visible en plein jour, est petite et n'est pas systématique, environ une toutes les 5 secondes (flèche rouge), à ma connaissance cette fréquence et cette taille d'étincelle ne devraient pas être inquiétants, mais qu'en est-il à haut régime ?

 

Démontage et examen des pièces :

Grains du rupteur : pas d’usure notable après ces 300 kilomètres.

Condensateur : capacité et test sous 600 Volts :  tout est OK, 0.150µF et pas de fuite sous 600 Volts.

 

Changement du condensateur et des vis platinées.

     Nouveaux contrôles avec la même procédure : sur kick sans compression et bougie à l'air libre, électrodes à 0.4 mm.

     Longueur maxi d'étincelle : 8.5 mm soit une amélioration de 1 mm, est-ce significatif pour des essais faits à deux jours d'intervalle quand on n'a pas un "jarret étalon" et quand on compare des vis platinées neuves à d'autres qui ont 300 kilomètres ?

 

     Durée d'étincelle: inchangée, soit 4 msec.

    

     Étincelles au rupteur moteur tournant au ralenti : pas la moindre étincelle, il est tout à fait logique que l'augmentation de la capacité du condensateur favorise la disparition d'étincelles au rupteur.

     Ce résultat ne peut qu'être favorable à la durée de vie des vis platinées.

 

     De ce retour d'expérience on peut conclure que l'utilisation de mini condensateur CMS comme ceux que propose Bright Spark est valable pour nos magnétos : plus de 11000 km sans défaillance dans mon cas, et je crois savoir que je ne suis pas le premier à en être satisfait.

     Je pense, mais ça n'engage que moi, que la dégradation de mes vis platinées a été accélérée par une valeur de condensateur un peu trop faible pour les cas particulier de la Magdyno Bosch de ma FN , (pas forcément rebobinée selon les caractéristiques électriques d'origine).

     Depuis cette intervention la FN a fait l'ascension du Ventoux sans le moindre problème pour le plus grand bonheur de votre serviteur.

     Prochain rendez-vous : quand le compteur de la  FN marquera 38 000 km.

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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 17:39

     Ceux qui suivent se souviennent que la FN en a eu marre de changer ses vitesses lors de notre balade dans la Montagne Ardéchoise. A l'occasion d'un arrêt photo j'ai voulu revenir au point-mort alors que la moto était arrêtée mais le grand levier a tourné lamentablement dans le vide laissant la boîte bloquée en troisième vitesse. Aucun signe avant-coureur ne s'était manifesté.

     C'est ce que j'appelle une panne immobilisante: pas question de réparer sur place, heureusement que j'ai toujours dans ma sacoche les bouts de sangles indispensables pour bien arrimer la moto sur la remorque d'assistance.

     J'avais bien en mémoire la configuration du système de sélection et avais parié sur une rupture de la sphère du levier en "L" qui porte la fourchette de sélection.

    Pour renforcer ma crainte j'ai fortement grossi la photo de la pièce prise lors de la révision du moteur et j'ai noté une marque qui semblait être une amorce de rupture.

 

Parfois il y a de la casse

 

     J'ai tenu à être bien installé dans mon garage à Montpellier pour la réparation car ce type d'intervention nécessite le démontage absolument complet du moteur.

     Je vous épargne les détails, sortie des 55 kg du cadre et ouverture du bloc moteur-boîte pour découvrir qu'en fait c'est le bras qui prolonge le levier de vitesse à l'intérieur du moteur qui a cassé net, mon amour propre en a pris un coup car j'étais persuadé que ...mais non ...finalement c'était presque une bonne nouvelle, j'étais content d'avoir perdu mon pari !

 

Parfois il y a de la casse
Parfois il y a de la casse

     Désolé, c'est plus fort que moi, mais je ne peux pas m'empêcher de vous ennuyer avec mes prises de tête.

     Ce levier comme de nombreuses pièces de ce moteur est en acier cémenté et trempé. La cémentation consiste à enrichir en carbone (jusqu'à environ 0.8%) la couche superficielle d'un acier qui en contient peu, lui permettant ainsi d'être trempable et d'obtenir une dureté superficielle très élevée.

    Cette trempe superficielle a pour effet de créer dans la pièce une hétérogénéité qu'il est important d'atténuer par un "revenu" à basse température pour "libérer les tensions".

     Il est important en particulier qu'une pièce trempée superficiellement conserve sa couche supérieure en compression et non en extension, sinon la moindre entaille constitue une amorce de rupture. La vitesse de refroidissement lors de la trempe ainsi que la température et la durée du revenu sont des paramètres fondamentaux pour garantir cette condition tout en garantissant la dureté superficielle.

       Sur la pièce en question la dureté de surface est nécessitée pour les faces internes de la "fourche" qui actionnent la sphère du levier en "L", mais le corps du levier n'a pas besoin de cette dureté.

     L'analyse de la cassure révèle nettement la zone périphérique durcie et la zone centrale non durcie, un simple essais avec une lime révèle cette différence de dureté. On note une grande zone dans laquelle une fissure a progressé sous l'effet de la fatigue et une petite zone de rupture finale, c'est en tout cas le scénario que j'imagine.

 

Parfois il y a de la casse
Parfois il y a de la casse

     On peut penser que les conditions de trempe et de revenu n'ont pas été optimales et que la superficie a été fragilisée par une tension résiduelle la rendant sensible au moindre effet d'entaille ou défaut de surface.

     Nota: sur ce genre de pièce on réalise parfois une "épargne à la cémentation", par exemple par un dépôt cuivre sur les zones où la dureté superficielle n'est pas requise pour que la cémentation ne "prenne" pas et ne risque pas de fragiliser la pièce,  cette solution est assez classique sur le corps des bielles de petits moteurs dont seule la tête non baguée doit être durcie tandis que le corps doit conserver une bonne résilience.

 

 

     C'est bien beau tout ça mais comment on répare: souder ? trouver une pièce d'occasion ?

 

     Faire un cordon de soudure qui soit beau n'est pas le problème, mais, d'une part le métal d'apport n'a pas la même teneur en carbone que la couche cémentée, et surtout, la vitesse de refroidissement d'un cordon de soudure n'a rien à voir à celle d'une trempe ou d'un revenu, la structure métallurgique du métal est localement détruite avec de fortes hétérogénéités et des contraintes résiduelles donc le risque de fragilisation est bien réel. On note souvent une pièce qui casse après réparation à côté d'une soudure et on en déduit que la soudure est plus solide que la pièce,  c'est en réalité l'opération de soudure qui a fragilisé l'acier environnant et qui a provoqué la rupture.

     Renseignements pris ça et là: certains jurent que la soudure ne présente pas de risques alors que certains ateliers spécialisés ne veulent pas s'engager dans cette réparation, (peut-être parce qu'ils n'ont rien à y gagner et ne veulent pas prendre le moindre risque surtout quand j'ai expliqué qu'un morceau qui casse peut bloquer la boîte ....), mais à la suite d'un gros coup de chance je suis tombé dans un atelier spécialisé, sur une connaissance, un amateur de motos anciennes, qui avait fait quelques sorties avec nous, ce qui a bien facilité le dialogue. Il a été catégorique et a accepté de faire la réparation.

 

     Pendant mes questionnements, un collègue qui a acquis la même machine pour la restaurer m'a dit que qu'il avait trouvé cette même pièce rafistolée par soudure et renforcée par un bras brasé, j'en ai conclu qu'il y avait un défaut chronique de réalisation et que mieux valait une pièce bien réparée qu'une jolie pièce pas encore cassée. J'ai ainsi définitivement abandonné la recherche d'une pièce d'occasion.

 

    La soudure a été faite au TIG, l'âme en acier à faible taux de carbone a parfaitement réagi, la "croute" superficielle un peu moins mais la pièce a été rechargée pour en augmenter la section. La dureté superficielle évaluée à la lime a été conservé sur toute la zone non soudée, elle demeure acceptable sur la soudure, ça devrait tenir.

Parfois il y a de la casse

    Et puisque le moteur était ouvert j'en ai profité pour faire un état des lieux 2200 km après sa révision complète.

    La jupe du piston ne présente pas de marques, les stries d'usinages sont encore intactes.

Parfois il y a de la casse

     La tête est bien calaminée mais je suis sûr que ce ne sont pas les remontées d'huile qui en sont responsables car la consommation d'huile était à peu près nulle, de toute évidence le mélange devra être appauvri, pourtant l'isolant de l'électrode centrale de la bougie me paraissait bien clair.

Parfois il y a de la casse

      Les traces de honage sur le cylindre  ont déjà presque disparu ce qui me parait étonnant, je me demande si le choix, fait par le fournisseur, de deux segments racleurs au dessus de l'axe est bien raisonnable : l'excès de raclage de l'huile et de frottement ne sont-ils pas exagérés ? Je décide donc de supprimer le segment racleur du bas, sa gorge vidée qui communique avec l'intérieur du piston constituera un petit réservoir "anti-bourrage" de l'huile raclée.

    Le jeu évalué avec un jeu de cales est de 0.13 mm (pas d'évolution sensible).

Parfois il y a de la casse
Parfois il y a de la casse

     La soupape d'échappement en acier SIMO  (non austénitique) a bien tenu le coup contrairement à la précédente de même nature dont la portée avait été rapidement dégradée par la calamine.

Parfois il y a de la casse

     Le vilebrequin n'a pas bougé, le contraire m'aurait étonné.

Parfois il y a de la casse

     La boîte va bientôt être fermée.

Parfois il y a de la casse

     Je passe sur la cérémonie du remontage, sachez seulement que le moteur a redémarré au premier coup de kick.

     Les essais du côté des étangs ont été encourageants, pas de fuite ni de bruits suspects,

 

     La FN est prête pour les balades à Sommières les 20 et 21 octobre prochains.

 

Parfois il y a de la casse
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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 20:56

     Les "starting blocs" peinent à résister à la poussée des roues, vivement que la saison commence.

 

     Pendant l'hiver les motos ne font que de petits sauts de puces qui ne méritent pas un article, mais un vide-grenier par ci, une bourse par là, une envie pressante de voir la mer... les prétextes ne manquent pas.

     Pétronille a eu droit à sa révision annuelle: vidange, serrage de culasse, jeu aux culbuteurs, contrôle de l'allumage, des divers câbles de frein d'embrayage et d'accélérateur, tension de la chaîne, dépoussiérage des freins, graissage général, le tout agrémenté des indispensables petits bisous et autres témoignages de tendresse qui sont aussi importants sinon plus que les soins mécaniques pour son bienêtre.

     La FN n'a pas connu que la réfection de son moteur, elle a aussi eu sa part de tendresse: graissage général, quelques gaines et câbles changés, nettoyage approfondi. Son carburateur à eu un nouveau boisseau tout neuf, trouvaille inespérée que ce machin réputé introuvable, ce n'était pas un luxe, ceux qui connaissent l'influence de cette pièce sur le bon fonctionnement du moteur comprendront, la "patate" qui en tenait lieu était tellement usée que j'ai cru que la pièce trouvée était en côte "réparation" tellement son diamètre était plus grand.

    

      Depuis la remise en route de son moteur elle a fait 180 kilomètre sans le moindre problème. Le rodage est loin d'être terminé mais je sens déjà que la mécanique commence à bien "se mettre en place" et je me hasarde parfois à quelques "pointes" de courte durée à plus de 75 km/h. Je suis émerveillé de constater que la bougie reste sèche, (je vais enfin pouvoir affiner la carburation d'après sa couleur). L'huile reste claire car elle n'est plus polluée par les gaz de blow-by, et détail amusant, sa chaîne reste presque sèche puisque le débit du reniflard a été considérablement réduit. C'est quand même beau une segmentation efficace !

     Je n'ai pas encore trop taquiné les hauts régimes, mais je pressent que la surcharge pondérale de mon nouveau piston ne dégradera pas le niveau des vibrations.

     Qu'il fait bon roder un moteur en flânant le long des canaux et des étangs.

 

 

 

 

 

Bon, c'est quand qu'on roule ?

    

     Une première vidange du litre et demi d'huile, à 13 Euros les cinq litres de 20W50 il ne faut pas s'en priver, la vidange étant la méthode la plus efficace pour éliminer les impuretés d'un moteur dépourvu de filtre.

     Tout est prêt, même la remorque pas si "faite-pour-rouler" que ça a eu droit a des roulements de roues neufs, il faut dire que ses concepteurs auraient pu s'inspirer des FN des années trente et ne pas céder à la mode du "low cost" : pas le moindre écran pour protéger les lèvres des roulements étanches des projections de boues, maintien latéral de la roue assuré par le seul serrage des roulements dans le moyeu et probablement plus par de la colle que par le faible serrage, seul un épaulement interne limite le glissement possible. Vingt mille kilomètres ça faisait trop, l'un des roulements avait perdu toute sa graisse, les autres étaient guère mieux, le jeu et le bruit de roulement étaient impressionnants.

     Des roulements étanches neufs de qualité, suppression des joints d'étanchéité internes pour permettre l'ajout de graisse grâce à l'ajout d'un graisseur, mise en place d'un flasque de protection contre les projections et c'est parti pour un tour.

 

Bon, c'est quand qu'on roule ?

     A bientôt pour la sortie de Saint Tropez.

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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 16:55

Assemblage du vilebrequin.

     Cette opération demande une attention particulière, c'est une première pour moi, j'ai donc bien révisé la méthodologie:

      1 les soies doivent être parfaitement alignées.

      2 le serrage des volants sur le maneton doit être bien réalisé.

Alignement des soies: (je précise qu'un seul volant a été désassemblé)

A Premier assemblage approximatif avec faible serrage des volants et contrôle à l'aide d'un comparateur le vilebrequin étant posé sur des Vés, ou pris "entre-pointes"

B Retouches en frappant au bon endroit à l'aide d'un maillet

Précautions:

     1 les Vés doivent être disposés au plus près des volants pour ménager le porte-à-faux le plus grand possible de l’extrémité des soies dont le comparateur mesurera le faux-rond qui ne doit pas excéder 0.02 mm (on voit très souvent sur le "ouèbe" des photos ou vidéos dans lesquelles le comparateur est mis à la verticale des Vés: on ne voit rien en faisant ainsi, c'est comme si on contrôlait le voile d'une roue en mettant le comparateur sur son axe).

     2 Deux types d'erreur d'alignement peuvent se présenter: mauvais positionnement en rotation d'un volant ou défaut de parallélisme des volants.

    - l'erreur de positionnement angulaire se traduit par des dérives opposée des soies

 

     - l'erreur de parallélisme se traduit par des dérives dans le même sens.

 

C Serrage définitif des volants.

On pourrait penser qu'il suffit de serrer fort les écrous sur les manetons, mais :

     - d'une part la conicité de l'emmanchement est faible donc lors du serrage le logement conique dans le volant gonfle de façon non négligeable et les volants se rapprochent. Pour cette raison on aura pris soin de relever la dimension entre les volants avant le démontage et il est important de la reproduire. Pour donner un exemple: avec un premier serrage faible à 3 daN.m mes volants sont trop écartés de 0.40 mm, compte-tenu de la faible conicité de l'emmanchement, la récupération de ces 0.4 mm impose un serrage diamétral d'environ 0.08 mm, (soit l'ordre de grandeur du serrage dans le cas d'un maneton cylindrique).

     - obtenir le bon blocage de l'emmanchement par le seul couple de serrage des écrous M 20x125 de seulement 8 mm de largeur, risque de trop solliciter les filetages. Il est prudent de réaliser l'effort d'emmanchement par un moyen externe (presse) et de ne serrer l'écrou définitivement que quand l'emmanchement est terminé.

     Bonne nouvelle:

     J'avais noté avant le démontage du vilebrequin deux perçages de 12 mm sur chaque volant, très propres et parfaitement alignés, j'avais pensé qu'il s'agissait là d'une aide à l'alignement des soies, et bien ça marche, il suffit de maintenir un morceau de Stub parfaitement ajusté dans ces trous lors de la mise en place du volant pour se rendre compte qu'aucune retouche n'est nécessaire, l'alignement des soies est garanti.

     Dans l'attente de la bielle qui se refaisait un pied tout neuf J'avais fait cette vérification plusieurs fois en faisant des montages "à blanc" sans jouer encore de la presse, juste avec l'écrou serré à 3 daN.m, pour simuler un montage définitif: à tout les coups on gagne. J'étais presque déçu, j'aurais tant aimé jouer du maillet !

 

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Par contre mon bricolage de Vés à base de petits roulements à billes manque de rigidité et il faut faire et refaire de nombreuses fois les mesures pour être sûr.

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Quelques bouts de cornière, une vis / écrou de M 20x125, de la tige filetée de 12 en inox trouvée dans une poubelle, quelques baguettes de soudure, et voici ma presse maison....qui s'est avérée un peu frêle à l'usage, mais qui m'a permis de bien dégrossir le serrage. (je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas jeté des tiges filetées plus grosse dans cette poubelle !).

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Malgré les gentils coups de marteau sur la vis de serrage pendant que "ma" presse était en tension maxi je n'ai pas réussi à gagner le dernier dixième de millimètre.

     J'ai "fini à la main":  un couple de 25 daN.m a tout mis à sa place: l'écrou a tourné des 30 d° manquants et a retrouvé la position initiale, j'ai retrouvé le jeu latéral de la bielle et la côte entre les volants, et les rondelles de latéral du vilebrequin convenaient pile-poil. J'avais huilé le filetage et la portée de l'écrou pour limiter le risque de dégradation.

     Nota: Déplacer une vis en serrant un écrou à 25 daN.m, dont le pas est égal à 1.25 mm  c'est comme agir sur un levier dont le petit bras aurait 1.25 mm de long et le grand bras aurait une longueur égale à PI x D soit 6280 mm. L'effort en bout de vis serait de 25 x 6280/1.25 = 125 600 kg ou 125 Tonnes, sauf que le rendement d'un système vis / écrou à filet triangulaire est désastreux à cause des énormes frottements au niveau du filetage et de la face d'appui de l'écrou. J'ai vaguement en tête que ce rendement, très sujet à dispersions, est à peine supérieur à 5%, ce qui ramènerait l'effort de serrage à environ 8 tonnes, valeur tout à fait plausible pour ce type d'emmanchement...mais pas très réaliste pour ma presse d'amateur.

     Je profite de l'aubaine des carters à plan de joint horizontal pour faire un contrôle sérieux de l'alignement des soies: d'un côté ça gigote de moins de 0.02 mm, de l'autre ça frise les 0.04 mm .... je décide que c'est bon. Ce qui est sûr c'est que si ça avait été mauvais, je me voyais mal taper comme une brute sur ce vilo qui me semblait désormais comme soudé.

   

La révision du moteur de la FN: le remontage
La révision du moteur de la FN: le remontage

     Habillage du vilebrequin: le pignon est monté claveté sur cône, l'écrou est serré à "un quart-de-tour avant que ça pète".

