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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 18:48

     Avec son piston qui a subi une cure d'amaigrissement, la motocyclette roule sans craindre le serrage.

     Il a fallu peaufiner la carburation, car le compromis entre faible et forte ouverture du boisseau me posait problème.

     J'avoue que j'ai perdu pas mal de temps car j'étais influencé par mes réflexes acquis sur des carbus équipés d'un circuit de ralenti et d'une aiguille, ces carburateurs-là permettent de bien séparer les diverses phases de fonctionnement tandis que sur le Gurtner type F, il n'y a qu'un seul circuit et aucune aiguille, l'unique gicleur a de l'influence sur toute la plage de fonctionnement et sa rusticité ne facilite pas les compromis. J'ai eu aussi tendance à oublier que j'avais dû refabriquer un vaporisateur "à ma façon" et qu'il n'avait certainement pas le même comportement que la pièce d'origine.

 

     J'ai réalisé et testé plusieurs boisseaux avec des coupes différentes ainsi que différents gicleurs de fabrication maison : une ébauche percée avec un forêt de 50 suivi de l'alésage. Le filetage usiné à 6.35mm au pas de 100 s'adapte très bien. (probablement BSF 1/4 x 26 filets au pouce)

 

     La pente de mes alésoirs est de 1/100, quand on enfonce l'alésoir de 1 mm le diamètre du gicleur augmente de 0.01 mm, sachant que le gicleur d'origine marqué 28 (millième de pouce) a un diamètre d'environ 0.71 mm, pour l'augmenter à 29 il faut "pousser" l'alésoir de 2.54 mm. Il s'agit là seulement d'une approximation mais ça aide bien dans les phases de tâtonnement.

 

     Au ralenti l'étranglement situé entre la face interne du boisseau et le vaporisateur constitue un venturi qui influe sur la dépression d'aspiration du carburant mais dès qu'on ouvre un peu les gaz cet effet devient négligeable. En réduisant cette hauteur j'ai retrouvé un ralenti acceptable,  il a suffi  d'un coup de lime sur l'aval du boisseau pour qu'il descende plus bas et un autre coup de lime en amont pour rétablir la même coupe.

 

      J'ai fini par trouver un compromis à peu près correct, je suppose qu'il ne faut pas espérer mieux de ces vieux deux temps à déflecteur, à petite vitesse en terrain plat elle a tendance faire "bleub bleub" comme font souvent les moteurs à deux temps en décélération mais à la moindre accélération elle marche fort avec un bruit bien sympa.

     Et comme il fallait bien transporter ces gicleurs, boisseaux et outils divers j'ai déniché un authentique coffre d'époque ... réalisé une caisse avec des vieilles planches passées au brou de noix. Des attaches de "Bricomachin" dézinguées après 3 secondes d'immersion dans l'acide chlorhydrique et cuivrées ensuite ont donné la touche finale.

 

     A mes moments perdus j'ai ressorti mon bain d'électrolyte, la tripaille de freinage a eu un coup de neuf, ça egaye un peu, par contre les patins en Fibrax .... il va falloir y penser.

 

 

     Ils sont sympas les badauds qui s'intéressent à ma moto, mais quand j'entends : "elle est chouette votre Terrot" j'ai envie de faire quelque chose, alors, un bout de caoutchouc semi-rigide, des bouts de fer pour le fixer, un sigle Peugeot volé sur le net et modifié (mal) pour épouser la courbe de l'ex-plaque d'immatriculation avant, je l'imprime, l'applique sur le caoutchouc, marque le contour des lettres en appuyant fort avec un stylo à bille, un peu de peinture et le tour est joué. J'ai dû retoucher le "ot" car "Photofiltre" l'avait trop incliné, ce n'est pas au top mais tant qu'on ne lit pas "Motobécane" ou "Terrot" je décide que ça va, "1927" sera peint de l'autre côté avec le même petit pinceau d'écolier.

 

     Poursuite du déverminage sous le soleil . Avec son piston "allégé" 100 km se sont ajoutés aux 70 précédents sans s'évader d'un demi-cercle de 10 km de rayon au sud de de Montpellier. Son tachymètre de vélo soigneusement appairé à ses pneus à talon a affiché des pointes à 55 km/h alors que tous les chevaux n'ont pas encore été déconfinés et que le levier des gaz n'a pas encore connu l'ivresse de la butée maxi, avec un peu d'optimisme je devrais pouvoir accrocher un vrai 60 km/h. J'ai même gravi plusieurs fois le redoutable "col de l'autoroute" entre Montpellier et Palavas-les-Flots, il culmine à 1000 (centimètres) d'altitude quand la 4 voies passe au dessus de l'autoroute, la montée est avalée à plus de 50 à l'heure sans élan, l'air plus léger au sommet n'altère pas la carburation et moi j'ai des moucherons collés aux incisives, dis, c'est où la ligne de départ pour le tour du monde ?

La P102 : quelques finitions
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commentaires

E
Bonjour Henri, quel plaisir de lire tout tes reportages ..........<br /> amicalement JP
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F
Merci pour ce compliment, Ce weekend on avait des amis qui venaient pour rouler avec nous dans l'Aveyron mais pour cause de pluie on a très peu roulé, pas de quoi faire un article avec de belles photos, ce sera pour une autre fois.
C
De la pure poésie, merci.
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