Un boisseau de carburateur pour Pétronille

     La période d'hiver est propice à une démonstration de ma radinerie : dans les carburateurs de nos motos le boisseau est une pièce d'usure qui prend une forme patatoïde à force de coulisser et de vibrer dans son alésage, il s'ensuit un apport parasite d'air et un fonctionnement aléatoire du ralenti.

      Le boisseau du Gurtner H17 (pas forcément d'origine) de Pétronille ne déroge pas à la règle même si je suis étonné du fonctionnement tout à fait correct de ce carburateur malgré une usure très prononcée.

     Cette pièce existe en refabrication, il suffit d'ouvrir un peu le porte-monnaie mais il faut bien que le retraité s'occupe pendant l'hiver.

    Nota: quitte à refaire un boisseau il est parfois intéressant de réaléser légèrement son logement et refaire tout en côte réparation comme j'ai eu l'occasion de le faire sur le Gurtner en bronze de ma P102, dans le cas présent l'alésage ne me semble pas trop marqué, je n'y toucherai pas.

     Je décide de le réaliser en laiton certainement plus endurant que le Zamak d'origine en conservant le même diamètre extérieur de 17.95 mm.

     Quelques difficultés de réalisation s'annoncent mais j'aime ça.

     1 - la gorge du logement du ressort de rappel est très profonde et pas évidente à réaliser à l'outil.

      Je réalise un scie cloche en 100C6 que je trempe à l'eau et la gorge peut être usinée en une seule passe en dégageant souvent les copeaux qui s'accumulent.

     2 - Le dressage de la face d'appui de l'aiguille nécessite la réalisation d'un outil très fin dans un barreau HSS.

     3 - Le système d'immobilisation de l'aiguille et d'accrochage du câble est fileté à 7x75 ce qui n'est pas courant.

     Après avoir tenté de réaliser un taraud de 7x75 en 100 C6 que j'aurais trempé j'ai réalisé que ce taraud est disponible pour trois franc-six sous chez "50 Factory".

     Avec un vrai jeu de tarauds ce n'est qu'une formalité. (Le mandrin du tour est tourné à la main).

     La fente de guidage est ébauchée à la scie en s'appuyant sur l'étau après un positionnement précis, elle est ensuite ajustée avec une mini-lime plate.

    avec un peu de patience et de doigté la coupe de 9 mm est reproduite à la lime, sa valeur conditionne la richesse à faible ouverture des gaz, elle doit être respectée.

     Voici l'objet.

     Vérification de la hauteur de l'aiguille : c'est bon.

     Le voilà prêt à prendre du service dans l'attente des beaux jours pour faire un essai sur route.

Comments

[Peps]

Bien vu. D'ailleurs tu me fais penser que j'ai un boisseau de Zenith 25HK qui mérite largement le même châtiment.
Au fait, pour info, le 100C6 se trempe de preférence a l'huile. Je le fais souvent. Ca le fragilise moins.

[faites-pour-rouler]

En général pour des pièces "mécaniques", genre chapeau de soupape je le trempe à l'huile mais là j'ai pensé qu'il n'y aurait pas de chocs.

[Marc Thouret]

de l'ingéniosité, un bon coup de patte, et l'outillage qui va bien.
rien n'arrête Henri.
encore une fois je suis épaté!
Mark

[faites-pour-rouler]

Tu es donc é"paté deux foie"

[christophe chattelee]

Comme d'habitude ...impressionnant !!!!

[Philippe]

Et voilà comment Benech va déposer le bilan….

[faites-pour-rouler]

Vu le nombre d'heures.... de jours que ça m'a pris le carburologue peut dormir sur ses deux oreilles :) :) :)