     Petite précaution suggérée sur le site FN: la réalisation d'un chanfrein sur le pignon d'entraînement de la pompe à huile pour faciliter sa prise par un extracteur en cas de démontage ultérieur.

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Vérification du bon fonctionnement de la sélection des vitesses.

     Grâce au plan de joint horizontal des carters il est aisé de faire un montage à blanc des arbres de boîte et du système de sélection équipé pour cet essai d'un ressort de billage plus faible pour faciliter les manœuvres. On peut alors, en l'absence du vilebrequin et du cylindre voir directement les positions de la fourchette et des différents crabots, contrôler les jeux latéraux des arbres et surtout s'assurer que les crabotages se font correctement sans risque de désengagement ni de blocage de boîte.

     Tout est bon, le contraire m'aurait étonné. On peut même passer son APN voyeur par le logement du cylindre et mémoriser toutes les positions.

La révision du moteur de la FN: le remontage

    Toutes les pièces ont été contrôlées, il ne reste plus qu'à "fermer la boîte". Du soin, de la propreté, un minimum de bon sens, vérifier chaque opération, ne pas oublier de freiner tous les écrous, ne pas oublier une clé de quatorze au fond du carter ...rien que de la mécanique très classique. Un très, très fine couche de joint silicone sur les plans de joint, (on a toujours tendance à en mettre dix fois trop), et je pose le couvercle.

 

     La soupape d'échappement est changée par une soupape SIMO, (non austénitique donc comme c'était le cas à l'origine), j'espère que celle-ci tiendra la distance puisqu'il ne devrait plus y avoir de remontées d'huile et de calamine.

     Pose des récupérateurs de fuites "maison" en élastomère, si efficaces, au niveau des poussoirs. (ils sont taillés dans des tétines de puits de bougie)

    Taille d'un joint d'embase en papier.

    Blocage du pignon de sortie de boîte.

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Caler la distribution et l'allumage est à la portée d'un enfant de huit ans, il suffit d'aligner les repères.

     Je voulais profiter de l'occasion pour faire un relevé précis du diagramme de distribution, mais le moteur est vraiment très dur à tourner, d'autant plus qu'il n'y a que le kick pour le manœuvrer. Je me suis contenté de vérifier que le basculement des soupapes était autour du point mort haut et que l'avance mini était à zéro degré. Il n'empêche qu'une telle dureté m'inquiète un peu même pour un moteur "vert".

     Nota sur le tierçage des segments: on lit souvent que le tierçage des segments est une condition essentielle de bonne étanchéité, en fait il est prouvé que les segments tournent de façon aléatoire au gré de l'entraînement par les stries de honnage et le tierçage est très vite perdu en fonctionnement.  Si vous n'êtes pas convaincu  vous pouvez consulter le § 1.6.11 du document suivant:

https://www.ms-motorservice.com/fileadmin/media/MAM/PDF_Assets/Segments-de-piston-pour-les-moteurs-%C3%A0-combustion-interne_53087.pdf

     Mais comme le "quartage" de mes quatre segments ne coûte rien, je le respecterai.

 

La révision du moteur de la FN: le remontage

     C'est pas le tout il va falloir caser les 54.9 Kg dans le cadre.......et ne pas oublier de faire le plein d'huile !

     Des cales en bois, de bonnes prises, des biceps en surrégime, mais pas de troisième main libre pour faire une photo de cet exploit.

La révision du moteur de la FN: le remontage

     Remontage de tous les accessoires, j'applique ensuite ma procédure habituelle de démarrage: essence, titiliateur, deux actions lentes sur le kick avec lève-soupape au moment du passage de la compression, puis un violent coup de kick et le moteur a démarré du premier coup avec un ralenti absolument parfait de régularité. Pas de bruit anormal, pas de fuite. Après seulement quelques minutes de fonctionnement à vide le moteur s'est déjà bien libéré peut-être à cause d'une lubrification plus efficace que mes coups de burette lors de son assemblage.

 

     Et puis comme elle a été bien gentille je l'ai amenée voir la mer et les étangs, la première trentaine de kilomètres s'est déroulée à basse vitesse, rodage oblige, mais sans le moindre problème.

La révision du moteur de la FN: le remontage
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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 18:25

     Après l'approvisionnement des roulements et galets de tête de bielle neufs, les autres pièces tant attendues sont enfin disponibles.

     Le piston tout neuf respecte les standards des pistons coulés les plus modernes: alliage AS12UNG, les 12% de silicium garantissent un coefficient de dilatation faible, sa forme du type elliptique et conique permet de compenser les dilatations et donc de limiter le jeu entre piston et cylindre, le fabriquant me conseille 0.06 à 0.08 mm mais comme j'ai peur des serrages je jouerai la sécurité en demandant 0.12 mini lors de la finition du cylindre.

     Comme je suis curieux je fais un peu de métrologie avec les moyens du bord: un marbre "maison", en fait une vitre épaisse bien plane et un support de comparateur bien stable, ça ne vaut pas un vrai laboratoire de métrologie mais ça me permet d'évaluer cette forme complexe.

 

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.
La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Le cylindre a été réalésé et rodé.

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Mesure du jeu entre piston et cylindre: le piston est dépourvu de ses segments pour qu'il soit bien libre, il est enfilé à l'envers dans le cylindre, et seul le bas de la jupe dépasse à peine du cylindre, le comparateur palpe la zone perpendiculaire à l'axe du piston, là où son diamètre est le plus grand. En poussant le piston de haut en bas je mesure la dérive du comparateur, résultat: le jeux est exactement de 0.13 mm soit conforme aux 0.12 mini que j'avais demandés.

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Contrairement au piston précédent dont les trois segments étaient identiques, il y a quatre segments dont deux racleurs. J'ai ajusté les jeux à la coupe à 0.45 mm pour les segments supérieurs et 0.35 mm pour les racleurs.

     Toutes les surface y compris internes ont été usinées pour alléger les excédents de fonderie, on pourrait le croire taillé dans la masse.

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.
La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.
La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Et pour fêter ça un petit coup de peinture haute température (pas encore sèche sur la photo).

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     La bague du pied de bielle a été refabriquée en bronze phosphoreux, UE12P comme il se doit. Le rectifieur à du au préalable ajuster et roder son logement dans la bielle. La finition de son alésage et le jeu de 0.02 mm sont obtenus par rodage sur une machine qui garantit le parallélisme avec la tête de bielle. La patte d'araignée à également été refaite.

 

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Arbre à cames.

     Je n'en avais pas encore parlé mais l'axe du pignon d'arbre à cames était usé dans sa partie inférieure, le jeu était d'environ 0.13 mm. Je rappelle que ce pignon est "en série" dans la chaîne cinématique, c'est à dire qu'il transmet le couple moteur entre le vilebrequin et la boîte de vitesse, le couple du moteur a tendance à le soulever d'où l'usure en partie inférieure. Comme j'entendais parfois en roulant un bruit de pignonnerie j'ai pensé qu'un mauvais positionnement de son axe de rotation par rapport aux pignons de vilebrequin et d'embrayage pouvait nuire à la qualité de l'engrènement et provoquer ce bruit.

    L'axe a été été rectifié (réduction du diamètre de 18 mm à 17.74 mm) et une nouvelle bague en bronze (UE12P)  a été adaptée, le jeu de 0.04 mm a été ajusté par rodage.

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.
La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     L'écrou du pignon de sortie de boîte est bien fatigué, son filetage de M 16x125 est franchement hors standard, mais après de longues recherches sur le net j'ai réalisé que cette dimension est celle des écrous de roues arrière de nombreux scooters Piaggio. Pour une bouchée de pain j'ai eu un écrou tout neuf en acier de classe 10. (il faut quand même que je surveille l'usure des 17 dents du pignon)

La révision du moteur de la FN: réception des pièces neuves ou réparées.

     Et maintenant, "Y'a plus qu'à" ...

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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 18:53

     Sur un monocylindre, quand on change un piston par un autre de poids différent, il se pose la question du facteur d'équilibrage.

 

     Allez, un peu de prise de tête pour .... pas grand chose ! (en plus il n'y a presque pas d'images !).

     Qu'est-ce que le facteur d'équilibrage d'un monocylindre?

     Les forces générées par les accélérations et décélérations des masses alternatives ne peuvent pas être équilibrées à 100 % dans le cas d’une architecture de monocylindre simple, pourquoi ?

     1 Un contre-poids de masse égale aux masses alternatives * à l’opposé du maneton (ou un enlèvement de métal côté maneton), pourrait équilibrer grossièrement les forces verticales quand le piston est aux points morts haut et bas, mais il génèrerait des forces alternatives horizontales de la même amplitude quand le vilebrequin est à 90 d°. Pour cette raison on réalise un compromis: le contrepoids n’équilibre qu'une partie des forces verticales (environ 50% ), la force engendrée horizontalement reste ainsi modérée et la vibration verticale est  réduite de moitié environ. (vous aurez compris que je fais allusion à un cylindre vertical).

     2 La cinématique bielle manivelle a pour effet que l’accélération / décélération du piston est plus importante au PMH qu’au PMB, environ 120 % ** (d'autant plus importante que le rapport longueur de bielle divisé par la course est faible). On  cherche donc à réduire la perturbation maximale, celle du point mort haut, ce qui amène à disposer une masse d’équilibrage de l’ordre de 60% et non 50% des masses alternatives. La valeur de 60% de cet exemple est appelée « facteur d’équilibrage » et peut changer en fonction du ressenti réel des vibrations suivant la configuration du cadre de la moto et de la disposition du moteur.

* ce qui réalise l’équilibrage est en fait le produit de la masse par sa distance au centre de rotation: on obtient le même effet en utilisant une masse deux fois plus petite mais située sur un rayon double.

** Ceci correspond au fait que le mouvement du piston n'est pas sinusoïdal pur mais comprend une composante (ou harmonique) dite de deuxième ordre qui ne pourrait être équilibrées que par un dispositif spécifique tournant à vitesse double. (Il comprend aussi des harmoniques d'ordre supérieur que l'on considère comme négligeables)

Remarques :

     1 Les forces générées par les accélérations et décélérations des masses alternatives sont transmises au bloc moteur puis au cadre de la moto par l’intermédiaire des roulements de vilebrequin : optimiser le facteur d’équilibrage permet aussi d'optimiser la contrainte radiale maximale subie par ces roulements. Ce dernier point m'intéresse car j'ai trouvé les pistes des roulements de vilebrequin en mauvais état, même si la contrainte due à l'inertie du piston n'est qu'une partie de la contrainte totale subie par les roulements.

     2 L'amplitude des perturbations vibratoires est proportionnelle au carré de la vitesse de rotation, ce qui diminue fortement la criticité d'un mauvais équilibrage sur un moteur lent comme le mien et c'est la raison pour laquelle de nombreux monocylindres anciens sont réparés avec un piston de refabrication plus lourd sans rétablir le coefficient d'équilibrage et sans que les utilisateurs ne notent de dégradation des vibrations. Mais comme je suis curieux je vais tenter d'aller jusqu'au bout du raisonnement.

      3 La notion d’équilibrage dynamique est complètement différente de la notion de facteur d’équilibrage. Illustrons-la par cet exemple simple: si on compense le balourd de l'un des volants en disposant une masse diamétralement opposé sur l’autre, on réalise un équilibrage statique (équilibre indifférent en rotation) mais on détruit l’équilibrage dynamique en créant un couple d’oscillation quand le moteur tourne (forces centrifuges égales mais non alignées). Toute action sur le facteur d’équilibrage devra donc être réalisée par des enlèvements ou ajouts de métal répartis symétriquement entre les deux volants du vilebrequin pour sauvegarder son équilibrage dynamique, cette précaution prend toute son importance dans le cas d'un bicylindre rapide calé à 360 d° dont les volants sont très écartés.

Autre remarque hors sujet :

     Une méthode élégante pour équilibrer de façon satisfaisante un moteur monocylindre consiste à réaliser un facteur d’équilibrage idéal pour compenser les vibrations verticales (120% à titre d'exemple)  et à compenser la perturbation horizontale que l'on vient de générer en attelant sur son maneton un deuxième moteur identique, bielle et piston, disposé perpendiculairement, on invente ainsi le moteur bicylindre en Vé à 90 degrés réputé pour son équilibrage très correct, certains ont eu cette idée bien avant moi.

      Notons au passage la solution originale d'un un monocylindre, Ducati qui ajoute une bielle oscillante qui ne sert qu'à l'équilibrage en simulant la présence d'un piston à 90 d°:  https://www.dueruote.it/notizie/moto/i-segreti-del-monocilindrico?page=4#image2-1

 

 

 

     Quelle doit être la valeur du coefficient d'équilibrage de ma moto ?

     Sur un document consultable sur le site FN il est question de 63 % mais s'agit-il d'une préconisation du constructeur ou de la décision d'un préparateur, ça ne me parait pas clair, je tiens à mesurer cette valeur sur mon moteur.

     Jouons de la balance.

     Piston complet (axe segments et circlips compris): 609 g

     Poussée de bielle due au balourd : 350 g

     Pied de bielle: 211 g

     Le balourd compense la masse du pied de bielle (211 g) plus la masse des bidules ajoutés (350 g) il a donc une masse égale à 211+350 = 561 g.

     Ce balourd compense une partie seulement des masses alternatives, piston complet plus pied de bielle soit 609+211 = 820 g

     Le facteur d'équilibrage est donc égal à: 561 / 820 = 0.685   68.4%

 

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage
La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     Il vous paraitra probablement  prétentieux de ma part d'oser remettre en cause le choix fait par les concepteurs de ce moteur mais je navigue un peu dans le brouillard entre les 68% que je mesure et les 63% notés sur le site FN, (est-ce consécutif à l'évolution du moteur de M90 A à M90 B ?). D'autre part, ayant constaté la dégradation des roulements de vilebrequin je me dis que la minimisation du pic de contrainte sur ces roulements passe peut-être avant les critères de vibrations transmises au cadre de la moto.

 

     Je me lance donc dans une simulation sur Excel pour quantifier les phénomènes. ***

     Degré par degré, je calcule les positions, vitesses, accélérations des masses alternatives et rotatives, paramétrées en fonction du facteur d'équilibrage. J'en déduis les composantes horizontale et verticale ainsi de l'amplitude de la force d'inertie qui "secoue" le moteur par l'intermédiaire des roulements de vilebrequin. J'en profite pour calculer sa valeur maxi et sa valeur moyenne sur un tour. Je peux ainsi faire varier virtuellement le facteur d'équilibrage et visualiser son influence. Dans les exemples suivant le moteur tourne à 3500 t/mn, mais la vitesse du moteur n'a pas d'influence sur la forme des courbes, elle ne détermine que l'amplitude des forces.

     Résultats.

     Pour commencer, on voit bien dans la partie de droite des deux graphes suivants que la sollicitation est uniquement verticale pour une facteur d'équilibrage égal à zéro et essentiellement horizontale quand il est égal à 100%, (il reste une petite composante verticale de deuxième ordre à 100%)

  

 

 

 

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage
La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     La contrainte maxi la plus faible est obtenue avec un facteur d'équilibrage de 59%, on la trouve trois fois au cours d'un tour moteur: au point mort haut et à deux positions symétriques  situées 12 d° au dessous de l'horizontale. (contrainte à répartir sur deux roulements).

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     En fait, la valeur de la contrainte maxi dépend assez peu du facteur d'équilibrage tant qu'on reste dans la plage concernée par mes interrogations : au régime de 3500 t/mn, pour 59%, 63% et 68% j'obtiens respectivement 3134N, 3289 N et 3495 N, soit seulement plus ou moins 5% entre 58% et 68%.

     On peut penser que les sollicitations verticales sont plus ressenties sur ma moto que celles qui sont horizontales, ce qui pourrait expliquer le choix de valeurs supérieures à 58 % retenues par FN (ainsi que pas mal d'autres constructeurs semble-t-il). J'ai d'ailleurs trouvé en fouillant sur le "ouèbe" des monocylindres disposés horizontalement qui adoptent un coefficient d'équilibrage plus faible car les vibrations dans l'axe du cylindre sont alors moins ressenties.

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage
La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     On trouve sur ce même "ouèbe" des facteurs d'équilibrages très faibles sur les monocylindres deux temps de compétition (45% à 50%), qui seraient justifiés par la recherche d'une "énergie vibratoire" (sic) la plus faible possible car elle serait génératrice de pertes... Je doute fort de cette explication car une vibration n'a jamais consommé de la puissance, je pencherais plus pour une spécificité du moteur deux temps de compétition  utilisé majoritairement à haut régime et à plein gaz où chaque PMH voit la force d'inertie du piston compensée par la force de la combustion réduisant ainsi naturellement les contraintes internes de l'embiellage, (mais pas le niveau des vibrations) . Cette réflexion n'engage que moi.

     Je me suis quand même intéressé à la valeur moyenne de la force d'inertie sur un tour moteur qui est représentative de cette fameuse "énergie vibratoire". Le minimum est obtenu pour un facteur d'équilibrage de 50% mais cette valeur varie très peu entre 40% et 70%, sa prise en compte ne me parait donc complètement superflue pour la seule préoccupation.des vibrations.

 

     Le graphique suivant représente les variations du maximum et de la moyenne sur un tour de la force d'inertie en fonction du facteur d'équilibrage à 3500 t/mn.

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     Je ne l'ai pas encore signalé mais le facteur d'équilibrage optimal ne dépend que du rapport de la longueur de la bielle divisée par la course du piston, mais là aussi, la dépendance est faible. Sur mon moteur la course est de 87 mm et la bielle mesure 186 mm soit un rapport égal à 2.14 et le facteur d'équilibrage idéal est de 59 %. Pour les valeurs 1.84 et 2.59, soit une bielle de 160 mmm ou 225 mm il vaut respectivement 60% et 57%, la différence est faible.

 

 

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     Qu'en est-il avec le nouveau piston ?

     Comme je m'y attendais il est plus lourd que le piston d'origine: 736 g au lieu de 609 g.

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     Je rappelle que la masse du pied de bielle est de 211 g et que la poussée du balourd est de 561 g . Si je ne modifie rien le nouveau facteur d'équilibrage sera égal à:  561/(736+211) = 59.2% ....ça n'a pas été fait exprès mais c'est exactement la valeur qui me paraissait optimale, pour minimiser la contrainte maximale sur les roulements de vilebrequin.

il est donc urgent de ne rien modifier.

     Nota: même si le nouveau facteur d'équilibrage me parait légèrement plus favorable que l'ancien, le surpoids du piston reste un petit handicap: alléger les masses alternatives a toujours été et sera toujours le meilleur moyen pour réduire les vibrations transmises au cadre ainsi que les contraintes internes subies par l'embiellage.

