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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 17:26

 

      Notre dernière virée moto à  Loupian-en-Siberie, m’a rappelé une recette de cuisine très ancienne mais revenue à la mode chez les bobos.

      Vous avez certainement entendu parlé du « gigot d’agneau de 12 heures » , ou du «rôti de 7 heures »….bref, vous savez certainement que la mode branchée en terme de cuisine est à ces cuissons très longues et à basse température.

.

 Mais connaissez-vous « le motocycliste de quatre heures »?

 

- Choisissez un jour de très basse température.

 

- Apprêtez un motocycliste comme il se doit pour la circonstance : sous-pulll, sous-sous-pull, chemise épaisse, veste polaire, blouson de cuir épais bien molletonné, caleçon de coton, pantalon de cuir doublé, bottes de cuir larges enfilées par dessus les deux paires de chaussettes, cagoule bien serrée, lunettes enveloppantes, casque, et bien sûr les gants de soie enfilés soigneusement sous les gros gants de cuir bien rembourrés.

 

- En ce qui concerne l’itinéraire, privilégiez les versants au nord, et les routes suffisamment roulantes pour bénéficier du refroidissement supplémentaire provoqué par la vitesse.

 

- La cuisson à basse température étant longue et pénible, il sera préférable de faire une préparation groupée en réunissant  en convoi plusieurs motocyclistes fous, ainsi apprêtés, afin de stimuler leur orgueil:  «je veux être mieux cuit que toi… espèce de vieux dégonflé, moi je ne m’arrête pas, moi je continue… »

 

- La première heure de cuisson ne nécessite pas de surveillance particulière.

 

- Il faut ensuite vérifier l’avancement de la cuisson en examinant régulièrement le jus du motocycliste. Pour ce faire, ne croyez pas que le motocycliste piquera sa propre chair avec la pointe d’un couteau, douillet mais malin, il préfèrera profiter de ses pauses techniques même si l’opération est rendue difficile par le nombre de couches vestimentaires qui dissimulent la chose, très récalcitrante à l’idée d’affronter le froid qui risque de l'atrophier et l’engourdir. Afin de s’assurer que le jus est bien limpide et surtout dépourvu de glaçons, il faudra très certainement ôter les deux paires de gants pour réaliser la ponction, remettre l'objet en place et déclarer la « miction accomplie ». On comprendra aisément la difficulté d’appliquer cette recette à « une » motocycliste toute emprisonnée qu’elle est dans sa combinaison intégrale.

 

- Tant que le motocycliste sent la froidure qui lui tenaille les orteils et tant qu’il peut encore remuer les doigts, la cuisson n’est pas terminée, par contre le corps du motocycliste, protégé par toutes les couches de vêtements, marine à la température idéale pour la fameuse cuisson lente.

 

- C’est après environ quatre heures de ce traitement que, meurtries par le froid, les extrémités du motocycliste seront totalement insensibles et inertes. C’est à cela que l’on reconnait que la cuisson est arrivée à son terme, le motocycliste peut enfin arrêter sa machine.

 

- Le motocycliste vérifiera alors que le nombre de ses doigts, orteils et autres appendices  est bien le même qu’avant le départ et on dressera le couvert.

 

- Au moment de servir, certains bobos snobs préconisent d’opérer un « chaud / froid »comme pour les omelettes norvégiennes, en arrosant le motocycliste avec du rhum ou du Grand-Marnier enflammé, mais les vrais connaisseurs, ceux qui ont plusieurs fois pratiqué cette recette, préfèrent économiser l’allumette car le motocycliste peut ainsi profiter pleinement du liquide bienfaiteur.

 

Bon appétit mes petits lutins.

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commentaires

M
Super quatre heure !!!!!!! bien trouvé, il fallait y penser. Bisous bonne semaine
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P
Je trouve cet article particulièrement cochon, et qu'on ne vienne pas me dire que j'ai l'esprit mal tourné ou que c'est mon côté "protestante austère" qui reprend le dessus !!!!
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