Chaque année le reportage sur la sortie des ancêtres à Saint-Salvadou me faisait rêver. Il s'agit d'une manifestation organisée par le club de la "Rétrocyclette" : on ne se contente pas d'exposer des machines souvent plus que centenaires dans la salle des fêtes, on les fait aussi rouler dans cette région du Ségala bien vallonnée, 60 kilomètres samedi après-midi, on remet le couvert pour 60 km le dimanche matin, le parcours est fléché, le ciel est au beau fixe, que demander de plus ?
Mon intention est de faire les deux parcours avec l'Ultima, la Peugeot P102 n'étant là que pour l'exposition et comme "roue de secours" au cas où ....
Samedi 14 heures, mon objectif est en déjà en surchauffe, il en arrive de tous les côtés.
Départ à quinze heures, nous allons visiter un moulin, Le Moulinet et irons ensuite à Vabre-Tizac pour une pause rafraichissement.
Je redoute les montées car ma machine n'a jamais été à l'aise dans cet exercice à tel point que je me demande si elle ne souffre pas d'un manque de puissance anormal, ce parcours me permettra de me mesurer aux machine similaires.
Nous voici après une vingtaine de kilomètres au Moulinet pour la visite de ce moulin plus vieux que nos ancêtres, on y faisait de l'huile de noix, de la farine et on débitait du bois.
Le départ pour la deuxième étape est quelque peu laborieux, la côte est raide, il fait très chaud, parfois je dois marcher à côté de la moto avec son moteur tournant, à deux reprises je dois retendre la courroie Ensuite, ça devient plus "humain" la motocyclette file bon train quand tout à coup ..... "pif" "paf" "pouf"..... Quand un culbuteur et son axe ont décidé rester sur la route, ça marche moins bien !
Si la cause de la panne a été vite trouvée, retrouver le coupable fut plus difficile, c'est une douzaine de gars de l'assistance qui m'ont aidé à scruter patiemment les bas-côtés et je remercie celui qui, encore plus acharné que moi, s'est douté qu'on cherchait la pièce trop près de l'endroit où la moto avait fini sa course. L'axe est resté ... quelque part, ce qui s'est avéré être une aubaine sinon la moto serait repartie mais sachez qu'à l'arrivée, j'ai constaté que l'écrou du fil de bougie avait été lui aussi épris de liberté, tout comme le couvercle de cuve, pièce très spécifique, qui ne tenait au carburateur que par un demi-tour de filetage, quant au bouchon d'essence, il avait achevé son évasion sur le plateau de la remorque d'assistance où je l'ai récupéré !
Après toutes ces émotions c'est une quarantaine de motos nées entre 1897 et 1927 qui ont été exposées dans la salle des fêtes, pour un "ancêtrophile" c'est absolument grandiose.
Dimanche matin la P102 a été ravie de jouer à son tour et elle a manifesté sa joie dès le premier coup de kick.
Nous partons pour 60 kilomètres avec deux pauses à Lescure-Jaoul et à Najac.
A Lescure-Jaoul l'arrêt est long car la belle BSA n'a pas eu la même chance que moi, les morceaux de son carburateur éparpillés sur la route n'ont pas été retrouvés malgré une longue recherche.
Pause à Najac où la municipalité nous offre un verre tandis que nos bécanes ravissent les nombreux touristes.
Retour sans encombre à la salle des fêtes. A chaque sortie de la P102, je me réjouis de la "pêche" insoupçonnée de cette moto toute frêle, même en faux plat son compteur soigneusement étalonné est rarement descendu au-dessous des 50 km/h ... et son moteur à deux temps ne perd pas ses culbuteurs 😁.
Pendant le repas (excellent) les motos sont à nouveau exposées à la vue des visiteurs.
Quelle belle fête et quelle belle ambiance, on y rencontre des passionnés grands connaisseurs d'ancêtres, tout se déroule en toute simplicité et sans prise de tête, les échanges sont enrichissants, on s'y sent vraiment bien.
A l'an que ven .
Quant à moi, il faudra que j'apprenne à serrer les boulons 🤣.