     Excel m'indique qu'au régime maximum de 3500 t/mn, la force d'inertie maxi ainsi que contrainte maxi sur les roulements de vilebrequin était de 3512 N dans la configuration d'origine ( 609 g et 68,4%), et quelle était située proche de l'horizontale. Avec le nouveau piston de 736 g et 59.2% de facteur d'équilibrage elle passe à 3625 N et se trouve au PMH, et à peine plus faible proche de l'horizontale. Cette augmentation de 3.2% ainsi que l'augmentation de la vibration verticale ne m'empêcheront pas de dormir.

     Le surpoids de ce piston, à balourd de vilebrequin identique, n'affecte pas la vibration horizontale mais accentue la vibration verticale.

 

 

La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage
La révision du moteur de la FN: le facteur d'équilibrage

     *** Au hasard du web j'ai trouvé ces sites dans lesquels on trouve des simulations du même genre: les conclusions sont très comparables.

http://www.brufnut.de/SS100/ENGINE/CRANK_BALANCE/crank_balance.htm

http://fantichistisettanta.forumfree.it/?t=65093924

     Je vous avais prévenu au début de cet article:

"une prise de tête pour pas grand chose" 

     Mais en attendant le nouveau piston il fallait bien me trouver une occupation. (Et si vous êtes intéressé par mon programme Excel un peu brouillon, il suffit de demander....et me signaler si vous trouvez des erreurs !)

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9 décembre 2017 6 09 /12 /décembre /2017 18:24

     Je vous préviens tout de suite:  au risque de déflorer le sujet, tout est neuf !!!!  Les traces d'usinages  octogénaires sont encore bien visibles partout, les dents et crabots ne présentent pas la moindre marque d'usure, à croire que les concepteurs de cette machine l'ont conçue avec un objectif d'un million de kilomètres. Ces gars-la connaissaient la métallurgie et savaient ce que cémentation veut dire. C'est du lourd, ils n'ont pas lésiné sur les dimensions des pièces....ou ont surestimé la puissance de leur moteur....Ce qui va suivre ressemble plus à une description de cette mécanique qu'à un état des lieux qui ne serait qu'une répétition ennuyeuses de "c'est comme neuf". Les photos parlent d'elles-même.

 

Le pignon de vilebrequin et vis sans fin d'entraînement de la pompe à huile.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Embrayage :

     La roue d’embrayage présente quelques légères piqures de corrosion qui étaient déjà visibles sur l’épave mais aucune dégradation du jeu de denture n’est détectable. L’embrayage ne sera pas désassemblé car il fonctionne très bien et il est très facilement accessible si un démontage ultérieur s’avérait nécessaire.

     Détails de conception :

     - La rondelle d’appui des ressorts est maintenue par un système de baïonnette et, pour éviter son désengagement en décélération (couple négatif) il y a juste une petite goupille fendue qui retient un ergot.

     - le mécanisme d'embrayage n'est pas fixé, il est prisonnier entre le pignon d'entrée de boîte et la butée d'embrayage.

 

 

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Les divers crabots et dents, y compris celles du pignon baladeur chanfreinées sont ....à croire que je roulais toujours au point mort !

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

 

     Arbre primaire :

     La zone sur laquelle tourillonne le pignon d’entrée de boîte est revêtue de cuivre (dépôt électrolytique, je suppose). On retrouve ce même type de dépôt de cuivre sur les pistes de la cloche d'embrayage et du pignon de première.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

 

Arbre intermédiaire

Les pignons monoblocs tourillonnent sur l'axe de kick.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Roulements d’arbre primaire :

      Le roulement à gorges profondes côté embrayage présente un peu de jeu, il encaisse la réaction de la poussée de la butée d’embrayage. Son démontage nécessite de dévisser l’écrou à créneaux sécurisé par un jonc, j’ai dû sacrifier une clé Facom pour garantir une bonne prise et après avoir enfin réalisé qu'il s'agissait d'un pas à gauche le démontage n'a pas posé de problème. Les deux roulements de l'arbre primaire seront changés.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     La sélection des vitesses:

      Un détail me surprend: le système de verrouillage prévoit cinq positions : première, point mort, seconde, point mort et troisième. Je ne me souvenais plus de ce point mort entre 2° et 3°: si le mouvement du levier de vitesse n’est pas franc quand on passe la 3° il s’arrête sur ce point mort et l’accrochage de la 3° se fait sur un course très faible du levier : je m’en inquiétais, ça faisait partie des motivations de ce démontage mais je comprends maintenant que tout est normal.

     Le grand levier actionne une fourchette qui déplace la sphère d'un levier en "L", ce levier porte la fourchette articulée qui positionne le pignon baladeur. Le billage se fait contre une plaque en arc de cercle qui comporte cinq encoches.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Fonctionnement de la boîte de vitesse.

Normalement l'arbre intermédiaire est dans le carter supérieur mais pour illustrer la configuration des rapports de boîte il a été posé sur le plan de joint.

     D'après les nombres de dents des divers pignons je calcule les "kilomètres/mille tours" pour chaque rapport. A la vitesse de 90 km/ annoncé comme valeur maxi le moteur tourne à 3650 t/mn

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
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     Mécanisme de kick

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     LUBRIFICATION

     Carter humide avec pompe à engrenages, l'huile est puisée dans une cavité munie d'une crépine en fond de carter par l'intermédiaire d'un tube en cuivre, elle est ensuite envoyée dans une soie de vilebrequin. Le roulement de tête de bielle est alimenté latéralement (voir l'article "haut moteur").

     La pompe est entrainée par une vis sans fin sur le vilebrequin, sa vitesse est divisée par vingt.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     L'axe de l'arbre à cames est creux et percé radialement, deux méplats répartissent l'huile sur toute sa longueur. Il est alimenté en huile par deux augets dans les fonderies du carter supérieur et du carter latéral.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Un auget en tôle récupère les projections pour assurer la lubrification des cames et de la distribution.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Un bac à huile en tôle constitue une réserve pour la pignonnerie de boîte de vitesses. (Non vissé sur la photo).

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     L'arbre intermédiaire tourillonne sur l'axe du kick, il est lubrifié par un canal hélicoïdal alimenté par une réserve sous la forme d'un méplat, elle-même alimentée par quatre rainures radiales sur le pallier en acier et surtout par un auget de fonderie qui se vide au travers d'un perçage dans le palier...mais une photo vaut bien mieux qu'un long discours.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Pompe à huile à engrenages.

 

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Mise à l'air libre du carter.

     Le carter communique avec l'extérieur par l'intermédiaire d'un clapet qui limite la surpression dans le bas moteur: un tube de cuivre, fixé au carter par deux rivets en cuivre, récolte les vapeurs en partie haute du carter et les dirige vers le pignon de sortie de boîte.

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification
La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     Petit bricolage pour mesurer le seuil d'ouverture du clapet: un tube en forme de colonne à eau, un Té, un mètre à ruban et pas mal de "c'est-pas-beau-mais-m'en-fous-ça-marche"......Je souffle dans le tube en cuivre et le résultat tombe: le clapet limite les pics de surpression à 30 mbars (je m'attendais à moins).

La révision du moteur de la FN: la boîte de vitesse et la lubrification

     à suivre... mais il faudra attendre la disponibilité du piston refabriqué avant d'attaquer le remontage.

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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 16:17

     Ouverture du bas-moteur.

    

     Après avoir ôté le flasque latéral côté distribution et quelques pièces du côté opposé, le plan de joint horizontal rend le démontage très facile. L’extraction des roulements et pignon de vilebrequin nécessite une chauffe et un extracteur adapté. Ces roulements sont maintenus latéralement dans le carter par deux rondelles encastrées dans des gorges, une cale d'épaisseur règle finement le jeu et la position latérale.

 

 

 

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"
Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"
Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"
Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Embiellage:

     Comme je suis impatient je m’empresse d’évaluer le jeu de la tête de bielle. Avant même de désassembler le vilebrequin.

     Le jeu latéral du pied de bielle 2.15 mm réparti en 0.70 mm de latéral pur et 1.45mm d’inclinaison due au jeu radial de la tête de bielle.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     La mesure du jeu radial au comparateur n’est pas facile car la bielle est mal guidée et la zone d’appui du comparateur n’est pas franche, elle sera faite précisément quand le vilebrequin sera désassemblé. En attendant je me risque dans une évaluation: la formule suivante :

      jb = Jb x lb/Lb m'indique: 0.07 mm, mais ce n'est qu'une évaluation à confirmer.

jb: jeux radial

Jb: demi-jeu latéral mesuré au niveau du pied de bielle

lb: largeur de la tête de bielle

Lb entraxe de la bielle

     Cette évaluation n'est valide que si l'oscillation de la bielle n'est limitée que par le contact de son alésage contre le maneton et non de ses faces contre les butées latérales.

 

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Le démontage des pignons et roulement se fait aisément avec un extracteur et un peu de chauffe. (et deux petites cales en métal mou, non présentes sur la photo, entre les griffes de l'extracteur et les dents du pignon)

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Le desserrage de l'écrou du maneton nécessite une longue rallonge et un long levier pour immobiliser les volants en rotation (prise par les trous d’équilibrage).

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Il est important de mesurer la largeur du vilebrequin pour pouvoir la reproduire lors du remontage : 74.47 mm entre les faces extérieures des volants et 15.07 mm entre les volants (attention, les faces ne sont pas rigoureusement planes).

     Je constate qu'à l'opposé du maneton il y a deux trous de 12 mm parfaitement alignés et propres, l'alésoir n'enlève pas de copeaux mais tourne juste dur. J'imagine qu'il s'agit là d'une possibilité de préréglage de l'alignement des volants lors de l'assemblage.

 

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Pour écarter les volants j’utilise deux boulons de M10 opposés par rapport au maneton. Une bonne chauffe à la lampe à souder et l'emmanchement conique ne résiste pas.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Et voila, notez les trois coups de pointeau pour immobiliser la cage extérieure de tête de bielle.

     On trouve deux rangées de 13 rouleaux de 5/16 séparés par une rondelle épaisse.

 

 

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     L'entr'axe tête/pied de bielle est égal à 186.15 mm.

     La bague de la tête de bielle a une largeur de 19.40 mm et un alésage de 41.30 mm, elle ne présente pas de différence évidente de diamètre entre les pistes externes qui ont été sollicitées par les rouleaux et la piste centrale qui est vierge de tout contact.

     Sur les faces de la bielle il y a quelques traces de corrosion superficielle mais les traces laissées par la rectification sont encore visibles.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Le maneton :

     Diamètre est d’un pouce soit 25.40 mm. Le pied à coulisse ne permet pas de déceler de différence d’usure entre les pistes centrale et externes.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Bague entre les deux rangées de rouleaux : 25.46 x 31.2 x 3.58 mm, elle présente un peu de corrosion mais là aussi les traces de rectification sont encore visibles, l'usure est infime.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Rondelles de latéral :

     identiques sur chaque volant : 32 x 50 x 2.22, elles comportent deux perçages, l’un pour l’immobilisation en rotation par un pion et l’autre pour l’alimentation en huile en provenance de la soie de vilebrequin (d’un côté seulement), le maneton n’est donc pas percé pour le passage de l'huile.

     Les faces latérales de la bielle tout comme ces rondelles ne présentent pas de traces d'usure notable, il est donc fort probable que les 0.7 mmm de jeu latéral que j'avais mesuré avant le démontage soient normaux, cette valeur me parait pourtant élevée.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Maneton, rondelle intermédiaire et rondelles de latéral, qui n’avaient pas été démontées lors de la restauration de l’épave il y a quarante ans, comportent de légères marques de corrosion, je suis convaincu qu’elles sont sans gravité car elles étaient à coup sûr présentes avant la restauration comme je l’avais constaté sur d’autres pièces comme l’arbre à cames, voir ci-après.

 

     Rouleaux :

     Diamètre: 7.93 mm pour une valeur nominale de 5/16 soit 7.938 mm

     Longueur mesurée = 7.98 mm (probablement 8.00 mm à l'état neuf)

 

     Jeu radial :

     Je peux le mesurer plus précisément au comparateur en faisant glisser la tête de bielle tout en la maintenant en appui sur la rondelle de butée latérale, il est de 0.04 à 0.06 mm aussi bien dans le sens longitudinal que perpendiculaire à la bielle (soit un peu moins que les 0.07 mm évalués d’après mes élucubrations à partir de l'oscillation latérale du pied de bielle). Je confirme la valeur de 0.05 mm avec un jeu de cales d’épaisseur.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"
Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     La présence des zones centrales qui n’ont pas subi d’usure, aussi bien sur le maneton que sur la bague de tête de bielle, me donnent l’idée d’une ruse : mesurer l’évolution du jeu radial suivant que les rouleaux portent sur les zones centrales non usées ou sur les pistes qui ont été utilisées.

 

     Montage avec rouleaux surélevés : le jeu radial est entre à 0.04 mm et 0.05 mm.

     La conclusion de cet essai est que les usures du maneton et de la bielle n’entrent que pour un centième de millimètre dans la prise de jeu radial total, les responsables principaux de l'augmentation du jeu sont les rouleaux, probablement du fait qu’ils ne sont pas séparés par une cage qui éviterait le frottement entre eux: le fait de rouler n'use pas, contrairement au fait de frotter.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Après réception des rouleaux neufs je constate un diamètre supérieur de 0.02 mm, 7.95 mm au lieu de 7.93 mm et de façon logique le jeu radial a été réduite de 0.04 mm, il est alors à peine détectable au comparateur, de l’ordre de 0.01 mm.

     La longueur des nouveaux rouleaux est de 7.93 mm

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Le jeu résiduel quand les rouleaux sont serrés est alors égal à 0.55 mm. (0.80 mm avec les anciens rouleaux, la réduction de 0.25 mm est cohérente avec 13 x 0.02 mm= 0.26)

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     On peut noter que la largeur totale de l'empilage rouleaux (modèle d'origine) plus rondelle intermédiaire est égale à 2 x 7.98 + 3.58 = 19.54 mm, soit plus large de 0.14 mm que la bague de tête de bielle qui fait 19.40 mm. Avec les nouveaux rouleaux de 7.95 mm de longueur, ce dépassement est réduit à 0.08 mm.

     Je pensais à priori que les rouleaux auraient été en léger retrait. Je précise que les 0.70 mm de jeu latéral de la tête de bielle ont bien été mesurés entre la cage extérieure et les rondelles de butée latérales et je rappelle que les traces de rectification sont encore visibles sur les faces de cette bague: son usure est négligeable.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Malgré la présence de corrosion superficielle sur le maneton je ne le changerai pas, d’une part parce que je pense que cela ne servirait à rien et d’autre part parce que je n’ai qu’une confiance limitée dans la qualité d’une refabrication avec les risques d’une cémentation ratée, (mon porte-monnaie m’en sera reconnaissant).

 

   Roulements de vilebrequin :

     Piste sur bague extérieure écaillée, je trouve ça assez décevant pour des roulements de marque réputée qui n'ont que 21 000 km même si j'avais de toutes façons prévu de les changer. J’ai envisagé leur substitution par des modèles à galets sphériques (en réalité en forme de tonneau) pour augmenter la surface de contact mais mon fournisseur de roulements me l’a déconseillé, j’ai cru comprendre que c’était pour cause de mauvaise adaptation aux folles vitesses de rotation de mon moteur de course… j’ai des doutes...

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     Arbre à cames et basculeurs :

      La corrosion était présente il y a quarante ans et m'avait beaucoup inquiété mais les petits cratères ont certainement constitué des réserves d’huile bénéfiques pour la lubrification car la différence de hauteur de came entre la zone centrale sur laquelle a frotté le basculeur et l'extérieur des cames non utilisé n'atteint pas le centième de millimètre. Comme pour le maneton de bielle et les diverses rondelles il se confirme que les petites piqures de corrosion n’ont pas accéléré l’usure du moteur.

     Les zones d'appui des basculeurs légèrement marquées, seront polies à la lime diamant.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"
Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     On peut noter que le pignon d'entrainement de l'arbre à cames est "en série" dans la chaîne cinématique, il transmet le couple du moteur, il est donc dimensionné en conséquence. Le rapport de transmission primaire ne dépend que de la taille des pignons de vilebrequin et d'embrayage. (Le pignon de la magnéto engrène sur le pignon d'arbre à cames, il a 22 dents, la magnéto tourne donc à la même vitesse que le moteur).

     Ces pignons sont dans un état remarquable de fraîcheur.

Révision du moteur de la FN: le "bas moteur"

     A suivre......

 

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 18:14

Pourquoi cette révision :

     1- Lors de sa restauration il y a quarante ans, je n’avais pas changé le piston même si ça n’aurait pas été un luxe car les remontées d’huile ont toujours été abondantes ainsi que la formation de calamine dans la chambre de combustion.

     2 - Depuis environ 2000 km, j’avais parfois, en roulage chargé par forte chaleur une grosse perte de puissance accompagnée d’un bruit d’échappement libre et tout me portait à penser à un morceau de calamine bloqué entre la soupape d’échappement et son siège. Curieusement je n’ai jamais réussi à reproduire ce phénomène en tirant légèrement le levier de lève-soupape mais à chaque déculassage je notais la portée de la soupape d’échappement fortement marquée par le matage de corps étrangers.

     Il est certain par ailleurs que cette moto a toujours été une bouffeuse de soupape d’échappement. La dernière, en acier austénitique, contrairement à celle d’origine, ne s’est pas mieux comportée et je ne serais pas étonné que cette faiblesse soit la raison de l’évolution de ce moteur de M90 A en M90 B dont le refroidissement et le dessin de la zone d’échappement semble avoir été grandement améliorée (voir ci-après).

     3 - Depuis toujours l ’enclenchement de la troisième se fait parfois sur les derniers millimètres de la course du levier comme si quelque chose bloquait, je voulais analyser ça de plus près, même si je n’ai jamais eu de vitesse qui saute en marche par défaut de crabotage.

     4 - J’entendais parfois un bruit au rythme du moteur qui pouvait être un claquement de piston, ce qui n’aurait rien eu d’étonnant compte tenu de son jeu important, mais je voulais m’assurer qu’il ne provenait pas de la tête de bielle.

     5 – Je voulais voir l'allure de certaines pièces que j’avais trouvées oxydées lors de sa restauration, arbre à cames en particulier, même si j’étais serein car la levée des soupapes que je contrôlais à chaque déculassage n’avait pas évolué.

 

 

 

Petit historique des évolutions du modèle M90A vers M90B.

     Je suis loin d’être une référence sur l’histoire des FN, (ni des autres motos d’ailleurs), ce qui suit est une déduction de morceaux d’informations et de photos glanées sur le net, toute remarque ou correction sera la bienvenue.

     Dates de fabrication: M 90 A (la mienne) de 1930 à début 1932, M90 B à partir de 1932.

     Allumage : magnéto sur M90 A (couvercle vis platinées rond) et batterie-bobine sur M90 B (couvercle vis platinées avec méplat)

     Cylindre : Sortie d’échappement presque verticale sur M90 A et presque horizontale sur M90B.

    Carburateur : fixé par collier sur M90 A et par bride et deux goujons sur M90 B (il s’agit peut-être d’une bride intermédiaire sur laquelle le carbu est fixé par collier). Je n'ai pas d'information fiable sur le modèle de carburateur qui était utilisé.

    Tubes d’échappement : différents car adaptés à l’orientation de la sortie d’échappement .

    Culasse : ailettage avant côté échappement : arrondi sur M90 A et plus généreux et vertical sur M90 B (probablement plus efficace mais moins beau à mon goût)

   Mise à l'air libre: par tube court débitant sur le pignon de sortie de boîte sur M90 A et par l’intermédiaire d’un décanteur sur M90 B

     Ces évolutions semblent avoir été appliquées progressivement car on trouve au hasard du net des photos de motos à des stades d’évolution intermédiaires. (à gauche photo de M90 B volée sur le net, à droite, "ma" M90 A).

 

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

     Pour mémoire la M91 à partir de 1936 (je crois) possède un moteur de M 90 en position plus reculée dans un cadre différent (photo volée sur le net).

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

 

DEMONTAGE ET CONSTATS

     Le moteur est sorti. (Deux vis inférieures desserrées ne tenaient que par leur plaque arrêtoir))

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

Ouverture du haut moteur.

     Analyse de la combustion

     Comme à chaque déculassage j’observe une grande quantité de calamine dont une partie n’adhère pas aux parois, mais la moitié du piston à l’opposé des soupapes est propre. Sur les millimètres supérieurs de l’alésage côté soupapes il y a une calamine très dure et très adhérente. (photos d'un précédent démontage en octobre 2016)

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"
La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

 

     Examen des soupapes :

     La portée de la soupape d’échappement qui n’a fonctionné que pendant 800 km depuis sa dernière rectification il y a quatre mois est fortement marquée, je suppose par le matage de particules de calamine. Le siège qui avait été bagué en matériau réfractaire a 15 000 km, il est est impeccable tout comme la soupape d'admission.

 

     Guides de soupapes : celui d’échappement en fonte n’a que 15 000 km et se porte encore bien, celui l’admission n’a jamais été changé, il y a beaucoup de jeu, mais ça ne m’inquiète pas.

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

 

     Examen du piston et du cylindre.

     Le cordon supérieur du piston côté soupapes est fortement marqué il présente une usure de forme tronconique avec des traces de grippage. De toute évidence le piston tape parfois sur le cordon de calamine accumulée sur la partie supérieure de l’intérieur du cylindre. Ce pourrait être l'origine du bruit que j’entends parfois au rythme du moteur.

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

     Diamètre en bas de jupe 84.90 mm

     Les trois segments identiques avaient été changés il y a 15 000 km : coupe droite au lieu d’oblique, et « faux racleur » c’est-à-dire une forme de bec sur le segment inférieur censé mieux évacuer l’huile.

     Segment coup de feu : tassé de 0.17 mm,  battement dans la  gorge de 0.20 mm. (quatre fois trop)

     Etanchéité : battement dans la gorge: 0.07 mm

     « Faux racleur » : jeu à la coupe en bas de cylindre 1.25 mm, (c'est trois fois trop) et 1.45 mm à mi-course.

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"
La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

 

Axe de piston de diamètre 25.00 mm (changé il y a 15000 km) serré dans le piston (démontage à chaud), usure au niveau de la bielle: 0.05 mm.

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

La bague de pied de bielle de 25x30x30 mm présente une ovalisation de 0.04 mm.

     Il y a donc 0.09 mm de jeu au pied de bielle, c'est beaucoup trop.

La révision du moteur de la FN, première partie, "le haut moteur"

Cylindre : « trottoir » marqué sur le cordon supérieur.

     Diamètre en bas du fût: 85.10 mm.

Jeu piston cylindre:

     - en bas du fût le jeu de 85.10 - 84.90 = 0.20 mm est confirmé par une mesure à la cale d'épaisseur glissée entre piston et cylindre.

      - en l'absence d'alésomètre, la différence d'alésage moyen entre mi-course et bas du fût  est évaluée grossièrement d’après la différence du jeu à la coupe du segment racleur : passage de 1.25 mm à 1.45 mm soit 0.20 mm de plus => divisé par PI => 0.06 mm. J'évalue le diamètre moyen à mi-course à 85.16 mm soit le jeu piston cylindre à mi-course 0,26 mm

     Ces valeurs témoignent de l'usure de l'ensemble, une métrologie sérieuse chiffrerait l'ovalisation, la conicité etc.... mais l'examen visuel à lui seul suffit pour dire qu'un changement de piston et un réalésage s'imposent.

 

Conclusions :

     Segments trop usés, battements dans les gorge excessifs, axe de piston hors côte, bague de pied de bielle ovalisée, jeu piston cylindre hors norme....rien de choquant pour une épave construite en 1931 qui a ajouté 21 000 km au compteur après sa remise en route il y a quarante ans et qui n'a connu qu'un petit rafraichissement il y a 15 000 kilomètres.

     Un piston neuf complet sera réalisé en côte réparation : 86 mm au lieu de 85 mm (85.5 mm n'étant pas réaliste selon le rectifieur), il comprendra un "vrai" segment racleur et le cylindre sera réalésé en conséquence, disponibilité prévue: fin janvier 2018.

     La bague de pied de bielle sera changée.

     La soupape d’échappement sera rectifiée ou changée si nécessaire.

 

A suivre.....

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8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 18:00

    Je ne remonte pas un moteur sans faire un minimum de contrôle.

     Avance à l'allumage.

 

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Sur ce moteur l'avance à l'allumage n'est pas réglable: tout est indexé et claveté mais j'ai toujours constaté que cette configuration donne une sous-avance que je compense partiellement en trichant sur l'écartement des rupteurs réglés à 0.6 mm au lieu de 0.4 mm. J'avais vérifié à l'oscilloscope que la zone d'arrachement était suffisamment plate pour m'autoriser cette fantaisie, mais malgré cette ruse il manque encore quatre degrés.

     Petites parenthèses:

       1 - Ce moteur ne dispose pas de repère de point mort haut ni d'accès facile au vilebrequin, j'utilise donc la relation mathématique entre angle et course piston compte tenu de la course et de la longueur de la bielle.

        2 - Il est important de contrôler l'avance à l'allumage en pleine avance pour deux raisons:

          - premièrement parce que c'est la position utilisée dans 99% de l'utilisation du moteur.

          - deuxièmement parce que la précision de la mesure est bien meilleure: sur ce moteur, une erreur d'un dixième de millimètre dans la mesure de la course du piston provoque une erreur de 3.5 degrés si la mesure est faite au pmh et seulement 0.2 degrés si cette mesure est faite à 8 mm. (Il faut noter à ce sujet que quand on utilise un disque gradué en degrés pour contrôler un moteur dépourvu de repère de pmh, il faut caler celui-ci angulairement et, pour plus de précision, il est préférable d'effectuer le calage loin du pmh en s'appuyant sur la relation course piston / angle de rotation, par exemple positionner le piston à 20 mm sous le pmh, calculer l'angle correspondant et positionner le disque gradué à cet angle-là.

 

   

 

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

  La documentation de cette machine indique que l'avance mini doit être égale à zéro et l'avance maxi doit être de 8 mm avant le pmh soit 32 degrés.

    Avant toute intervention la vérification de la pleine avance me donne 4.6 mm soit 25 degrés au lieu des 32 ° préconisés, soit 7 degrés de sous-avance au lieu de 4. C'est nettement insuffisant: toute sous-avance se traduisant par une perte de rendement énergétique avec excès de chaleur gaspillée à l'échappement, ce qui est néfaste pour la surchauffe de la soupape et le bleuissement du tube. (Sur ma FN le tube n'est pas exagérément bleu mais un peu trop quand même).

     En fait le contrôle de l'écartement des rupteurs révèlera 0.3 mm au lieu des 0.6 mm que je m'autorise normalement (usure du touchau ou erreur lors du précédent réglage?). Après réglage à 0.6 mm je retrouve les 4 degrés de sous-avance habituels: 6.3 mm soit 28 degrés au lieu des 32° préconisés ( Nota: sur ce moteur la magnéto tourne à la même vitesse que le vilebrequin donc l'erreur angulaire mesurée au niveau de la magnéto est la même que celle qui est mesurée au niveau du vilebrequin).

     En pareil cas certains n'hésitent pas à "déclaveter" le pignon de la magnéto pour le positionner de façon idéale, je n'ai jamais osé le faire de peur du patinage par manque de serrage, mais je décide enfin de me lancer dans la fabrication d'une clavette demi-lune à décalage. Même réalisée de façon approximative, une clavette limitera l'éventuel patinage angulaire à une valeur acceptable.

  Une demi-lune. 

 

     Allez c'est parti !

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     C'est là que ça se passe.

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Je ne veux pas courir le risque de détruire la demi-lune d'origine donc j'en réalise une autre,  une grosse rondelle exactement de la même épaisseur,  quelques coups de scie et de lime et voilà l'objet.

     Après de savants calculs je trouve que je dois enlever de 0.4 à 0.5 mm sur la partie qui va dans la gorge du pignon pour obtenir le bon réglage.

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Et voilà la demi-lune salvatrice faite avec mes petites mains et mes petites limes. (j'étais à jeun ce jour-là)

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Ensuite je vérifie que le décalage angulaire obtenu n'est pas débile: photos des positions normale et décalée, et superposition des deux photos sur "photofiltre": il faut faire tourner la photo "position décalée" de six degrés pour obtenir la coïncidence. Ça devrait être bon.

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Montage sur moteur et contrôle de la pleine avance à l'allumage : 9.3 mm donc 34.4 degrés soit 6.4 de plus que les 28° précédents, le rupteur est encore réglé à 0.6 mm, il suffit de régler le rupteur aux 0.4 mm préconisés pour retrouver la valeur de 32 degrés. recommandés ce que je m'empresse de faire et de vérifier dans la foulée.

     Remarque qui n'engage que moi:

     Certains considèrent que les préconisations de l'époque en matière d'avance à l'allumage sont obsolètes compte-tenu de l'évolution des essences.

     Mon passé de motoriste m'a appris certaines choses que j'ai eu l'occasion de vérifier expérimentalement, certes sur des moteurs modernes, mais les lois de la physique n'ayant pas évolué depuis les années trente je les considère valides pour mes vieilleries.

     1 -  L'avance à l'allumage répond au besoin d'anticipation du début de la combustion compte tenu de la vitesse de propagation de la flamme de façon à positionner de façon optimale le profil de pression dans le cylindre en fonction du déplacement du piston

    2  - sur chaque point de fonctionnement du moteur: t/mn, ouverture des gaz, température, richesse du mélange etc... la vitesse de propagation de la combustion dépend:

          - du carburant (vitesse dite "laminaire"), mais assez peu tant qu'on n'utilise pas des carburants exotiques genre nitrométhane ou autre.

          - elle dépend essentiellement de la turbulence qui règne dans la chambre de combustion: la  turbulence est le facteur majeur de la propagation de la flamme, c'est grâce à l'augmentation de la turbulence qu'un moteur qui tourne bien à 600 t/mn peut aussi tourner 6000 t/mn voire plus tout en achevant correctement sa combustion. La turbulence ne dépend absolument pas du carburant, elle ne dépend que de l'aérodynamique interne du moteur donc de sa géométrie.

     En conclusion l'évolution des  carburants que l'on a connue depuis les années trente ne justifie pas de réajustement de l'avance à l'allumage significative ...sauf...

     - ... sauf dans les conditions où la combustion est susceptible d'être détonante, ou plutôt d'avoir été détonante lors de la mise au point du moteur avec le carburant de l'époque à faible indice d'octane, interdisant ainsi à son concepteur d'augmenter l'avance jusqu'à sa valeur optimale. Je doute, mais je peux me tromper, que ce scénario soit probable.  Dans ce cas seulement un indice d'octane supérieur permet d'augmenter l'avance à l'allumage pour retrouver le meilleur rendement du moteur sur le point de fonctionnement considéré...en dégradant par excès d'avance le fonctionnement dans les zones non concernées par la détonation.

     Pour rappel, l'indice d'octane n'a rien à voir avec la vitesse de combustion ni avec le pouvoir énergétique du carburant, il ne caractérise que sa résistance à la détonation, laquelle n'intervient, accompagnée du fameux bruit de cliquetis, que dans des situations bien précises.

     Il est clair toutefois que toute évolution du moteur: rapport volumétrique, diagramme de distribution, richesse du mélange etc.... peut nécessiter un réajustement de l'avance à l'allumage. De même que l'avance fixe définie par le constructeur (ajustable manuellement) ne pouvait être que le résultat d'un compromis entre les hauts et les bas régime, les faibles et les fortes ouvertures de l'accélérateur, et il n'est pas aberrant qu'un utilisateur souhaite revoir ce compromis suivant l'utilisation qu'il fait de sa machine, mais tout ça n'a rien à voir avec l'évolution des essences.

     Pour les curieux je conseille les ouvrages de J.C. Guibet: "Carburants et moteurs" dont je m'autorise abusivement la reproduction d'un paragraphe.

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Sur toutes mes vieilleries, n'ayant rien changé aux caractéristiques de mes moteurs et ayant une utilisation conforme à leurs destinations j'ai toujours cherché à respecter les préconisations d'origine, mes moteurs s'en portent très bien et moi aussi.

     Allez, une petite virée pour vérifier que je n'ai pas oublié de serrer des boulons....et pour constater que quand l'avance à l'allumage est réglée à la bonne valeur préconisée le port de Palavas et les flamants roses sur fond de Pic Saint Loup sont encore plus beaux.

Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie
Travaux d'intersaison sur les motos, troisième partie

     Bon, c'est quand qu'on roule?

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 11:00

     Les freins, les pneus, les câbles...il n'y a pas que ça pour occuper l'intersaison.

 

Une soupape.

     Avant même de finir la saison, la soupape d’échappement toute neuve m’avait apporté la preuve que son acier SIMO (magnétique) n’était pas adapté à ce moteur. J’ai trouvé une soupape de dimension approchante en vrai acier austénitique non magnétique destinée à une Guzzi Falcone, Il suffit de reprendre très légèrement le diamètre de la tête et raccourcir la queue.

Travaux d'intersaison sur les motos, deuxième partie

Des ressorts.

     J'ai profité de l'occasion pour caractériser les ressorts des soupapes d'admission et d'échappement, ils sont un peu piqués par la corrosion et j'aimerais en trouver de caractéristiques voisines pour avoir un peu de rechange en cas de rupture.

     Je vérifie d'abord que leurs caractéristiques sont identiques: ça c'est facile, il suffit de les soumettre à la même contrainte en les compressant sur une tige filetée et de vérifier qu'ils ont la même  longueur quelle que soit la valeur de la compression.

Travaux d'intersaison sur les motos, deuxième partie

     Il faut en suite "peser" les ressorts, non pas mesurer leur poids mais identifier leur caractéristique d'effort en fonction de leur longueur.

     Pour cela je pose un pèse-personne sur le plateau de la perceuse à colonne, j'empile deux ressorts en série pour diminuer l'incertitude due à la mesure de la longueur. Cette longueur est mesurée avec un compas d'intérieur, chaque mesure est faite plusieurs fois et je calcule la valeur moyenne.

     Les postions extrêmes de travail correspondent à 40 mm et 32 mm, les efforts correspondants sont 12.9 daN et 32.1 daN

Longueur à vide: 46.7 mm

diamètre extérieur: 31.4 mm

diamètre du fil: 4 mm

Extrémités rapprochées et meulées plus sept spires complètes.

Si vous avez quelque chose d'approchant qui traine chez vous je suis preneur.

Travaux d'intersaison sur les motos, deuxième partie
Travaux d'intersaison sur les motos, deuxième partie

     Le remontage ne va pas tarder...

Travaux d'intersaison sur les motos, deuxième partie

     ... mais non sans faire les vérifications d'usage : à suivre.

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29 décembre 2016 4 29 /12 /décembre /2016 20:40

     Le calme de l'intersaison est propice aux diverses révisions des motos.

     Tout commence par un nettoyage soigné, le but n'est pas d’avoir des motos propres mais un nettoyage fait à la main centimètre par centimètre est la meilleure méthode pour détecter les fuites, les écrous desserrés, les câbles ou les connexions fatiguées, les rayons mal tendus etc.

 

Un frein arrière.

     Pétronille a eu droit à un bon dégraissage des mâchoires de frein un peu encombrées par la graisse trop abondante issue des moyeux de roues. C’est l’un de mes défauts, je ne peux pas voir un graisseur sans résister au gavage.

     Désolé, mais moi qui ne sais pas avoir une clé ou un tournevis dans une main sans avoir un APN dans l’autre, cette fois-ci je devais être trop dans mes pensées. J’espère que vous avez déjà vu un frein à tambour un peu sale et que vous ne m’en voudrez pas.

 

Un pneu.

     La raison a pris le dessus sur les sentiments et c’est avec un immense regret que je me suis résolu à changer cet authentique pneu « Flèche d’or » malgré son apparente bonne santé et son look si délicieusement rétro.

     Si j'interprète bien ce que je pense être le codage de sa date de fabrication:

" 1 6  .2 "  il daterait d'Avril ou Juin 1952, c'est peut-être le seul pneu qu'a connu Pétronille à l'avant pendant 20 000 km.

 

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016
Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

     C'était trop triste, Avec Pétronille nous n'avons pas eu besoin de nous consulter pour décider de lui offrir une deuxième vie, bien au chaud.

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

Une vidange.

 

     Bien sûr l’intersaison est aussi l’occasion de la vidange de l’huile : de la 20W 50, la moins chère qu’on trouve en grande distribution, classification API SF CD ou mieux si disponible, et comme j'ai envie que mes motos roulent comme sur des rails, je prends de la SN CF ... en espérant que ça ne les mettra pas toujours en retard.

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

Une autre vidange.

 

     La vidange pour la FN est l’occasion du nettoyage du filtre et injection de pétrole (en réalité du white spirit) dans la canalisation du vilebrequin comme préconisé dans le manuel.

     L’huile nouvelle sort du même bidon que pour Pétronille et il en est de même pour toutes mes autres vieilleries.

 

Un câble.

 

    Le câble d’embrayage de la FN avait un brin cassé au niveau du levier inversé au guidon.  Je dois préciser que, à la suite d’une erreur de ma part, j’avais inversé l’attribution des leviers d’embrayage et de lève-soupape lors de sa restauration, erreur que j'ai peur de corriger tant je suis habitué à cette configuration.

     Cette inversion présente deux inconvénients :

     - premièrement : contrairement à la configuration normale, un levier inversé impose une flexion alternée sous contrainte du câble qui s’enroule et se déroule sur le levier à chaque commande, c'est la condition idéale pour provoquer la rupture par fatigue.

     - deuxièmement : la zone ou se produit la rupture est cachée à l'intérieur du guidon d’où le démontage fréquent obligatoire pour le contrôle : décaler les commandes d'avance et de lève-soupape, démonter le rétroviseur pour pouvoir faire glisser la poignée en caoutchouc et repositionner le tout ensuite sachant que la place disponible est très limitée.

     Au début, après avoir cassé deux câbles en quelques milliers de kilomètres, j’avais adopté un câble beaucoup plus fin, de 1.6 mm de diamètre et sa gaine téflonnée de VTT . La commande est devenue beaucoup plus douce et ce câble fin qui s’enroule et se déroule avec moins de contrainte périphérique résiste mieux à la fatigue qu’un gros câble trop rigide. Ce montage aura tenu une bonne douzaine de milliers de kilomètres.  La solution étant satisfaisante j’ai donc remis un câble fin et une gaine neufs.

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

     Le câble de frein tiré lui aussi par un levier inversé  a cassé pour la première fois après 17 000 kilomètres. Je suppose qu’il subit moins de fatigue car une grande partie de sa course est faite sans effort, ce n’est que quand les mâchoires entrent en contact avec le tambour de frein que l’effort de traction est présent mais la course restante est faible. Quant au lève-soupape il ne requiert que peu d'effort et il est moins fréquemment sollicité, le levier inversé lui convient donc très bien.

 

 

 

Un rayon

 

     Si vous suivez mes aventures vous vous souvenez d’une réparation de fortune faite à la va-vite sur un rayon de roue arrière : un gros clou percé de part en part, deux bouts de rayon un peu de brasure à l’argent…OK, ça a tenu mais il y a plus propre comme réparation.

     Un vrai rayon neuf, tension ajustée à l’oreille suivi de la vérification de l’absence de voile et de faux-rond.

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016
Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

Un autre pneu.

 

     Je profite de l’opération pour changer le pneu arrière, c’est le quatrième depuis que je roule sur cette moto, soit 17 000 kilomètres !

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

Des garnitures de frein.

 

     Je fais regarnir les mâchoires du frein arrière qui en ont bien besoin.

     Je précise que les tambours avant et arrière qui ont le même diamètre de 190 mm, avaient été montés avec une garniture très tendre et, contrairement à de nombreux utilisateurs de motos d’avant-guerre, je n’ai jamais eu à me plaindre de l’efficacité du freinage (probablement prédisposé à l'utilisation d'un side).

     Je vous l’accorde 17000 kilomètres pour des garnitures de frein, c’est pas beaucoup mais c’est le dernier de mes soucis, il suffit de le savoir. (peut-être je fais partie des lâches et que je freine trop ?)

     Je vérifié que l'épaisseur initiale de la garniture était bien de 5 mm: une queue de forêt entre mâchoire et tambour à chaque extrémité et mesure de la différence de rayon entre mâchoire et tambour au milieu de la mâchoire

 

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016
Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

     Curieusement les mâchoires avant ne sont que peu usées alors que j’avais toujours l’impression de les solliciter davantage.

 

 

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

     Cà y est les mâchoires arrières sont regarnies en matériau très tendre, leur périphérie coïncide bien avec le tambour mais je me rendrai compte que l'axe sur lequel elles s'articulent est légèrement trop haut ce qui produit un frottement permanent sur leur partie supérieure. Un essai sur quinze kilomètres se soldera par un frein qui chauffe: le frottement provoque la chaleur qui provoque la dilatation qui provoque le frottement qui accentue la chaleur et ainsi de suite. Je devrai reprendre légèrement leur épaisseur dans cette zone.

 

Travaux d'intersaison sur les motos, fin 2016

     L'essai sur route me rassurera, ces garnitures sont aussi efficaces sinon plus que les précédentes, le freinage est parfait, du coup je pense que Pétronille ne va pas tarder à avoir la même intervention car le dégraissage de ses garnitures souillées de graisse ne s'est pas avéré convainquant...(ce qui ne m'étonne pas).

 

     Mais l'intersaison n'est pas finie: suite au prochain numéro .....

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 20:30

     Ceux qui suivent savent que sa majesté FN a renouvelé quelques caprices lors de sa dernière sortie à Sommières.

     Quelque débris de calamine aurait donc eu l’outrecuidance d'aller se loger entre soupape et siège pour le malin plaisir de voir comment ça fait quand la soupape ferme mal....

      Des doutes avaient été émis sur la bonne santé de la soupape d'échappement toute neuve mais...était-elle adaptée à l'environnement hostile des gaz chauds ?

      Tout ce que j'ai compris c'est qu'il fallait que j'ouvre ce moteur.

 

 

 

     Ce qu'il y a de bien avec un moteur à soupapes latérales c'est que ce type d'intervention ne présente aucune difficulté, et d'ailleurs, même si je n'ai pas de documents précis je crois savoir que dans les années trente le décalaminage et le rodage des soupapes était une opération considérée comme faisant partie de l'entretien courant à faire tous les ....disons souvent.

     En plus ma FN avec sa consommation d'huile hors norme... pas loin de quatre litres aux milles d'huile pour soixante litres d'essence sur la même distance ça fait comme un mélange à 6.5% soit comme un bon vieux moteur à deux temps que l'on doit décalaminer une fois par an.

     C'est ouvert.

     La chambre de combustion côté culasse présente des dépôts importants, curieusement peu adhérents, juste avec le doigt je peux en éliminer les trois quarts.

     On peut comprendre que des débris aient pu se détacher et, particulièrement au ralenti, ne pas être suffisamment chassés par le flux des gaz et se déposer paresseusement entre soupape et siège.

 

 

 

Ramonage, calamine et soupapes
Ramonage, calamine et soupapes
Ramonage, calamine et soupapes

     Côté cylindre c'est plus propre , les dépôts sur le piston sont peu adhérents et sont concentrés sur une petite surface côté bougie.

 

Ramonage, calamine et soupapes

     Côté soupapes où en est-on ?

     Je précise que depuis ma dernière intervention il y a un an, le jeu n'a pas évolué de plus de cinq centièmes de millimètres.

     A première vue ce n'est pas catastrophique

 

Ramonage, calamine et soupapes

     A deuxième vue, après brossage énergique de la soupape d'échappement, celle-ci révèle des crevasses qui étaient remplies de dépôts très durs et adhérents qui pouvaient contribuer à un semblant d'étanchéité.

 

Ramonage, calamine et soupapes

     Après une bonne rectification de la portée  (à la volée sur une perceuse à colonne), un rodage rapide à la pâte fine à suffit pour retrouver une bonne portée.

      Comme vous pourrez le voir sur la photo le siège d'échappement en acier réfractaire qui avait été rapporté il y a longtemps se porte très bien.

 

Ramonage, calamine et soupapes

     Remontage réglage, contrôles....la compression est revenue, la FN a redémarré au premier coup de kick (qu'est-ce que c'est dur un kick quand tout est neuf !).

Le  ralenti était d'une régularité particulièrement rassurante.

 

 

     Conclusions:

     Ma soupape toute neuve en acier 'Simo", non austénitique, puisque magnétique, ne convient pas pour une utilisation à l'échappement, je devrai en changer plus souvent que de bougie....ou adapter une soupape moderne. (la soupape d'origine était elle aussi en acier non auténitique)

     Quand je me déciderai enfin à ouvrir mon porte monnaie pour investir dans un réalésage et un piston neuf, il y aura moins de dépôts de combustion et ça marchera peut-être mieux et plus longtemps ...

     Mais ne sont-ce pas les cordonniers qui sont les plus mal chaussés ?

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15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 18:54

     Tout a commencé en 2009, la FN avait effectué environ 4000 kilomètres depuis sa restauration et j'avais remarqué une fissure inquiétante sur le siège de la soupape d'échappement.

 

Une soupape d'échappement pour la FN

      De plus la vieille soupape avec sa grosse queue de dix millimètres de diamètre commençait à accuser son âge, elle n'avait pas été changée lors de la restauration de la moto.

 

Une soupape d'échappement pour la FN

 

      Mon rectifieur de l'époque a confirmé ce que je pensais: il faut baguer autrement dit fretter un siège en acier de qualité qui de plus résistera au carburant sans plomb...(ce dont je me moquais comme de ma première clé de douze).

      Par contre j'aurais voulu profiter de l'occasion pour changer cette soupape qui me paraissait déjà bien fatiguée, présentait beaucoup de jeu dans son guide et était de toute évidence réalisée dans un acier assez basique, puisque magnétique. J'aurais voulu une soupape moderne en acier austénitique avec un guide de diamètre adapté mais de l'avis de mon rectifieur, elle avait encore de beaux jours devant elle, seul le guide devait être changé, et c'est ainsi que la FN s'est vue équipée d'un guide tout neuf usiné dans la fonte grise à strucutre perlitique comme il se doit, d'un siège rapporté et d'une soupape à la portée rectifiée...par enlèvement de métal bien sûr !

 

Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN

 

     Et ma foi ça a bien fonctionné...quoique, à l'occasion d'un démontage en février 2011, après environ trois mille kilomètres, j'avais noté une grosse fatigue: incrustations ou défauts du métal sur la portée, affaissement de cette portée au point que la surface de la tête avait perdu sa planéité. Après un rodage inavouable genre "bourrin" j'ai remonté la chose en me promettant de contrôler régulièrement le jeu de fonctionnement pour détecter tout affaissement ultérieur et surtout de me mettre en quête d'une solution de secours.

 

     Ebay c'est un peu contraire à mes principes de vieux "has been" mais je dois reconnaitre que c'est efficace:

     "soupape, diamètre 38 queue de 10 longueur de 110"?

     OK le vendeur sera même au salon d'Avignon où je pourrai récupérer la chose sortie de son emballage d'origine, il n'y aura qu'à lui raccourcir la queue.

     Petit doute: est-ce une soupape d'admission ou d'échappement? Elle est marquée "SIMO" et est attirée par l'aimant: c'est tout ce que je sais.

 

      J'ai posé la question sur le forum de LVM: les réponses ont été riches, en particulier la référence à un excellent article de M Defour paru sur "Le Motocyclétiste" N° 13 du 3° trimestre 1977. La marque "Simo" y est citée comme compatible avec l'admission de moteurs poussés et avec l'échappement de moteurs calmes.

 

      Et d'ailleurs les "vieux de la vieille" que je côtoie lors de mes sorties m'ont dit; "sur ton vieux moteur au rapport volumétrique de 4.6 ta soupape "Simo" rendra l'âme bien après toi!".

 

Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN

    En attendant la FN a fait une bonne dizaine de milliers de kilomètres. Rares ont été les retouches du jeu et mis à part une panne de ocndensateur ma moto a toujours répondu à l'appel: démarrages impeccables, ralenti super stable, le Ventoux ne lui a pas fait peur...Mais j'ai préféré profiter de l'intersaison pour ouvrir et faire un constat.....

 

     ......et ce n'était pas du luxe! La portée complètement ruinée est affaissée car il n'y a plus assez de métal pour la soutenir......bonne pour le musée.

Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN

     Pour quatre Euros six sous ma trouvaille a été raccourcie.

Une soupape d'échappement pour la FN

     Un peu de métrologie.

     La queue de la pièce d'origine est à peine usée seul les derniers millimètres du coulissement près de la tête présentent une usure de 0.04 mm sinon son diamètre affiche 9.92 mm quelque soit l'endroit de la mesure.

     La queue de la nouvelle soupape fait 9.92 mm.

 

Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN

     Je mesure du jeu par "ma" méthode décrite là:

http://faites-pour-rouler.over-blog.com/tag/mes%20bricolages/6

 

 

Une soupape d'échappement pour la FN

     Débattement de 0.30 mesuré à 40 mm du guide de longueur 55: le jeu équivalent est de 0.30*55/2 / (40+55/2) = 0.12 mm

     C'est tout à fait bon pour ce type de montage lubrifié au pipi d'oiseau et aux projections d'eau de pluie.

     J'en profite pour contrôler l'admission. La soupape et son siège usiné dans la fonte du moteur sont absolument impeccables, le diamètre de la queue est égal à 9.92 mm sur toute sa longueur, par contre le débattement dans le guide (d'origine) est plus important: 0.6 mm le jeu est donc de 0.24 mm, c'est coquet mais le jeu n'est-il pas l'âme de la mécanique, on verra ça plus tard. (celle-là au moins elle ne grippera pas)

 

     Ce qui est rassurant c'est que grâce à la bonne géométrie des pièces dix secondes de rôdage à la pâte fine ont suffit pour garantir le parfait contact entre soupapes et sièges.

     Remontage

     Je profite de l'occasion pour peaufiner la planéité des plans de joint de cylindre et culasse sur une vitre épaisse garnie de pate à rôder.

 

 

Une soupape d'échappement pour la FN

     Et puisqu'on parle de soupapes, voici une amélioration qui me tenait à coeur, elle est inspirée d'une préconisation d'époque de la FN:

     "pour limiter les fuites d'huile au niveau des poussoirs, faire un entaille le long du guide de poussoir et ménager un lamage dans la partie supérieur pour retenir l'huile".

 

Une soupape d'échappement pour la FN

     La rainure dans le guide, ça m'a paru violent, je n'ai pas osé, par contre j'ai réalisé le petit (!) réservoir dans un isolant de puits de bougie de moteur moderne: c'est du caoutchouc, du silicone fluoré je pense car c'est très souple, ça résiste aux hautes températures et aux hydrocarbures, ça serre pile poil l'extérieur du guide de poussoir, l'huile accumulée entretient une ambiance grasse qui ne peut être que bénéfique pour la lubrification des soupapes et cette huile peut retourner à sa guise dans le moteur quand le poussoir redescend ou lors des arrêts du moteur. C'est propre, discret et surtout, ça marche depuis plus de dix mille kilomètres.

    Une pièce de caoutchouc avant découpe et les deux "réservoirs" montés.

 

Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN
Une soupape d'échappement pour la FN

     Pas de déculassage sans contrôler finement les avances à l'allumage mini et maxi, le diagramme de distribution et la levée des soupapes: tout est OK.

Une soupape d'échappement pour la FN

     Le moteur a redémarré au premier coup de kick, mais bon sang c'est fou de voir à quel point on peut s'habituer à une dégradation lente et progressive. Je ne me souvenais plus que le passage de la compression au kick était si dur!

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 14:00

      Vous vous souvenez certainement que la magnéto de ma FN a subi une petite intervention, mais c'est plus fort que moi, quand j'ai une panne, réparer ne me suffit pas je veux en plus comprendre, analyser, élucubrer.....et bien sûr vous raconter.

     Si vous suivez vous savez qu'il s'agit d'une Magdyno Bosch DK1B - LS150 qui tourne à gauche à la même vitesse que le moteur, il y a donc un étincelle perdue en fin d'échappement.

 

     Le principe de fonctionnement d'une magnéto est assez connu, on trouve sur le net des sites très bien faits à ce sujet. Mon but n'est pas de rajouter une couche mais d'illuster la théorie par des mesures et répondre à quelques questions que je me posais.

 

    Voici quelques articles qui ont encombré ma table de chevet ces derniers temps.

http://philippe.boursin.perso.sfr.fr/bonus/magneto/pdgmagn.htm

http://naca.central.cranfield.ac.uk/reports/1923/naca-report-123.pdf

http://terrot.club.pyreneen.free.fr/basse_resol/notices-techniques/nt374/htm-0001.htm

http://nvlpubs.nist.gov/nistpubs/ScientificPapers/nbsscientificpaper424vol17p407_A2b.pdf

 

     Je simplifie très brièvement: la magnéto, qu'elle soit à induit tournant ou à aimant tournant consiste en une bobine de Ruhmkorff qui est soumise à un champ magnétique, variable du fait de la rotation, cette variation crée un courant dans le circuit primaire à basse tension (BT), lequel courant est interrompu au moment opportun (arrachement) par l'ouverture d'un rupteur (vis platinées) imposant ainsi une brusque variation de champ magnétique dans le circuit secondaire à haute tension (HT) qui génère alors la tension nécessaire au jaillissement de l'étincelle à la bougie. Sur certaines magnétos l'aimant et l'induit sont fixes, c'est un "volet tournant" qui dévie le champ magnétique au cours de sa rotation.

     Un condensateur monté en parallèle sur le rupteur ajuste la vitesse de la chute du courant primaire à l'ouverture du circuit et a pour double action:

     - de conditionner la tension maximum atteignable dans le circuit HT

     - et de limiter la surtension au rupteur en évitant une étincelle qui prolongerait le passage du courant ralentissant ainsi sa chute etqui dégraderait rapidement le rupteur.

     L'énergie accumulée dans le circuit primaire est égale à 1/2 L x Imax^2 et est transférée vers l'étincelle via l'enroulement HT avec un rendement énergétique qui est hélas inférieur à UN, très probablement plus proche de 50%. (L désigne l'inductance du circuit primaire (Henry) et Imax est le courant (Ampère) atteint au moment de la rupture)

      Les caractéristiques électriques des différentes configurations, induit ou aimant tournant, et même les volants magnétique, sont d'ailleurs assez comparables et tournent aux environs des valeurs suivantes:

Résistance du circuit basse tension: R BT:    inférieur à 1 Ohm

Résistance du circuit haute tension: R HT: 4 à 7 kOhm

Rapport de transformation (rapport du nombre de spires): 50 à 80

Inductance du circuit basse tension: L: 10 à 15 mHenry (variable en fonction de la position de l'induit)

Capacité du condensateur: C:  0.15 à 022 µFarad

 

     Un petit schéma ne sera pas superflu. (adapté à partir d'un schéma volé sur le web)

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Mesurer l'évolution de ces tensions et courants me titillait depuis longtemps, la difficulté étant que sur ma magnéto l'induit tourne et qu'il n'est pas facile de connecter un appareil de mesure.

   1 MODE OPERATOIRE.

 

     1.1 Mesure de la tension et du courant BT.

     La tête de la vis qui fixe le support du rupteur est connectée électriquement à une extrémité du circuit BT (ou circuit primaire à Basse Tension) et au grain fixe du rupteur. L'autre extrémité du circuit BT est connectée à la masse.

     Je réalise donc un système de balai qui frotte en permanence sur cette tête de vis et qui est connecté à la voie N°1 de l'oscilloscope.

     Quand le rupteur est ouvert, je lis la tension générée dans le circuit BT et quand le rupteur est fermé à la masse je lis zéro volt.....enfin, pas tout à fait, et c'est là la ruse:

     - quand le rupteur est fermé, le circuit BT est court-circuité à la masse par le rupteur qui se trouve donc traversé par le courant du circuit primaire.

     - le rupteur n'est pas parfait, il présente une très faible résistance de contact, donc le passage du courant crée une différence de potentiel U de la forme U=Rc x Ibt où Rc désigne la résistance de contact du rupteur et Ibt désigne le courant qui circule dans le circuit primaire. U est très faible mais la sensibilité d'un oscilloscope est grande et permet sa visualisation....avec quelques difficultés pour le non expert que je suis car les faibles tensions ont vite fait d'être parasitées par l'environnement d'essai.

     Il n'est pas aisé de connaitre la valeur très basse de Rc, mais ce qui m'intéresse c'est l'allure du courant primaire, en particulier le positionnement angulaire de sa valeur maximum par rapport à l'instant du déclenchement de l'étincelle, je me contenterai dans un premier de connaitre le produit Rc x Ibt qui est égal à la tension BT quand le rupteur est fermé.....mais on verra dans un chapitre suivant qu'il est aussi possible par ces relevés de connaitre la valeur des ampères qui circulent dans le bobinage primaire.

 

     Suivant le but recherché, la sensibilité de la voie N°1 de l'oscilloscope aura un calibre de l'ordre du volt (mesure de tension BT) ou de l'ordre de 20 mVolt (image du courant BT).

     Voici l'objet du délit: à droite le couvercle normal et à gauche le couvercle instrumenté avec son balai.

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

    

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Le même en fonctionnement.

     1.2 Lecture de l'étincelle sur le circuit BT

     Comment peut-on lire l'étincelle sur la tension BT alors que le courant d'étincelle traverse le circuit HT?

     Pendant la durée de l'étincelle il y a circulation de courant dans le circuit HT via la bougie, L'apparition et la disparition brusques de ce courant de quelques dizaines de milliampères crée l'apparition et la disparition d'un champ magnétique, variable lui aussi, qui "perturbe" les champs générés par les aimants permanents et par le courant BT. On peut donc mesurer aisément la durée de cette étincelle sur le profil de la tension BT. Le niveau de la tension BT atteint pendant les quelques millisecondes de durée de l'étincelle est l'image de la variation du courant HT au cours de l'étincelle.

 

    1.3 Mesure de la haute tension HT.

     La mesure de la haute tension utilise une sonde maison qui est constituée d'un pont diviseur de résistances de 10 MOhm et 1 KOhm réalisant une division par 10 000 de la tension HT. La calibration de l'oscilloscope est telle que la valeur lue à l'écran doit être multipliée par 1000 pour connaitre la valeur réelle. ( si vous réalisez ce type de pont diviseur, il faut absolument utiliser une résistance spéciale "haute tension" pour éviter tout court-circuit interne qui aurait pour effet de modifier le rapport de division réel et pourrait détruire l'étage d'entrée de votre oscilloscope.)

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

      Les premiers essais sont fait avec la magnéto montée sur la moto, l'actionnement se fait par un coup de kick sans démarrage du moteur, la vitesse est basse et décroissante. Ensuite la magnéto est disposée sur un banc d'entraînement maison qui utilise une perceuse à vitesse variable.

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

2 RELEVES SUR KICK

     2.1 Tension BT

     On voit nettement les deux phases: rupteur fermé pendant 138 degrés et rupteur ouvert pendant 360-138 = 222 d°. Ces angles ne dépendent pas de l'avance à l'allumage mais seulement du profil de la came et de la valeur de l'écartement maxi des rupteurs réglés ici à 0.4 mm comme préconisé.

      On note qu'avec l'avance à l'allumage manuelle au maxi, l'ouverture du rupteur se fait au sommet du pic de tension maximum (centrée entre les pics négatifs), tandis qu'avec l'avance au mini l'ouverture du rupteur est retardée.

    On note également qu'à la fermeture du rupteur la tension BT est encore légèrement négative, en particulier quand l'avance est au maxi (flèche bleu).

 

 

 

   

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto

    2.2 Courant BT

 

     Au vu de la forme très pointue du pic de tension il est permis de craindre le pire quant au positionnement angulaire de l'ouverture du rupteur, il semble en effet que tout écart par rapport à ce pic dégraderait fortement lénergie de l'étincelle. Mais ce qui détermine l'énergie d'étincelle (les millijoules)  c'est le courant (les ampères) atteint juste avant l'ouverture du rupteur et non la tension (les Volts) qui a généré ce courant.

     On utilise souvent le terme de "respect de l'arrachement" pour désigner l'exigence fondamantale de faire coîncider l'ouverture des rupteurs avec le maximum du courant dans le circuit primaire pour maximiser l'énergie de l'étincelle.

     Voyons donc l'allure de ce courant. (photos ci-dessous)

      On note à quel point le pic de courant est beaucoup moins étroit que le pic de tension en circuit ouvert. Le maximum présente même une valeur presque plate sur 35 msec ce qui correspond à peu près à 30 degrés moteur à cette vitesse de rotation. De ce fait l'énergie d'étincelle est peu indépendante de l'avance à l'allumage, tout au moins à cette faible vitesse de rotation. (On verra plus tard l'analyse des raisons de ce "lissage" du courant).

     Nota: on entend parfois dire qu'en cas de démarrage du moteur difficile dû à une faiblesse de l'allumage, il vaut mieux mettre l'avance manuelle au maxi pour bénéficier de plus d'énergie d'étincelle, ce n'est pas vrai sur cette moto-là. (Sur le volant magnétique de Pétronille, j'ai pu constater que le courant maxi est plat et que l'action de l'avance centrifuge ne modifie pas l'énergie de l'étincelle). Il faut toutefois être conscient qu'avec l'avance au maxi, l'étincelle intervient dans un mélange moins comprimé ce qui facilite son jaillissement. Il ne faut pas perdre de vue aussi que sur les bicylindres en Vé à angle "bizarre" il peut y avoir des difficultés à réaliser un bon arrachement et deux belles étincelles avec une seule magnéto, dans ce cas il peut se faire que l'action sur l'avance à l'allumage aît une influence sur leur énergie.

     Je précise que sur cette magnéto la condition d'arrachement n'est pas réglable, le plateau support du rupteur est solidarisé à l'induit par une clavette et le débattement angulaire du réglage de l'avance à l'allumage est imposé par une lumière usinée.

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto

2.3 Etincelle

     La photo suivante illustre le fait que l'étincelle se lit aussi bien sur le signal BT que sur le signal HT.

     L'amorçage de l'étincelle se fait par un très bref pic de tension HT, non mesurable sur ce graphe, qui s'atténue sous forme d'oscillations à très haute fréquence. Les phénomènes électriques qui régissent cette phase sont complexes car toute variation de courant dans l'un des circuits est "sentie" par l'autre du fait de leur mutuelle inductance, de plus l'extême brièveté du phénomène fait que la capacité (picofarad) du circuit HT n'y est pas négligeable.

     Pendant les 4.9 millisecondes que dure l'étincelle, la tension d'arc est d'environ 350 volts (entaînement avec kick, sans compression et électrodes à 0.4 mm, cette valeur augmente avec l'écartement des électrodes et avec la pression).

     Quand l'étincelle "s'éteint" il reste encore un peu d'énergie sous forme de courant dans le circuit primaire, celui-ci est connecté au condensateur dans lequel il se vide sous forme d'oscillations, l'énergie restante est dissipée par effet joule dans la résistance du circuit primaire. Comme pendant cette phase le circuit HT n'est plus parcouru par du courant, la tension à ses bornes "mesure" par induction les oscillations du courant primaire, ce qui explique la même fréquence des oscillations  dans les deux circuits.

Quelques mesures électriques sur une magnéto

 

 

 

3 ESSAIS SUR BANC D'ENTRAINEMENT

 

 

3.1 Tensions BT et HT, rapport de transformation.

 

     Pour cet essai les grains du rupteur sont séparées électriquement par un morceau d'adhésif (pas de courant dans l'enroulement).

    La tension du secondaire est transmise à la bougie au moyen d'un collecteur ou "pick-up" autrement dit un charbon qui frotte sur une piste et qui n'établit le contact que pendant une certaine durée angulaire d'où la valeur nulle quand le charbon frotte sur l'isolant. On notera que les pics de tension BT et HT se produisent avant la milieu de la piste conductrice.

     Ce système de collecteur constitue une prédisposition pour distribuer la haute tension en cas de moteur multicylindre, il évite aussi le risque d'apparition d'une haute tension à la bougie tous les demi-tour moteur (pic négatif de tension) qui, à haut régime, même sans ouverture du rupteur pourrait être suffisante pour amorcer une étincelle en particulier en fin d'admission du moteur  quand le mélange frais non comprimé en facilite le jaillissement.

 

Premier essai sur kick.

 

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Ce type d'essai permet de mesurer le rapport de transformation qui est égal au rapport des nombres de spires des deux enroulements, il est dans ce cas évalué à 56, mais un relevé plus précis en dilatant l'échelle de temps donnera la valeur de 58.

 

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

 3.2 Evolution de la tension BT avec la vitesse de rotation (rupteur maintenu ouvert)

 

 

 

     Un essai à plusieurs régimes de rotation permet de confirmer que la tension générée est proportionnelle à la vitesse de rotation: on relève en moyenne 22 mVolts par t/min dans le circuit BT  et 22 x 58 = 1.28 Volts par t/mn dans le circuit HT .

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Je profite de l'essai fait à vitesse fixe de 517 t/mn pour mesurer précisément la durée angulaire de la piste conductrice de la HT: elle est égale à 155 d°.

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     3.3 Courant primaire

     Le rupteur est maintenu fermé par suppression de la came et la sensibilité de la voie UN qui mesure la différence de tension entre les deux grains du rupteur est calibrée à seulement 20 mVolt par carreau. La magnéto fonctionne alors comme un alternateur en court-circuit.

 

 

 

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     On retrouve l'effet de lissage du courant qui avait déjà été observé lors des essais sur kick, comme s'explique-t-il ?

     Le courant qui circule dans le primaire induit à son tour un champ magnétique qui s'ajoute (ou se retranche) au champ magnétique créé par les aimants permanents, et qui, conforméméent à la loi de Lenz tend à s'opposer celui-ci. Le champ magnétique résultant et surtout sa variation au cours du temps sont réduits par ce phénomène que l'on appelle la "réaction magnétique d'induit".

 

     On note comme cette "paresse" à la croissance  et à la décroissance du courant a pour effet de retarder le pic du courant BT: alors que les pics des tensions BT et HT interviennent en début de conduction du collecteur HT en l'absence de courant, les pics de courant se situent maintenant de façon logique au milieu de la plage angulaire de conduction HT. 

 

     On l'a déjà vu: ce phénomène de lissage est intéressant car il atténue la criticité du bon respect de l'angle d'arrachement. (rappelons que le réglage manuel de l'avance à l'allumage se fait par rotation de la came au détriment de l'angle d'arrachement).

 

      La tension aux bornes du secondaire non parcouru par du courant "mesure" la variation de champ magnétique résultant dans le noyau magnétique, son allure est  différente de celle de l'essai précédent qui était réalisé sans courant primaire. Comme la magneto n'est chargée que par une résistance pure (la résistance de contact du rupteur) cette tension est parfaitement synchrone avec le courant (cos(Phi) = 1).

 

     Pour mieux visualiser le décalage du courant de rupture en fonction de l'avance à l'allumage, je supprime l'isolant entre les grains du rupteur pour le rendre fonctionnel. On note alors qu'avec l'avance réglée au mini la rupture intervient exactement en milieu de la piste HT  quand le courant est à sa valeur maxi. On peut alors simuler les 30 d° d'anticipation que provoquerait le passage à l'avance maxi. Comme constaté lors des essais sur kick, la perte de courant est faible.

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Petite réflexion:

     Il est légitime de penser que la valeur du déphasage provoqué par la réaction magnétique de l'induit ne sera pas modifiée en cas de perte d'aimantation des aimants permanents car dans ce cas le courant induit, donc la réaction d'induit, sera réduite dans la même proportion que le champ magnétique des aimants: seule l'énergie de l'étincelle sera diminuée mais la condition d'arrachement ne sera pas affectée. Une aprroche plus scientifique devrait confirmer cette hypothèse.

 

 

    Intéressons-nous maintenant à la valeur maximum atteinte par le courant primaire en fonction de la vitesse de rotation de la magnéto puisque c'est elle qui conditionne l'énergie disponible pour l'étincelle (sous réserve que l'ouverture du rupteur intervienne au bon moment)

 

     Mesure de la valeur du courant (ampères) et calcul de l'énergie d'étincelle (mjoules).

 

     Le schéma électrique équivalent de l'essai précedent est le suivant:

- un enroulement primaire soumis à un champ magnétique variable qui résulte des actions des aimants permanents d'une part et de la réaction magnétique d'induit d'autre part.

- la résistance ohmique de cet enroulement

- la résistance ohmique de contact du rupteur

     Ces trois élements sont montées en série et forment une boucle fermée.

- un enroulement secondaire en circuit électrique ouvert qui est soumis à la même variation de champ magnétique que le circuit primaire et génère une tension 58 fois plus grande que celle du circuit primaire.

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Appliquons la loi d'Ohm U=RI à la résistance de l'enroulement primaire:

U = UA - VBT avec :

UA = VHT/58

- R = 0.5 Ohm:

     Dans l'exemple précédent à 430 t/mn les pics de tension HT et BT sont égaux à 80 volts et 40 mvolts (négligeable)

Le pic de courant est donc égal à 80/58 / 0.5 =2.76 Ampères

L'énergie accumulée est égale à 1/2 L I^2 où L est l'inductance du circuit primaire, soit 15 mHenry

E = 1/2 15e-3 2.76^2 = 57 mjoules

Nota:

1- ne connaissant pas les valeurs exactes de résistance et d'inductance primaire ce calcul est fait avec des valeurs génériques, il n'a donc qu'un intérêt didactique, en effet la résistance du circuit primaire très basse n'est pas mesurable précisément avec un ohmètre basique et une erreur de mesure de 0.1 Ohm par rapport à 0.5 Ohm, soit 20%, suffit pour fausser la valeur de l'énergie de 40%.

2- l'énergie calculée est celle qui est accumulée dans le solénoïde primaire, seule une partie est transférée à la bougie à cause du mauvais rendement (50% ?) de cette bobine de Ruhmkorff  dont la configuration interdit l'utilisation de tôles isolées ce qui est générateur de pertes par courants de Foulcault.

 

3.4 Evolution du courant primaire en fonction de la vitesse de rotation.

   
 

      Précision sur le mode opératoire.

     Problème: La perceuse utilisée pour l'entraînement à haute vitesse possède un régulateur de vitesse à découpage fréquemment générateur de parasites trop élevés par rapport aux 20 ou 30 mVolt aux bornes du rupteur fermé. Je serai contraint d'augmenter artificiellement leur résistance de contact (avec un dépôt de graisse graphitée entre les grains) pour avoir une lecture plus confortable de l'ordre de 500 mVolts. Il faut bien être concient que cette résitance parasite, si elle ne change rien aux principes physiques, a pour effet de fausser les valeurs . Par ailleurs pour garantir la stabilité de la valeur ohmique  de ce dépôt pendant la durée de l'essai le rupteur ne sera pas opérationnel mais sera maintenu fermé par suppression de la came extérieure. La valeur atteinte par le courant au moment précis de l'étincelle ne sera pas connu, seul le courant maxi qu'est capable de fournir la magnéto sera connu.

  Résultats

    Sur le graphique suivant sont tracées l'évolution du courant maxi ainsi que l'énergie
accumulée pour l'étincelle. Les calculs ont été fait avec les hypothèses génériques précédentes: L = 15 mHenry et RBT = 0.5 Ohm.

 

     Conformément à ce qu'on trouve dans les divers documents on note la rapide croissance de l'énergie en fonction du régime tant que celui-ci est bas et la croissance beaucoup plus faible quand le régime augmente. La littérature parle d'énergie constante voire décroissante à hauts régimes.

   On note que le maximum du courant coïncide toujours avec le milieu de la piste du collecteur de haute tension donc toujours à la même position angulaire de l'induit: la bonne condition d'arrachement est donc indépendante de la vitesse de rotation de la magnéto.

     Cette indépendance du régime m'étonne car le reliquat de mes connaissances théoriques me portait à penser que le retard aurait dû être croissant avec la vitesse de rotation. C'est très probablement dû au fait que la tension a un profil très éloignée du cas d'école de la sinusoïde (c'est peut-être aussi que mes souvenirs d'étudiant sont bien loin...)

Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto

     Et puis quand tous ces relevés sont terminés il faut remonter la magnéto sur le moteur et bien la caler angulairement, à avance nulle en position plein retard. . Sur cette moto, il n'y a pas de possibilité de réglage fin, il suffit de respecter des repères sur les pignons.....qui sont invisibles à moins de démonter beaucoup de choses. Il n'est pas facile non plus de voir à quelle hauteur se situe le piston car la bougie  inclinée est éloignée de l'axe du cylindre à soupapes latérales, impossible aussi de faire tourner le moteur autrement qu'avec le kick...

     Cet outil "maison" m'aide bien: un culot de bougie de 18, une axe, un balancier , une ressort, le tout "home-made" et les derniers millimètres de course du piston sont mesurables par l'extérieur:   comparateur, réglet, ralllonge...

 

 

Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto
Quelques mesures électriques sur une magnéto

Conclusions:

 

      A quoi ça sert tout ça à part occuper les longues journées d'hiver d'un vieux retraité qui s'acharne à mesurer le courant qui passe dans un bidule pendant qu'il tourne?

     N'allez pas vous immaginer que votre magnéto fonctionnera mieux après cette indigestion d'élucubrations ennuyeuses. La seule conclusion c'est que ma magnéto fonctionne exactement comme beaucoup de gens l'ont déjà expliqué dans les livres et qu'il ne faut pas réinventer le monde.

     Une magnéto montée dans les règles de l'art avec des composants de bonne qualité ne peut que bien fonctionner, il suffit juste s'en tenir aux préconisations de réglage et d'entretien d'usage.

 

     Et puis, si vous pouvez adapter mon idée de balancier pour détecter le point mort haut sur votre moteur à soupapes latérales j'aurai l'impression d'avoir servi à quelque chose.

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 20:37

     Ma FN M90 est équipée d'une Magdyno Bosch, pour ceux qui ne le savent pas une "Magdyno" est un composant qui comprend dans un seul bloc une magnéto et une dynamo reliées par un train d'engrenages. La magnéto assure la génération de l'étincelle à la bougie, tandis que la dynamo fournit l'électricité nécessaire pour l'éclairage et l'avertisseur sonore. (éclairage qui était une option en 1930)

     L'exposé suivant ne concerne que la magnéto.

 

 

 

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     Tous ceux qui restaurent des motos anciennes savent que les magnétos des années trente doivent être impérativement re-bobinées et assemblées avec des composants modernes, vernis, isolants, condensateur... sinon leur fonctionnement, en particulier à chaud, est plus qu'aléatoire. La ré-aimantation est tout aussi indispensable.

 

     En ce qui concerne ma FN j'ai rapidement dû me rendre à cette évidence et l'induit avait été reconditionné par un professionnel de la chose il y a une dizaine d'années. Environ douze mille kilomètres ont été parcourus depuis.

 

     Lors du Tour d'Auvergne en 2014 j'avais noté quelques ratés d'allumage inhabituelles.

     La fréquence et la violence de ces ratés s'étaient agravées très fortement deux semaines après, lors de notre sortie de Camarès au point que la moindre côte devait être gravie en première mais, après suppression de l'antiparasite et la réduction de l'écartement des électrodes de bougie à 0.3 mm au lieu de 0.4 mm j'avais retrouvé un fonctionnement tout à fait normal.

     Après démontage j'ai vu que l'antiparasite (ne me demandez pas pourquoi il y avait un antiparasite, je savais pourtant que c'était expressément déconseillé sur ces motos) était complètement mort, la résistance noyée dans la bakélyte faisait 5 kOhm alors que la résistance totale était de plus de 10 kOhm à cause de l'oxydation des contacts internes, (mesure faite sur établi avec un ohmmètre, certainement pas réprésentative de l'utilisation réelle).

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     C'est ainsi que depuis cette mésaventure je roulais sans antiparasite avec des électrodes de bougie rapprochées à 0.3 mm, la moindre augmentation provoquant des ratés aléatoires, (une dizaine de ratés sur ma côte test de cinq kilomètres), ceci quelle que soit la bougie utilisée.

     J'ai roulé ainsi sans problème pendant plus d'une année disons 3000 km) mais depuis un mois les démarrages étaient devenus parfois laborieux, accompagnés de pets à l'échappement et le roulage manquait de rondeur surtout à faible vitesse.

     Lors du dernier rétro tour d'Ardèche j'avais mis ces défauts sur le compte de la pluie qui avait quelque peu noyé mon carburateur car la qualité de l'étincelle contrôlée sur un coup de kick était plus que satisfaisante et parce que j'avais effectué les derniers kilomètres à vitesse soutenue sans le moindre défaut d'allumage.

     Lors d'une tentative d'essai préliminaire à la sortie suivante j'ai retrouvé la même difficulté de démarrage accompagnée de "pif, paf, pouf"  à l'admission et à l'échappement. Il a alors uffit d'ôter le capuchon protecteur des vis platinées pour voir un beau cercle d'étincelles qui accompagnait leur rotation: le verdict était sans appel: le condensateur était mort.

     L'examen de la zone des contacts révèle la projection de poussière noire provoquée par l'étincelage.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur

     L'examen du rupteur confirmera le problème.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     L'enregistrement de la basse tension à l'oscilloscope ne révèle pas d'anomalie et m'a permis de confirmer l'apparente bonne santé de l'étincelle: quatre millisecondes de durée lors de l'actionnement du kick c'est tout à fait correct. (je vous préciserai prochainement la méthode utilisée pour faire ce genre de relevé alors que l'induit est en rotation).

 

Magnéto à induit tournant et condensateur

     Au travail.

     Il existe deux types de magnéto: les deux types consistent à soumettre une bobine d'allumage à un champ magnétique variable et à générer une brusque variation de flux par l'ouverture du circuit électrique primaire au moyen d'un rupteur (vis platinées).

      C'est soit la bobine, ou induit, qui tourne dans un champ magnétique fixe, soit le champ magnétique (l'aimant) qui tourne au voisinage de la bobine qui, elle, est fixe. A ma connaissance, cette dernière configuration, plus logique, a été utlisée quand les progrés technologiques ont permis de réaliser des aimants petits et puissanst à la fois.

     La magnéto de ma FN est du type "à induit tournant". La bobine, le condensateur et les vis platinées sont donc solidaires et tournent dans un champ magnétique généré par deux plaques aimantées de part et d'autre de la magnéto.

 

   J’ai toujours été étonné de voir sur les magnétos à induit tournant que le condensateur est positionné de façon inaccessible au fond de l’induit, alors qu’il aurait été plus judicieux, lors de leur conception, de prévoir de la place pour le disposer dans le logement qui contient le rupteur de façon à être accessible sans devoir tout démonter.

J'en rêvais, "Brigth-Spark Magneto" l'a fait:

     Brigth-Spark Maneto, http://www.brightsparkmagnetos.com/ propose le transfert du condensateur en face avant grâce à la disponibilité de mini condensateurs répondant aux exigences des magnétos en terme de capacité, tension maxi d'utilisation, pics de courant etc.....

     Sur ma magnéto Bosch, il faut faire un léger fraisage dans le plateau qui supporte les rupteurs pour gagner la place nécessaire.

     J’enverrai la pièce chez Brigth-Spark Maneto pour réaliser l'adaptation.

     Même si le but de ce blog n'est pas de faire de la publicité je tiens à signaler l'excellente qualité des échanges techniques, les délais courts et les prix raisonnables que pratique cette société.

     De mon côté je devrai déconnecter le condensateur d’origine défectueux, ce qui nécessite de sortir l'induit de la magnéto.

     Première opération, déconnecter le vieux condensateur.

     Il faut pour cela ôter l'induit et il y a risque de désaimentation car le champ magnétique n'est plus fermé. Pour limiter le risque, pendant l'opération je maintiens la magnéto entre les mors de l'étau en serrant les plaques aimantées de façon à garantir la fermeture du champ magnétique par l'étau et, comme une ceinture ne suffit pas, je rajoute les bretelles en comblant le logement de l'induit avec un tas d'écrous.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     L'induit est sorti, la connexion au condensateur défectueux est sectionnée, isolée puis immobilisée, ensuite l'induit est remis en place, l'opération aura duré moins de cinq minutes.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     Réception du plateau de rupteur modifié: le condensateur mis en place sous le support du grain fixe est à peu près invisible. Voyez à droite à quoi ressemble le condensateur d'avance que j'ai commandé pour le cas où...L'ensemble comprend un minuscule circuit imprimé double face sur lequel est soudé un tout aussi minuscule condensateur en technologie CMS (Composant Monté en Surface)

 

Magnéto à induit tournant et condensateur

     Le fraisage du support apparait sous la languette ressort.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur

     Le contrôle de la capacité du condensateur révèle une valeur assez faible de 0.150 µF contre 0.200 µF pour l'énorme condenateur octogénaire qui était sur l'épave avant sa restauration.

     C'est semble-t-il sans gravité car cette caractéristique n'est pas très critique. Une valeur un peu faible accélère légèrement la chute du courant dans le circuit basse tension de l'induit, permettant ainsi l'obtention de haute tension un peu plus élevée si le besoin s'en fait sentir, par contre la protection des grains du rupteur risque d'être moins efficace, mais tout cela devrait être marginal.

 

Magnéto à induit tournant et condensateur
Magnéto à induit tournant et condensateur

     Après ré-assemblage je contrôle l'étincelle à la main et me voila rassuré, l'étincelle est bien longue, large et d'une belle couleur bleue, apparamment plus puissante qu'avant la réparation. (j'utilise pour ce contrôle un bougie dont le filetage a été partiellement détouré)

 

 

     Remontage, vérification du calage, contrôle de l'étincelle à l'oscilloscope, avec la bougie qui a servi à cette même mesure avant la réparation, je retrouve la même durée de quatre millisecondes qu'avant la réparation. L'aimantation semble ne pas avoir faibli au cours de l'intervention.

 

 

Magnéto à induit tournant et condensateur

     Essai rapide dans le quartier, essai d'une centaine de kilomètres avec l'ascension du Mont Ventoux, bilan: pas un seul raté d'allumage et démarrage toujours facile.

     La cause racine de mon problème était-elle ce foutu antiparasite aussi dégradé qu'inutile? Toujours est-il qu'à titre d'essai j'ai un peu exagéré l'écartement des électrodes de ma bougie à 0.5 mm pour parcourir cette centaine de kilomètres, juste pour voir, je vais m'empresser de remettre ça à 0.4 mm comme préconisé.

     Il ne reste qu'à prouver la fiabilité dans le temps, mais je reste confiant d'autant plus que toute nouvelle panne de condensateur est désormais réparable sur le bord de la route en cinq minutes.

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 16:50

LES PHOTOS DE CET ARTICLE ONT DISPARU SI VOUS ÊTES INTÉRESSÉ ENVOYEZ MOI UN MAIL EN CLIQUANT SUR "Contact" ET JE VOUS ENVERRAI UNE COPIE DE LA SAUVEGARDE EN PDF

     Après être devenu fantaisiste, le compteur kilométrique de marque OS qui équipe la FN, a définitivement rendu l’âme il y a quelques semaines.

 

     Voyez plutôt : les rouleaux qui égrènent les kilomètres sont tout de travers, pas de doute…ils sont .......au bout du rouleau, trop de passages de zéro en même temps semblent l'avoir achevé.

 

 

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     Lors de la restauration de la moto, j’avais ouvert ses entrailles pour nettoyer, ajuster, graisser ou huiler ce qui en avait besoin, mais j’étais très inquiété par la vétusté de son chassis en Zamak déjà fortement fissuré de partout, à cause duquel toute future réparation tiendrait plus de la  gériatrie de la dernière chance que de  la mécanique traditionnelle.

      J’avais pourtant dû l’ouvrir à nouveau quelques années plus tard pour réparer, non sans succès, le ressort de rappel de l’aiguille du tachymètre qui, trop solicité par mes folles vitesses à répétition, avait préféré déclarer forfait.

 

 

 

     Cette foi-ci il fallait à nouveau se rendre à l’évidence et tenter l’impossible, ne pas se limiter à l'autopsie du cadavre, mais lui redonner vie, quitte à faire de l'acharnement thérapeutique

 

      Diagnostic : la descente d’organe ne laisse aucun doute, les rouleaux gigottent dans tous les sens... 

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...et l'ostéoporose sournoise du chassis en Zamak est toujours inquiétante.

 

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Je désosse tout, il y a plein de rouleaux et de petits pignons. 

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     Entre deux rouleaux voisins il y a un pignon double, entraîné d’un côté par un ergot solidaire du rouleau qui est à sa droite  et engrené de l’autre côté sur le rouleau de gauche.

     Si vous m’avez suivi, vous aurez compris que, à chaque tour du rouleau de droite, son ergot entraîne le pignon qui fait ainsi tourner le rouleau de gauche d’un dixième de tour. Le système incrémente ainsi progressivement les dizaines, les centaines, les milliers et les dizaines de milliers de kilomètres, et, mais ce serait trop difficile à illuster, la configuration particulière des petits pigons fait que chaque rouleau est immobilisé dans sa position quand celui qui est à sa droite n'est pas en train de le faire tourner d'un dizième de tour ...ouff, vous pouvez respirer!

 

     On pourra noter au passage que ce système est réversible, autrement dit que les kilomètres effectués en marche arrière décrémentent le totalisateur kilométrique.

     Je vous l’accorde, la marche arrière n’est pas chose fréquente sur nos deux roues, mais le malhonnête n’aura aucune difficulté à falsifier ce type de compteur sans le démonter, tout simplement en l’entraînant en sens inverse.

 

 

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     Tous ces rouleaux tourillonnent sur un tambour, lui-même immobilisé en rotation par un ergot…..enfin, ce qu’il en reste….

 

     Cet ergot se positionne dans un logement dans le quel il est prisonnier……mais vous savez,  les prisons…de nos jours…..bref, il s’en est évadé quand la cure d’amaigrissement dûe à son usure lui a permis de passer entre les barreaux. Il faut dire que la pièce en question est en Zamak, métal omniprésent dans la constitution de cet organe, mais que les propriétés mécaniques destineraient plus à la réalisation d’objets statiques qu’à celle d’organes de précision soumis aux vibrations et vitesses aussi inavouables que répréhensibles de nos puissantes machines.

 

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     Comme vous le voyez sur la photo, ce tambour est enfilé sur un axe qui porte lui-même une rondelle…en Zamak…et le tout ne manque pas de se désolidariser au rythme des vibrations.

 

     Je décide donc de supprimer le moignon d’ergot et de le remplacer par un autre, diamétralement opposé, que je fixerai à la rondelle de Zamak, et de  bloquer le tout en collant l’ensemble à l’epoxy chargé de métal.

 

Perçage et taraudage de la rondelle.

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     Le nouvel ergot sera taillé dans une vis BTR de 4 dont la tête sera reprofilée avec force patience et limes fines…

 

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…et dont le filetage sera raccourci.

 

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L’ensemble collé avec son nouvel ergot

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     L’assemblage de tout ce petit monde nécessite pas mal de précautions et de patience pour obtenir le bon alignement des chiffres et garantir l’absence de points durs dans le fonctionnement : micro ébavurages et huile de vaseline sont de rigueur....(quelques gros mots sont même tolérés)

 


     Le suivi des kilomètres parcourus après chaque sortie, m’a permis, grâce à Pétronille, fidèle accompagnatrice, reconstituer le vrai  kilométrage qu’il devait afficher : 11168 km. (Il avait été mis à zéro lors de la restauration de la moto....il y  a longtemps).

 

http://img11.hostingpics.net/pics/163343DSCF2606.jpg

 

 

 

 

     Avant de remonter le tout, analysons un peu le fonctionnement de la chose.

 

      L'entraînement commande un astucieux système d’engrenage interne / externe : le pignon interne muni de 24 dents ne tourne pas sur lui même car il est maintenu en rotation par un doigt, mais son axe décrit un cercle à la même vitesse de rotation que le câble d’entraînement.

     La denture interne comprend 25 dents, elle tourne donc d’un vingt-cinquième de tour à chaque tour du câble d’entraînement.

 

  

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      Le mouvement est transmis à une vis sans fin par l’intermédiaire de deux pignons de même nombre de dents (33), donc sans aucune démultiplication.

 

 

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        La vis sans fin entraîne ensuite le rouleau des centaines de mètres par un pignon de 40 dents.

 

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      La démultiplication de la rotation entre le câble d’entraînement et le rouleau des centaines de mètres est donc de 40 x 25 égale 1000, soit 1000 mètres affichés pour 1000 tours de l’entraînement.
      Ce système respecte donc la règle qui, à ma connaissance, est toujours utilisée : un tour du câble d’entraînement correspond à un mètre parcouru par le véhicule. (ne me demandez pas comment c’est sur les machines anglaises)

 

    La fonction tachymètre fonctionne de façon très traditionnelle : l’aiguille est  entraînée par l'intermédiaire d’un accouplement magnétique  et sa rotation est retenue par un ressort de précision.

 

 

     Allez un petit essai en entraînant avec une perceuse. Si vous n’aviez pas compris le système du petit pignon « qui tourne sans tourner à cause de son doigt»  tout devrait s'éclaircir. (la musique des Cranberries vous est offerte)

 

 

 

 

 

     Un bon nettoyage général, un peu d’huile de vaseline sur les endroits sensibles, une goutte de colle sur les têtes de vis, un peu de peinture sur l’aiguille, il ne reste plus que le verre à fixer.

 

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Le miraculé qui a retrouvé sa place est prêt pour reprendre du service.

 

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     Ce n'est pas le tout d'être "faite-pour-rouler", encore faut-il savoir combien de kilomètres on fait .

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 17:49

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    Les plus perspicaces l’auront certainement remarqué, mais depuis quelques temps la FN arbore un nouveau feu arrière et vous serez priés de convenir qu'il est du plus bel effet.

 

     Il faut savoir que, dans les années trente, l’éclairage sur les motos était un accessoire coûteux qui n’était disponible que sur les modèles  « luxe ».

 

     L’épave de ma "luxueuse" FN en était donc pourvue, à part que le feu arrière avait disparu.

     Lors de sa restauration, j’avais adapté un feu trouvé au hasard d’une bourse, mais son style était loin des standards de l’époque ne serait-ce que par son immonde cabochon en plastique plus ou moins peint en rouge, qui au fil du temps présentait des fissures inquiétantes et avait perdu sa coloration.

 

     Avec un peu d'acharnement, il aurait certainement été possible de retrouver la vraie pièce d’époque, mais, je voulais fabriquer « mon » feu arrière. Est-ce par amour du bricolage ou à cause de mon radinisme chronique,  je n'en sais rien... peut-être un peu des deux. 

 

 

 

Avant 

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Et oui, il était bien craquelé. 

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    Il a fallu d'abord trouver un cabochon, il devait absolument être en verre.

 

    A la bourse d’Avignon j’ai trouvé la perle rare : un feu arrière de vélo bien rouillé......  

 

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......avec son cabochon en verre….pas rouillé du tout, le verre est éternel,

les anciens l'avaient bien compris.

 

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     Il restait à trouver le support.

 

     J’aime bien l’aluminium poli, il peut être aussi brillant que du chrome, sans faire « tape-à-l’œil » et tout à fait en accord avec les années trente.

 

    Le  Duralinox, sous l’appellation normalisée AG3, 4 ou 5 est l’aluminium allié avec du magnésium, il n’est pas aussi résistant que le duralumin, mais il est très performant en terme de corrosion et permet un brillant parfait après polissage. A une certaine époque on l’a beaucoup utilisé pour les accessoires de cuisine….alors ? une timbale en alu, vous savez ces timbales de pique-nique…

     Et d'ailleurs, de manière générale je recommande aux bricoleurs restaurateurs, d'observer ces ustensiles de cuisine qu'on trouve à bas prix dans les vide-greniers, on y trouve de belles formes qui permetent de reconstituer facilement carters, cache-volants,  obturateurs.......et feux arrières!.

 

 

     C’est parti.

 

Toi, je sens que tu vas avoir une nouvelle vie.

 

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On décabosse un peu. 

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On perce pour loger le cabochon.

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Il faut la raccourcir et faire un épaulement. 

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Ca prend forme 

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  Je découpe une tôle d’alu pour le fond. 

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Quand on n’a pas de tour à sa disposition le système D permet de faire la finition des diamètres. (une planche, deux clous et une lime appuyée contre le bord de la planche)

 

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      Le cabochon s’adapte bien, la fenêtre pour l’éclairage de la plaque d’immatriculation est faite, il faudra parfaire le décabossage et le polissage.

 

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      La platine qui supporte les ampoules est faite de toutes pièces : languettes élastiques découpées dans de l’inox à ressort, supports isolés réalisés dans un bloc de plastique.

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Et voila

 

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En plus, ça éclaire !

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       Je suis sûr que vais faire hurler les puristes respectueux de l’origine, mais je serai consolé si je réussis à faire sourire quelques bricoleurs du dimanche.

 

         Je sais maintenant que dans le cas improbable où quelqu’un plus rapide que moi, réussissirait à me rattraper en pleine nuit, je serais vu.  

 

      Tiens comme je suis fier de moi je vais boire un coup à ma santé……..mais…..qui est le garnement qui a fauché ma timbale, « MA » timbale !

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 21:51

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     Vous vous en étiez peut-être rendu compte mais la selle de la FN accusait ses 82 ans et se trouvait dans un état de délabrement qui ne convenait plus à la dignité de mon séant. Seulement voilà : sa patine me plaisait beaucoup et j’étais très attaché à cette assise dont le « simili » avait accueilli de façon si  intime le précédent propriétaire, certes inconnu, mais dont l’âme, à force d’osmoses rectales répétées, avait diffusé ses humeurs dans toute la mécanique de ce qui était devenu « ma » motocyclette depuis trois ou quatre décennies.

 

     Pour cette raison, lors de sa restauration, il y a donc fort longtemps, j’avais soigneusement désossé l’objet pour refaire à neuf  son support métallique (sablage, apprêt phosphatant, et peinture cellulosique etc…), mais j’avais eu à cœur de sauvegarder ce dessus de selle, cinquantenaire à l’époque, émouvant témoin de tant de complicités en le reposant religieusement avec de beaux rivets de cuivre tout neufs.

 

     A cette époque, le tand-sad à l'arrière, ne m’avait pas laissé le choix compte tenu de son état de délabrement et ce fut le cuir prélevé dans le dos de mon vieux blouson de motard qui me servit de matière première pour le regarnir. J’étais jeune alors et ne m’étais point posé de questions ni sur l’âme ni sur les humeurs du popotin de la passagère… et pourtant…j’aurais pu rêver, fantasmer peut-être …

 

Le tand-sad

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     Mais aujourd’hui c’est de la selle du pilote qu’il s’agit car la moindre pluie prend un malin plaisir à l’imbiber, la transformant en misérable éponge informe pas très confortable, vous vous en doutez bien.

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     Allez, finies les considérations sentimentales et philosophiques.

 

     Dans un premier temps j’ai envisagé de conserver l’enveloppe de simili en la renforçant intérieurement par collage d’une pièce de cuir souple bien ajustée, dans le seul but de sauvegarder son aspect si délicieusement patiné, mais l’épaisseur de feutre cousue à l’intérieur rendait la chose vraiment acrobatique.

 

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     J’ai donc décidé de refaire un dessus de selle avec mes petites mains, mes petites aiguilles, alènes, ciseaux, tranchets et autres fils de lin, et…du vrai cuir.

 

     Trouver du cuir ? rien de plus facile, il suffit de parcourir les rues des grandes villes le soir des encombrants, équipé d’un cutter, on y trouve sans difficulté quelque vieux canapé abandonné sur le trottoir, de très beaux morceaux de peau sont récupérables.

 

 

 

 

     Entre la garniture et les ressorts il y a une couche de caoutchouc préformé qui a perdu sa souplesse et qui est en mille morceaux (à peine 80 ans et c’est déjà foutu, non mais où on va ?),  on s’en occupera plus tard.

 

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     Tout d’abord je découpe le patron des différentes pièces.

 

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     Je découpe ensuite les pièces de cuir en marquant le tracé des coutures,

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     Premières coutures, voilà les « bouts reliés »  (c’était juste pour faire une vanne !)

 

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     La rigidité de la partie arrière sera obtenue en insérant une pièce de cuir épais taillé dans une vieille ceinture  (les vide-greniers sont une source de matière première souvent méconnue)

 

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     Pour faire joli, je fais un bourrelet en insérant un tube, je trouve que ça fait classe….par contre pour coudre le tout il faudra opérer en plusieurs fois et ce n’est pas aisé, l’amateur que je suis vous demandera un peu d’indulgence .

 

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     Maintenant que faire pour ce truc en caoutchouc qui fut souple ? 

 

     Après recherches de pièce adaptable et nombreuses tergiversations je décide de le sauver : reconstitution  du puzzle par collage à la superglu suivi d’un renfort de toile forte fixée à la colle néoprène sur les deux faces.  Ce n’est pas très souple mais la forme est impeccable.

 

 

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     Ca commence à prendre tournure, faisons une  présentation pour voir si ce n’est pas trop serré ou trop lâche,  c’est OK,……( comme quoi un patron ça sert parfois à quelque chose)

 

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     Je peux m’attaquer aux finitions: ourlets tout autour et  partie arrière.

 

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      Et tant qu'à être faussaire je pousserai l’imposture jusqu’au bout en récupérant la plaque « Bonhomme » qu’il y avait sur la pièce d’origine.

 

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     J’ai un peu honte pour l’entorse faite à la conformité en remplaçant le simili par du vrai cuir, j’espère que les puristes ne m’en voudront pas mais ma moto est « faite pour rouler » et non pour se pavaner dans un musée.

 

 

     Seul problème : depuis que madame a constaté que j’étais capable de troquer ma boîte à outil contre sa boîte à couture je crains qu’elle refuse désormais de recoudre mes boutons de culotte…c’est con !

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 22:19

 

 

 

     Le pot d’échappement de la FN était bien fatigué.

 

     Déjà, lors de sa restauration, il y a environ trente-cinq ans, j’avais dû en recharger la face externe sur toute la surface à la brasure pour en combler les piqûres de rouille. Je vous laisse imaginer le fastidieux travail de polissage à la lime puis au papier abrasif de plus en plus fin qui fut nécessaire avant de l’envoyer au chromage, opération qui me confirma que le même traitement sur  la face non visible eut été pure maniaquerie inutile (et pourtant j’étais jeune).

 

Avant chromage (en 1976)

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     Mais au fil des kilomètres toutes ces fameuses et abondantes flatulences qui font le charme de nos petites vieilles ont eu raison de la soudure inférieure de ce pot, du coup, les surpressions intestinales répétées ont préféré s’évacuer par cette fente providentielle plutôt que devoir se frayer un chemin torturé et étriqué pour s’échapper de façon règlementaire par la « queue de carpe » (c’est  ainsi que l’on désigne la forme caractéristique de ce conduit pisciforme).

 

      Ceci n’était pas fait pour déplaire à mes tympans, protégés, il est vrai, par le casque contrairement à ceux des honnêtes citadins.

 

     A la fin de notre dernière sortie des "pieds paquets" , mon casque ne réussissait plus à réfréner tous les décibels de plus en plus présents de mes 500 centimètres cubes, à tel point que je décidai de prendre le problème « à bras le corps ».

 

     Démontage du pot :

 

Vu comme ça, on le croirait tout neuf.

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Quand je vous dit que seule la face visible a été rechargée, limée, polie…

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Effectivement il y a comme une fente dessous.

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     Mais ce qui n’apparaît sur aucune des photos, parce que ça se passe dedans, c’est que, à l’intérieur du pot, il y a un tube de fuite, d’une vingtaine de centimètres de long, normalement emmanché et soudé dans la fameuse « queue de carpe », qui était complètement dessoudé et qui se baladait en cherchant la sortie pour la plus grande joie des décibels.

 

QUE FAIRE ?

 

     Midas? …je n’ai même pas essayé 

 

     Les refabrications ? ça se trouve, mais à des prix prohibitifs et le chromage n'est même pas compris.

 

     Faire une soudure ou une brasure pour reboucher le fond ? mais mon pauvre chrome serait foutu et comment immobiliser le tube de fuite  aussi baladeur qu'inacessible?

 

     Après m'être creusé la tête, je m'attaquai au premier problème : le tube de fuite.


     Il a le même diamètre que le tube d’échappement (50 mm) ce qui m'a permis de réussir à le sortir par l’avant en tapotant dans tous les sens, et surtout en le lui demandant gentiment. J'ai pu alors le nettoyer et le remettre en place bien enfoncé dans la queue de carpe. Pour pallier  la soudure cassée et l’immobiliser, quelques rivets « Pop » ont fait merveille (acrobatie chirurgicale garantie!)

 

 

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     Deuxième problème la soudure du fond.

 

     La « soudure-froid-qui-fait-pas-sauter-le-chrome » ça n’existe pas. Donc on va mettre une rustine, chez nous on appelle ça « un pétas »


Tiens la couleur du laiton sied parfaitement au brillant du chrome, on va jouer au dinandier.

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     La pièce et les trous de fixation seront ajustés et positionnés en forçant la fermeture de la fente. L’assemblage et l'étanchéité seront complétés par de la colle Epoxy « haute température" à prise rapide, ce qui impose de fixer la pièce rapportée sans perdre de temps. Un assemblage provisoire sera donc fait avec des rivets "Pop" en attendant la polymérisation complète de la colle.

 

« Rustine » rivetée

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     Comme les rivets laissent à l’intérieur du pot un bourrelet qui empêche de l’enfiler sur le tube d’échappement qui pénètre jusqu'au fond du pot, il faudra, après séchage de la colle, enlever ces rivets pour les remplacer par des vis dont la tête aura été meulée.

 

Échange des rivets par des vis (mises en place par une technique qui s'apparente à la coelioscopie)

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Les têtes de vis ne dépassent pas à l’intérieur pour permettre l’emmanchement du tube d’échappement.

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Finition avec frein filet, rondelle « grower », meulage.. et colmatage définitif avec du silicone haute température (1500° C)

 

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  J’ai sauvé mon beau pot chromé et seuls ceux qui s’allongeront sous ma FN verront le « pétassage »

 

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Les amateurs de grasse matinée dominicale peuvent me remercier.

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 17:15

     Ceux qui suivent se souviennent que lors de notre dernière hivernale à Loupian, la FN avait eu quelques difficultés pour parcourir les 10 derniers kilomètres.

 

     Son comportement était typique d'un mélange excessivement pauvre: à faible allure tout allait bien, mais dès que je mettais un peu de gaz, le moteur n'en voulait pas, et si j'insistais sur l'accélérateur je provoquais plein de "pif paf pouf " à l'admission et à l'échappement, de plus le bruit du moteur était bien plus sec qu'à l'habitude, ce n'était pas ce beau son bien plein et  rassurant.

 

     C'était clair, l'essence n'arrivait pas normalement. Alors: filtre encrasse? givrage?, gicleur bouché?  Et si c'était encore un reste de ce foutu joint de silicone qui m'avait déjà joué des tours lors de la balade dans le Minervois?

 

Vérifications:


    Avant le démontage du carburateur je m'assure, débranchant le tube d'alimentation du carburateur, que l'essence coule normalement: tout est normal de ce côté là.

 

    Démontage de la cuve du carburateur: Cette fois-ci j'ai pu le prendre en photo: regardez exactement sous la petite pièce en laiton sous le carbu: c'est ça le gicleur.

 

Admirez le petit lambeau de silicone bleu emprisonné dans l'orifice

du gicleur exactement comme la fois précédente.

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Vous le voyez le coupable?

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Le même en gros plan.

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     La fois précédente je n'avais pas démonté le carburateur entièrement pour le nettoyer car j'ai toujours peur de solliciter cette pièce dont  le Zamac octantenaire ne demande qu'à partir en miettes.

 

 

Je peux vous rassurer, c'est désormais chose faite.

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 17:25

     Ceux qui suivent sont au courant du problème de bougie qui m'a immobilisé lors de notre dernière ballade dans le minervois, et bien........Euuuuhhh..............comment dire.....

 

 

    Bien qu'ayant constaté, dans le garage, que la présence du défaut était lié à la bougie utilisée, j'ai tenu à un vrai test sur route avec la bonne bougie.

     Après un démarrage sans faille, le ralenti ne me plaisait pas.  Au bout de 100 mètres j'ai compris que le mal n'était pas réglé: ça marchait, mais je ne reconnaissais pas la franchise ni la rondeur des reprises de ma FN.

 

      De retour au bercail j'ai contrôlé à nouveau la qualité de l'étincelle délivrée par la magneto: le moindre appui sur le kick déclenchait de belles étincelles bien longues et bien bleues: l'allumage n'était pas en cause.

 

     Je me suis souvenu que lors de la panne, j'avais trouvé la cuve du carburateur bien desserrée, mais comme je l'avais revissée correctement je pensais que tout était OK de ce côté-là.


     Au calme du garage j'ai démonté le carburateur et j'ai trouvé un petit lambeau de pâte à joint, cette "merde" de silicone bleu, censée résister à l'essence, coincée dans le trou du gicleur, qui pendouillait lamentablement......et prenait un malin plaisir à le boucher ......quand il en avait envie.

 

     Après un bon nettoyage, la FN a retrouvé son fonctionnement normal.

 

Conclusions:

     1 il ne faut pas s'obstiner dans une voie sous le prétexte qu'elle paraît logique: dans mon cas, un défaut qui se manifeste comme un défaut de bougie et qui intervient précisément quand je redoute une défaillance de bougie.

 

     2  c'est bien de faire un contre-essai de confirmation en vérifiant que le retour à la pièce incriminée reproduit le défaut, mais quand il s'agit d'un problème aléatoire, ça ne suffit pas.

 


     Heureusement que les bougies n'ont pas d'oreilles, si elle avait entendu tous mes gros mots!

 

 

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 14:19

     Il n'y a pas que ma FN qui consomme de l'huile, dans les années trente toutes les motos en consommaient beaucoup, (peut-être quand même pas autant!) et il était fréquent de les voir équipées d'un porte-bidon d'huile fixé au cadre ou à la fourche avant.

 

     Ce type de montage a été très utilisé également sur les Velosolex pour transporter la réserve de la fameuse "Solexine".

 

     Donc, je voulais un porte-bidon pour la FN, oui, mais......pas un de ces porte-bidons de fabrication récente, "made in China", en ferraille mal découpée et mal chromée, dont le système de fixation n'aurait même pas été admis à participer au concours Lépine. Je voulais quelque chose de respectable, qui fasse classe discrète, de bon goût (comme moi!).

 

     Suivant la même logique que pour la réalisation de mon porte-vignette, tel Alain Souchon, j'ai chanté: "j'veux du cuir......."

 

    Comme cette idée trottait depuis longtemps dans ma tête, je gardais précieusement une pochette de bon cuir épais dénichée dans un vide-grenier, précisément parce qu'elle serait certainement une excellente base pour la réalisation de l'objet.

 

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     Quelques vide-greniers plus tard, j'ai trouvé le bidon ancien qui manquait.   (Antar, une belle marque qu'on ne trouve plus comme tant d'autres..."avec Antar, on se marre, avec Igol on rigole, avec Motul  on s'.....")

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     Dans un premier temps il a fallu faire une grande échancrure dans la face avant de la pochette pour que mon beau bidon soit parfaitement mis en valeur.

 

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Le rabat a été "allégé" pour pouvoir être replié par derrière et fixer l'ensemble au support de tand-sad.

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     Il a fallu imaginer une fixation qui ne laisse rien dépasser à l'intérieur pour ne pas endommager le bidon. J'ai donc rapporté deux épaisseurs de cuir  sur la face arrière, pour emprisonner deux vis tout en noyant leur tête.  (je suis bon pour le concours Lépine)

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Le rabat entoure le support du "tand-sad" et se fixe par deux écrous. 

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Et voilà le travail.  

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     S'il le faut je teinterai le cuir en foncé pour gagner en discrétion.....ce sera pour lus tard.

 

 

    Par contre il faudrait peut-être que je pense à la version, XXL: vous savez, celle avec un bidon de 5 litres!!!!!!!

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 16:30

     J'étais impatient de tester l'effet de ma modification du piston, comme je n'avais pas l'intention de parcourir trop de Km, je fis les choses méthodiquement:

     D'abord la vidange de la vieille huile après avoir fait chauffer le moteur comme il se doit, puis, après remplissage avec la nouvelle huile, j'ai fait un petit tour dans le quartier, juste pour bien répartir la nouvelle huile de façon à faire une mesure précise du niveau à la jauge après le refroidissement du moteur.

 

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     Quand j'ai dit que j'allais prendre le prétexte de cet essai pour montrer la mer à la FN qui ne l'avait encore jamais vue, Pétronille, s'est manifestée: "moi aussi je veux venir voir la mer, moi non plus je ne l'ai pas encore vue, et puis, mes nouvelles sacoches je ne les ai pas encore montrées".

 

Dimanche matin après un petit déjeuner au SP95, nos petites vieilles sont prêtes.

 

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      On n'a même pas fait 2 Km, que je dois me rendre à l'évidence: l'allumage n'est pas net, le moteur ne tourne pas normalement. Quelques Km plus tard de forts ratés d'allumage me font craindre le pire. On est sur la 4 voies qui mène à Palavas, le demi-tour est impensable, arrivés au niveau de l'étang j'arrête le petit convoi pour essayer de trouver une solution.

 

 C'est rageant, hier il faisait beau, les flamants roses étaient à proximité.

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Cherche que tu chercheras, démonte que tu démonteras, je ne trouve rien d'anormal.

 

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     Je range les outils, on va rentrer au plus court, mais je crains pour la santé de ce fichu condensateur inaccessible ou pour la qualité de l'isolement du rotor d'allumage car le problème survient quand tout est chaud, il sera difficilement diagnosticable quand je serai confortablement installé dans le garage.

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    Sur le trajet du retour, je ne peux pas dépasser les 50/60 Km/h sans déclencher le mécontentement du moteur qui se manifeste sous forme de "pif, paf pouf", bref: ça ratatouille.

 

     La faible vitesse me laisse le temps de prendre un peu de recul....et si c'était cette bougie, neuve depuis Réquista (250 Km) , qui fait des siennes? Ce ne serait pas la première fois qu'une bougie neuve fait des siennes. 

    Arrivés à la maison je bats le fer tant qu'il est chaud et j'échange la bougie par une que j'ai d'avance, vous savez une de ces vieilles bougies "d'époque" trouvée dans une bourse, sur la boîte il y avait écrit "Défaut d'aspect", (tu parles, elle est toute tordue!)

 

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     Dès les premiers 100 mètres je comprends que j'ai tout bon: j'ai retrouvé un fonctionnement régulier, je fais une montée de l'avenue de Palavas à "donf", les "grasse-matineurs" du Dimanche s'en souviennent encore! M'en fous, moi je jubile.

 

     Mais on n'est convaincu que quand on a fait le contre-essai. Je remonte donc la bougie douteuse, et 100 mètres suffisent pour constater que le ratatouillage est revenu, je ne sonnerai même pas le re-pic le long de l'avenue de Palavas et tant pis pour ceux qui se sont rendormis.

 

     Rassuré sur ce point je vais rentrer les engins au garage, Pétronille ne m'a pas fait de reproche car elle est polie mais je sais qu'elle en veut à sa grande soeur qui ne lui a pas permis de voir la mer! 

 

 

 

     Revenons-en à notre objectif initial: le compteur kilométrique de la FN en a profité pour faire des siennes à tel point qu'il indique moins de Km au retour qu'à l'aller! Peu importe, monsieur "google maps" me permet de chiffrer précisément la longueur du trajet: 23,5 Km.

 

      Contrôle du niveau d'huile après refroidissement du moteur: j'enregistre une baisse de 0,8 mm. Il ne reste qu'à rétablir de niveau en mesurant la quantité nécessaire.

 

     Armé de mon éprouvette graduée, je verse l'huile peu à peu en laissant le niveau se stabiliser, bilan: 25 cc suffisent à rétablir le niveau ce qui, pour 23,5 Km correspond à 0,11 litres aux 100 Km.

     La méthode est loin d'être précise car il y a de grosses incertitudes sur les mesures du niveau et du complément d'huile apporté. Il est clair que 23,5 Km sont une distance beaucoup trop faible pour prétendre faire une mesure sérieuse.

     Il n'empêche qu'on est bien loin des 0,6 l/100 Km mesurés sur longue distance avant la modification du piston.

 

 

     Ce résultat demande une confirmation, mais j'ai le sentiment d'avoir gagné. (en plus mon piston est plus léger!).

 

  Il reste une petite inconnue: pourquoi cet incident a coïncidé avec l'intervention sur le moteur?

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